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Le paradis d’Uyuni

Pour se rendre au paradis d’Uyuni il faut s’allouer les services d’un pilote (plus ou moins chevronné), d’une cuisinière et d’un bolide.

Le choix est difficile. Vaut-il mieux partir d’Uyuni ou bien de Tupiza ? Pour nous, ça sera Tupiza, il semble y avoir moins de monde qui en part : on parle de 70 jeeps qui partent d’Uyuni chaque jour et seulement 10 qui partent de Tupiza.

Quelle agence choisir ? Même à Tupiza, il y a pas mal choix ! Et au final, au sein d’une même agence, la qualité des guides peut être assez variable… On décide de partir avec David de l’agence Tupiza Los Salares, pilote plus que chevronné connaissant le Sud Lipez comme sa poche, et Heide, cuisinière de talent.

Jeep Salar
David remonte patiemment dans la jeep en nous attendant…

Benjamin, Emer et Patrick prennent la direction du paradis avec nous. On n’atteint cependant pas le paradis sans encombre. Il faut pour cela subir les secousses de la piste pendant quelques heures.

Bien que pas toujours confortable, le trajet recelle de merveilles. On pourrait passer des semaines entières à contempler les joyaux du Sud Lipez. Que ce soit les formations rocheuses, toutes plus improbables les unes que les autres, les lagunes de toutes les couleurs, les bains thermaux au milieu de nulle part ou bien la vie sauvage, l’ensemble du Sud Lipez est incroyable. Il y fait frais, très frais mais c’est sublime !

Après trois jours absolument incroyables, on aperçoit pour la première fois le Salar d’Uyuni. Du sel à perte de vue. Pas tout à fait blanc, le vent ayant charrié beaucoup de poussière sur le Salar dans les derniers mois, plus qu’en temps normal. Malgré cette couleur surprenante, on se sent tout petits au milieu de cette immense bande de sel.

Arrivée au Salar
Arrivée au Salar d’Uyuni avec mirages à l’horizon

On va se coucher dans notre bel hôtel de sel. Absolument tout est fait à base de sel : sol, murs, lits, tables, tabourets…  La tête dans le sel, on rêve du lendemain.

Le réveil sonne à 4h25 et nous sort très rapidement de nos rêves :
Il fait un froid polaire ! On atteint très vite le Salar. On ne sait trop comment David se dirige mais il a l’air de savoir où il va. Sur notre droite, on peut deviner les premières lueurs du jour. La nuit est encore bien présente mais les nuages augurent d’un spectacle incroyable. Seuls sur le Salar, on en a la chair de poule.

Lever soleil Salar
Lever de soleil sur le Salar : un moment magique !

Le soleil commence à se refléter dans les nuages. Les voitures se font de plus en plus présentes, il commence maintenant à y avoir foule… Cela n’enlève cependant rien au spectacle, tout le monde étant muet, admiratif…

On s’en va ensuite dans un véritable désert au beau milieu du Salar. S’ensuit une longue séance photo en compagnie de Buzz l’Éclair et consorts. Tout est question de détails 😉

Il nous faut tout de même quelques minutes pour nous habituer à la distance et la perspective, et une fois les réglages faits sur les appareils, on se lance !

On pourrait rester ici toute la journée mais il faut y aller. Le paradis, c’est bientôt fini. On fait un rapide passage par le cimetière de trains d’Uyuni et cette fois-ci c’est bel et bien fini…

Ce soir on change de pays : direction le Chili !

T & G

Bon plan photo du paradis d’Uyuni : le lever de soleil sur le Salar. Ne filez pas tout de suite en haut de l’Île Incahuasi, passez d’abord un peu de temps au niveau du sel. Le Salar est un premier plan absolument formidable, jouez avec ! Quand vous avez fini de jouer en bas, courrez vite en haut de l’île ! 😉

Astuce photo : Pourquoi faut-il prendre son temps ?

Astuce photo "prendre son temps"
Pendant que les autres déjeunent, on « compose » 😉

Potosi en trois heures top Kronos

10h00 : arrivée au nouveau terminal de bus de Potosi
10h05 : achat de billets de bus pour Tupiza
10h15 : saut dans un taxi
10h30 : début visite Casa Nacional de la Moneda
12h00 : fin visite
12h15 : passage par Maltida, fabricant des meilleurs salteñas du pays
12h20 : saut dans un taxi
12h30 : retour au nouveau terminal de bus de Potosi
13h00 : départ pour Tupiza

Pfiou, c’était chaud !

T & G Bon plan photo de Potosi : le musée Casa de la Moneda et ses machines datant d’il y a plus de deux siècles

Un dimanche comme les autres à Tarabuco

Tarabuco est célèbre pour son marché dominical. Vu l’amour de Guillaume pour les marchés en tout genre, on n’allait certainement pas manquer celui-là 😉

En ce samedi 13 septembre, on prend donc la direction de la petite commune de Pisili en compagnie de Johnny, guide de l’ONG Condor Trekkers. Il nous faut pour ça prendre deux microbus et marcher trois bonnes heures, dont une bonne partie sous la pluie…

Arbre Tarabuco pluie
Il ne fait vraiment pas bon marcher sous la pluie… Alors ne pas pouvoir en bouger, n’en parlons pas !

Une fois la grosse averse passée, on commence à apercevoir Pisili. On arrive chez Don Leandro et Doña Jesusa quelques instants plus tard. Parents de cinq enfants, ce sont tous deux des génies dans leur domaine.

Photo de famille Tarabuco
En habit traditionnel : les femmes célibataires portent des chapeaux à franges, les femmes mariées des chapeaux plats !

Leandro est un danseur traditionnel émérite et Jesusa est une tisseuse hors pair. Elle est notamment allée présenter ses œuvres en Suisse. C’est alors qu’elle a rencontré la reine d’Espagne. Cette dernière se demanda alors qui pouvait réaliser de telles oeuvres. Jesusa lui répondit qu’elle était l’artiste. La reine d’Espagne n’en croyait pas ses oreilles. Jesusa s’est donc installée et s’est mise à tisser, comme elle l’a toujours fait.

La reine d’Espagne était tellement impressionnée par le travail de Jesusa qu’elle lui a promis d’être témoin à son mariage. Jesusa n’y croyait qu’à moitié mais quelques temps plus tard, quand le grand jour arriva, la reine d’Espagne était bien là aux côtés de Jesusa et Leandro pour célébrer leur union…

Album photo Tarabuco
La benjamine, en pleine contemplation de l’album de mariage de ses parents

Malgré cette histoire hors du commun, Leandro et Jesusa ont beaucoup de mal à joindre les deux bouts et financer les études des deux aînées. Leur acheter un ordinateur est la grande préoccupation du moment. Leandro était prêt à échanger tout le travail de tissage de la maison contre un ordinateur…

Tissage Jesusa Tarabuco
Tout le travail de Doña Jesusa, qui va du bonnet au porte-clés en passant par l’étui à téléphone !

En fin de journée, Leandro nous initie aux joies du métier à tisser. On en avait déjà vu au Cambodge et en Birmanie et ça avait l’air simple vu la vitesse d’éxecution mais en réalité pas du tout !
Il faut dire que Leandro confond sa gauche et son autre gauche donc pour nous indiquer sur quelle pédale appuyer, ce n’est pas évident !

Tarabuco tissage Guillaume
« Appuie sur la pédale de gauche j’te dis. Non, en fait l’autre gauche… »

On dîne puis sorti de nulle part, Leandro estime que c’est l’heure de faire de la farine. Le moteur datant du milieu du siècle dernier se met tout doucement en marche et une fois qu’il atteint son rythme de croisière, c’est le village entier de Pisili qui sort de son sommeil tellement il fait du vacarme…

Tarabuco moulin à farin
Il n’y a pas d’heure ni de jour pour faire de la farine !

On attend la fin des blés pour aller se coucher, en espérant que le lointain tonnerre ne se rapproche pas trop !

Feu Tarabuco
Fin de journée autour du feu…

Après une nuit fraîche mais réparatrice, le grand jour arrive. On déjeune, on charge les mules et on dit au revoir à Jesusa. Elle nous invite à revenir quand on le souhaite !

Petit-déjeuner Tarabuco
Un petit-déjeuner très « local » : une céréale quelconque accompagnée d’huile et de fromage. Il faut en faire des « boules » pour pouvoir prendre son petit-déjeuner 😉

Et on est partis : Leandro, sa fille cadette, Johnny notre guide et nous deux. Sans oublier nos quatre mules chargées de pommes de terre…

En route pour Tarabuco avec Don Leandro
Don Leandro et ses mules

Le marché de Tarabuco est essentiel pour chaque famille puisque chacun amène sa production et la vend ou l’échange contre d’autres produits.

On a vraiment le sentiment de vivre un moment d’exception en participant à l’évènement dominical en compagnie de tous les habitants de la vallée.

Direction Tarabuco - Tiffany
A l’arrière, on partage le goûter

On arrive à Tarabuco une bonne heure plus tard. Le marché est immense. On y trouve de tout : fruits, légumes, viande, pain, souliers, et bien évidemment souvenirs… Ça grouille de monde et les touristes sont loin d’être majoritaires !

Il est maintenant temps de rentrer à Sucre. On en est partis seulement hier mais on a vraiment l’impression que cela fait une éternité tellement nous étions dans un autre monde à Pisili !

T & G

Bon plan photo de Pisili/Tarabuco : Le chemin entre Pisili et Tarabuco, en compagnie de tous les habitants de la vallée. Une expérience hors du temps !

Vous prendrez bien un peu de Sucre ?

On quitte La Paz de bon matin. Un taxi soirée disco nous emmène à El Alto. La tentaculaire La Paz se réveille alors petit à petit. Avec toutes les péripéties de notre arrivée à La Paz, on se dit qu’un coup d’avion jusqu’à Sucre ne nous fera pas de mal ! On embarque alors dans le plus petit vaisseau qu’on a pris jusque là.

Vol La Paz - Sucre
S’ il y a 100 personnes c’est déjà le bout du monde…

La Paz étant déjà à 3 630m d’altitude, on atteint très rapidement l’altitude de croisière. On survole alors la Cordillère. Le spectacle est absolument incroyable.

Trente minutes plus tard, on atteint la belle Sucre [soukré]. Il y fait nettement plus chaud qu’à La Paz et surtout on s’y sent en sécurité. On trouve un lit douillet à La Dolce Vita.

La ville se prépare alors aux festivités de la vierge de Guadalupe. Deux jours durant, la ville va vivre au rythme des danses et musiques folkloriques. Et autant dire que les habitants de Sucre savent faire la fête ! Entamée vendredi à 15h, les célébrations vont se poursuivre jusqu’au dimanche 14h, avec une toute petite interruption le samedi de 3h du matin à 14h. Quand on retrouve la belle ville blanche apres notre excursion à Tarabuco, un esprit de fête est encore présent.

Architecturalement, Sucre est peut-être une des plus belles villes depuis le début du voyage. Toutes de blanc vêtues, les batisses coloniales ont été superbement conservées. C’est ici que les espagnols aimaient vivre il y a quelques siècles, Sucre se trouvant à une altitude raisonnable (tout de même à 2 810m mais pour la Bolivie c’est presque bas ;)) et le climat y étant plutôt agréable. Il suffit de monter sur les toits du couvent San Felipe Neri ou du gouvernement local pour se rendre compte de la beauté de la ville…

Vue sur Sucre
Sucre depuis le toit de San Felipe Neri

On aurait pu rester ici bien plus longtemps mais le paradis d’Uyuni nous appelle, avec un passage express par Potosi !

T & G

Bon plan photo de Sucre : La vue sur les toits du couvent San Felipe Neru (il vous en coûtera 15Bs) ou sur les toits du gouvernement local (entrée gratuite) sur la place 25 de Mayo. Pour ce dernier, essayez de rentrer « léger » : pas de trépied ni gros sac à dos. Demandez au gardien et vous aurez carte blanche ! Incroyable mais vrai 😉

La Paz ou pas…

Avec un nom pareil (paz signifie paix en espagnol), on pourrait croire que l’on arrive dans une ville paisible après un séjour idyllique sur l’Île du Soleil.

Malheureusement, ce n’est pas du tout le cas. Moins de 24h après notre arrivée à La Paz, Tiffany se fait subtiliser son petit sac à dos au restaurant. Après le piratage de nos cartes bleues au Pérou et les faux billets que la banque de Copacabana nous a habilement refilé, ça commence à faire vraiment beaucoup. On a du mal à passer outre…

Commissariat police bolivien
3h entre 3 commissariats : quoi de mieux pour un deuxième anniversaire de mariage ?

On tente malgré tout d’apprécier cette ville tentaculaire. On se balade de marché en marché : marché des sorcières, où l’on peut trouver des fœtus de lamas ou potions en tout genre; marché noir, où l’on peut dénicher des chaussures derniers cris; et enfin le marché Camacho (découvert grâce à l’excellent tour gratuit Red Cap) aux centaines de sortes de pomme de terre.

On a besoin de changer d’air. On s’envoie alors en l’air en nous rendant à El Alto avec le tout nouveau téléphérique. Ouvert depuis à peine 4 mois, c’est une attraction aussi bien pour nous que pour les locaux.

On arrive alors dans une toute ville. Il y fait nettement plus frais et la pauvreté est nettement plus présente qu’en bas. Contrairement à l’Inde où la pauvreté était partout et donc peut-être moins choquante, ici les hommes d’affaires côtoient les plus pauvres. Les plus riches se font cirer quotidiennement les chaussures par des lustrabadores, qui se couvrent le visage pour ne pas être reconnus. Ce métier est ici vu comme dégradant puisqu’étant en contact avec les pieds, considérés comme la partie la plus sale du corps.

Le principal atout de La Paz réside dans le fait que la ville se trouve à deux pas d’activités hors du commun. On commence par l’ascension du Huayna Potosi, on revient quelques jours à La Paz et on part ensuite rider la route de la mort.

Route de la mort VTT
En direct de la route de la mort !

La route de la mort (aussi connue sous le nom de « la route la plus dangereuse du monde ») est relativement étroite, elle fait au plus 3-4 mètres de large. Elle a été baptisée ainsi en 1995 par la Inter-American Development Bank puisque lorsqu’elle était encore en service, pas moins de 20 véhicules y disparaissaient chaque année. Les choses ont maintenant bien changé. Une nouvelle route a été construite pour les véhicules motorisés et la route de la mort est maintenant réservée aux VTTistes.

Route de la mort pré-départ
Au repos avant de partir défier la route de la mort !

On brave donc les falaises chevauchant nos Kona Stinky chaussés de pneus pas franchement neufs (Guillaume parvient à crever 2 fois…). Et qu’on se le dise tout de suite, à moins de vraiment faire le pitre, la route de la mort ne présente pas trop de risques. Dans le jargon, on appellerait même cette descente une autoroute vu le peu de difficulté technique ! Mais quel bonheur d’avaler 50km de descente : on passe de 4 700m d’altitude à 1 200m en quelques heures. Un beau choc thermique !

On dîne une dernière fois dans un des restaurants de l’association 4corners. Avec un restaurant italien, un restaurant mexicain, un restaurant spécialisé dans les fondues et un restaurant argentin, il y a de quoi se régaler !

En fait, La Paz vaut quand même le coup !
Direction Sucre, capitale administrative de la Bolivie.

T & G

Bon plan photo de La Paz : Le téléphérique rouge, qui permet d’accéder à El Alto. La vue sur La Paz est alors incroyable. Il vous en coûtera 6Bs aller-retour et ça les vaut vraiment !

Huayna Potosi : pas si easy…

Le Lonely Planet décrit le Huayna Potosi comme un 6 000m accessible au débutants en forme. Pourquoi pas se dit-on ?

Après s’être renseignés dans des agences plus ou moins compétentes, on décide de partir à l’aventure avec la très réputée Climbing South America, fondée par Jeff, australien ayant gravi les plus beaux sommets de la planète…

Le premier jour est synonyme d’acclimatation au camp de base que l’on atteint au terme d’un trajet en minibus aussi bien chaotique que magnifique. Plus on se rapproche du camp de base, plus on apprécie la Cordillère Orientale. Le sommet du Huayna Potosi est encore loin et bien caché.

Après un déjeuner de sportifs, on se prend pour de vrais alpinistes en allant gravir quelques murs de glaces munis de crampons et piolets. Les guides nous impressionnent, gravissant le mur de glace en un rien de temps, et sans piolets, alors que nous avancons à tous petits pas en mangeant beaucoup de glace 😉

Epuisés, on se couche après un dîner bien au frais…

La nuit est dure, très dure. On se fait tous les deux réveiller par des maux de tête carabinés… Le cerveau n’a plus assez d’oxygène une fois le corps au repos. C’est sa manière de nous rappeler qu’on est déjà à 4 700m…

Au réveil, le temps est maussade : il neige fort. On attend une accalmie pour prendre la direction du camp d’altitude, qui se trouve à 5 130m.

Le chemin est d’abord rocailleux puis bien enneigé. Il neige à nouveau bien fort, une fois le point de contrôle passé.

Grimpette à 5 000m
En route pour le campement d’altitude !

Les conditions rencontrées sont très très particulières : il y a ici deux saisons. Une saison sèche et une saison humide. Durant la saison humide, il ne neige pas mais il pleut. C’est en ce moment la saison sèche, tant de neige est donc rarissime… Et ce n’est que le début ! On arrive donc au camp d’altitude sous une bonne neigée, avant que le ciel ne se dégage et laisse entrevoir toute la vallée. La vue est absolument sublime.

Il s’ agit de ne pas trop s’agiter cet après-midi : la nuit dernière a été difficile et la nuit prochaine s’annonce très courte.

On dîne à 17h, certains étant très mal en point. L’altitude fait ses effets. Hormis le mal de tête ce matin, tout roule pour nous deux. L’appétit est au rendez-vous, ce qui est plutôt bon signe !
À 18h30, tout le monde est au lit, tentant de trouver le sommeil. Pas évident de dormir de si bonne heure…

On somnole jusqu’au réveil, qui sonne à minuit. On s’habille chaudement et on est ensuite motivés par un guide dont l’enthousiasme aurait même découragé Tensing Norgay et Sir Edmund Hilary le jour de leur ascension de l’Everest ! Les conditions sont dantesques mais on n’est pas venus jusqu’ici pour rester au campement. Il a neigé une bonne quinzaine de centimères cette nuit et il neige encore. Une chose est sûre : ça ne va en aucun cas être facile.

Mate de coca pour combattre les méfaits de l'altitude...
Mate de coca pour combattre les méfaits de l’altitude…

À 1h45, on entre en enfer. Il fait moins de zéro degré. Le vent souffle dans tous les sens, projetant en permanence de la neige dans le visage… Bref, ce n’est que du bonheur !
Ça monte fort dès le début, mais heureusement le temps se calme petit à petit. On attend un replat pour changer de cordée. Tiffany reste seule avec Agustin tandis que Guillaume rejoint Kylie sur la cordée de Macario. On pourra comme ça avancer chacun à notre rythme.

Loupiottes au premier plan, La Paz au second !
Loupiottes au premier plan, La Paz au second !

Après 1h de montée, on est déjà à 5 300m d’altitude, après 2h, à 5 500m. Soit quasiment la moitié de ce que l’on doit monter. En réalité, la second partie de l’ascension est bien plus dure que la première.

Et il suffit de sauter un snack pour que les forces et le moral s’effondrent… On se demande alors vraiment pourquoi on est là, et surtout comment on va arriver tout en haut… Mais un Twix plus tard et ça repart ! Un pas après l’autre. Il s’ agit de marcher de la manière la plus économe possible. On s’essouffle ici très vite et reprendre son souffle prend alors beaucoup de temps. Le silence qui règne ici est incroyable. C’en est presque même oppressant : les battements de notre cœur venant résonner dans nos oreilles…

A 6h30, on atteint 5 830m. On assiste alors à un véritable spectacle : le soleil passe tout juste les montagnes. C’est absolument surréaliste. On n’a jamais vu d’aussi beau paysage.

Lever de soleil Huayna Potosi
Aux premières loges d’un incroyable spectacle…

Les organismes commencent à serieusement souffrir : mal au ventre, au cœur, à la tête. Bref, on est bien !

Tiffany décide de rebrousser chemin ici, déjà heureuse d’être allée aussi haut ! Guillaume trouve le courage de continuer. On se croît alors presque arrivés mais pas du tout… il reste une belle portion où la neige fraîche est bien profonde, puis un mur de neige où l’on doit ramper en s’aidant du piolet, avant d’atteindre la dernière crête. Il s’agit alors de ne pas déraper. L’équation est simple : il y a un devers de 200m à gauche et un de 1 000m à droite… Cette dernière partie est très dure : les forces ne sont plus du tout au rendez-vous et le sommet ne se rapproche que timidement…

Grimpette finale
Un dernier effort…

L’arrivée au sommet (après 7h de marche) est une véritable délivrance dans ces conditions hors du commun… On peine un peu à savourer tant on est epuisés (selon Kylie, Guillaume met même plus de 5 minutes avant de sortir l’appareil photo pour immortaliser ce moment magique, c’est dire !).

Arrivé à destination !
Soulagement lisible… et la fraîcheur aussi !

Et dire qu’il va falloir redescendre à pied jusqu’au camp de base ! La descente est synonyme de très nombreuses glissades dans la neige et sauts de crevasses rajoutant encore à l’épuisement. On parvient quand même à atteindre le campement d’altitude puis le camp de base et enfin La Paz !

Crevasse Huayna Potosi
Une des crevasses que nous avons dues bravement franchir…

Quelle épopée… C’est certainement une des choses les plus dures que l’on ait faites, du niveau d’un marathon ou d’une descente et rémontée du Grand Canyon dans la même journée…

Message high camp
Petite signature sur le mur du chalet !

T & G

Bon plan photo de Huayna Potosi : Sans aucun doute la plateforme à 5 830m, où le lever de soleil sur toute la chaîne de montagnes est incroyable…

Isla del Sol

On atteint Copacabana après un passage de frontière épique à Kasani-Yunguyo où il nous faut pas moins de 3 tampons pour quitter le Pérou et entrer en Bolivie !

On prend alors très vite la direction de Isla del Sol sur le lac Titicaca, qui semble être un des derniers bastions à peu près préservé du tourisme de masse. On s’attend alors à devoir presque se battre pour trouver des logements. En réalité, le village principal de l’île, Yumani, regorge de petites auberges. On s’installe à l’auberge Imperio del Sol.

Les paysages sont fabuleux avec le lac au premier plan et les montagnes de la Cordillère Royale au second plan. C’en est presque surréaliste…

On passe alors trois jours à explorer cette charmante petite île loin d’être plate où le tourisme a bouleversé les habitudes au tournant de l’an 2000 !

On est alors séduits par chaque village traversé, notamment le tout petit village de Challa, encore épargné du tourisme où il n’est pas rare de voir une cholita rentrer chez elle accompagnée d’un troupeau bien hétéroclite composé de moutons, vaches, lamas…

On finit notre séjour sur Isla del Sol par un dîner aux chandelles à Las Velas. Une fois la commande passée, on attend près de deux heures pour dîner. Il s’ avère que la cuisine est également éclairée à la bougie et sans électricité !

Las Velas Isla del Sol
Restaurant bio à plus de 4 000m…

Direction La Paz, capitale administrative de la Bolivie.

T & G

Bon plan photo de Isla del Sol : la juxtaposition de l’eau du lac et des montagnes, vraiment peu commune !

Le Pérou en trois questions et quelques chiffres

Qu’est-ce qui t’a le plus plu au Pérou?
Tiffany : Sans hésiter, la participation d’Antoine et Alice dans notre aventure folle folle folle. C’était vraiment sympa cette dynamique à quatre, ça changeait un peu, ça permettait de s’arranger séparemment si on ne voulait pas tous faire la même chose, bref c’était vraiment cool 🙂

Couvent Santo Domingo
Clownerie au couvent Santo Domingo !

Sinon, plus relatif au Pérou-même, j’ai vraiment bien aimé le trek du Canyon de Colca, c’était vraiment magnifique malgré la difficulté de la dernière journée, et cela va sans dire le Machu Picchu et le chemin Inca qui nous y a amené !

Guillaume : Les paysages péruviens étaient vraiment extraordinaires, que ce soit les dunes de Huacachina, le canyon de Colca ou le chemin de l’Inca. Sans oublier le Machu Picchu… Un vrai paradis de la photo en somme !

Huacachina buggy
On est toujours sur terre ?

Qu’est-ce qui t’a le plus surpris au Pérou ?
Tiffany : Je pense que c’est la qualité des services touristiques. Je ne m’attendais pas à une telle organisation, notamment au niveau des bus. Nous ne prenions certes pas les bus les moins chers, mais on se croyait vraiment comme dans un avion, chacun avec son petit écran avec films, livres ou internet au choix, repas à bord, sièges méga confortables et inclinables, et même un jeu de bingo pendant le voyage pour gagner un trajet gratuit !

Bus Cruz del Sur
Le grand luxe !

Guillaume : Le manque d’organisation de certaines agences pour le trek du chemin Inca. Vu que les voyageurs doivent réserver 6 mois voire un an à l’avance, je m’attendais à une organisation carrée. En réalité, les agences ne font les réservations de campement qu’à la dernière minute…

Quel est ton plat préféré au Pérou ?
Tiffany : Je ne sais pas si ça vaut vraiment la peine de s’étendre sur le sujet puisque tout le monde a sûrement déjà deviné ma réponse… ceviche, lomo saltado d’alpaca et pisco sour ! 🙂

Euh... ça devait être bon :)
Euh… ça devait être bon 🙂

Guillaume : Ceviche, sans aucun doute. Notamment celui du roi Arthur, qui est absolument divin.

Ceviche comme on ne l´a jamais vu
Ceviche absolument incroyable…

Quelques chiffres :

Répartition des dépenses au Pérou:

Bilan Budget Pérou
Budget journalier moyen pour 2 personnes : $149.90

Répartition de l’utilisation des optiques au Pérou :

Bilan Optiques Pérou
Le focale 35mm à la traîne, preuve d’un plus grand nombre de photos de paysage que de vie/portraits

Le point le plus haut : le col de la femme disparue sur le chemin Inca, à 4 200m d’altitude.

Le moyen de transport le plus effrayant : le buggy dans les dunes de Huacachina (pire que le grand huit…) !

Le logement le moins cher : 30 soles ($11) à Fure, au canyon de Colca.

Le plus petit village : Llahuar et ses 5 maisons…

Le Pisco Sour le plus cher : 25 soles ($9), dans un boui-boui à Ica.

Itinéraire Pérou :


Afficher Tour Du Monde Photo Pérou sur une carte plus grande.

Cusco ou bien San Francisco ?

Beaucoup de choses à Cusco nous rappellent notre belle San Francisco. Ancienne capitale péruvienne, Cusco est de taille non négligeable. Mais comme à San Francisco, tout peut se faire à pied, ou en taxi, dont la course vous coutera à peine 1$.

Comme à San Francisco, on ne peut aller d’un endroit à l’autre de la ville sans avoir à gravir des collines, qui se font d’ailleurs bien sentir vu que l’on se trouve à plus de 3 000m d’altitude ! Mais une fois en haut des différentes collines, on jouit d’une vue improbable sur toute la ville. Ne dépassent alors que les églises, innombrables.

Bien évidemment, on ne peut plus voir aucun temple inca depuis ces hauteurs. Ils ont tous été rasés. Les conquistadors ont tout de même réutilisé les fondations incas. Lors des tremblements de terre, seules les fondations incas résistent tandis que les belles cathédrales s’effondrent…

Comme à San Francisco, quand vient l’heure du repas, le choix de restaurants de qualité est pléthorique. Nos favoris étant sans aucun doute Granja Heidi, restaurant tenu par un allemand aux convictions bio, et Los Perros, tenu par des australiens.

Et puis pour la pause goûter, vous pourrez vous délecter d’une fondue au chocolat au Choco Museo.

Chocolat chaud à faire !
Le Choco Museo ou comment faire son chocolat chaud soi-même !

Antoine et Alice nous quittent ici après un superbe mois rythmé par les descentes ensablées, les Pisco Sours, ceviches ou autres tentatives de selfie entre lamas !

Hasta luego, direction Copacabana en Bolivie, où la température s’annonce légèrement plus fraîche qu’au Pérou.

Il semblerait que ce soit la mode péruvienne qui l’emporte pour Guillaume !

Bonnet de Guillaume
Il est beau mon bonnet en fourrure d’alpaca !

T & G

Bon plan photo de Cusco : la vue depuis l’église San Cristobal

Machu Picchu : un rêve éveillé

Au fur et à mesure que l’on dévale la pente qui relie la porte du soleil au Machu Picchu, on croise de plus en plus de monde, qui monte… Qu’on se le dise tout de suite, la porte du soleil n’est pas impressionnante du tout. Et le soleil se lève dans l’alignement de la porte seulement lors du solstice d’été, le 21 décembre. Donc ce n’est vraiment pas là où il faut être pour admirer le lever de soleil tous les autres jours de l’année !

Chaussés de nos bottes de sept lieues, on atteint la maison du gardien quelques instants plus tard. La vue sur le Machu Picchu est alors imprenable. Et le site est pour l’instant désert.

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Personne à l’horizon à 7h du matin ? Le secret ? Un petit filtre 10 stop par Formatt-Hitech

Le soleil se lève petit à petit. Une fois que les premiers rayons de soleil viennent nous réchauffer, on prend conscience de la grandeur du site.

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Tous petits à côté de cette merveille !

Ce site Inca ne ressemble en rien à tout ce que l’on a pu voir jusqu’à maintenant… C’est comme si une véritable ville se révèlait sous nos yeux, avec ses habitations, ses parcelles agricoles, ses bains, ses temples… On se demande alors à quoi devait ressembler cette merveille du temps de sa splendeur, avant qu’Hiram Bingham ne ramène chez lui ors et céramiques…

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Ces maisons devaient être resplendissantes il y a quelques siècles…

N’ayant pas assez monté de marches lors des 4 derniers jours sur le chemin Inca, on entreprend l’ascension du Wayna Picchu, qui ressemble plus à de l’escalade qu’à autre chose.

Perchés à 400m au-dessus du Machu Picchu, celui-ci est censé avoir une forme de condor, animal inca sacré. On a beau essayer en se tenant sur la jambe gauche, levant le bras droit et ouvrant seulement un œil, puis l’autre, mais rien n’y fait, on ne distingue pas la forme de condor…

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Un condor ? Peut-être…

Rêve d’enfant réalisé, on profite tous les quatre de cette fin de journée féerique sur une des terrasses, les lamas n’étant jamais loin, imperturbables…

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On est pas mal ici 😉

Direction Cusco pour un repos bien mérité…

T & G

Bon plan photo du Machu Picchu : si vous arrivez par le chemin Inca, filez vite à la maison du gardien. Vous aurez alors une vue imprenable sur le site et surtout vous pourrez utiliser votre trépied. Oui vous avez bien lu, trépied et tout le tintouin pour votre lever de soleil sur le Machu Picchu 😉 Un rêve on vous dit !