Tarabuco est célèbre pour son marché dominical. Vu l’amour de Guillaume pour les marchés en tout genre, on n’allait certainement pas manquer celui-là 😉
En ce samedi 13 septembre, on prend donc la direction de la petite commune de Pisili en compagnie de Johnny, guide de l’ONG Condor Trekkers. Il nous faut pour ça prendre deux microbus et marcher trois bonnes heures, dont une bonne partie sous la pluie…
Une fois la grosse averse passée, on commence à apercevoir Pisili. On arrive chez Don Leandro et Doña Jesusa quelques instants plus tard. Parents de cinq enfants, ce sont tous deux des génies dans leur domaine.
Leandro est un danseur traditionnel émérite et Jesusa est une tisseuse hors pair. Elle est notamment allée présenter ses œuvres en Suisse. C’est alors qu’elle a rencontré la reine d’Espagne. Cette dernière se demanda alors qui pouvait réaliser de telles oeuvres. Jesusa lui répondit qu’elle était l’artiste. La reine d’Espagne n’en croyait pas ses oreilles. Jesusa s’est donc installée et s’est mise à tisser, comme elle l’a toujours fait.
La reine d’Espagne était tellement impressionnée par le travail de Jesusa qu’elle lui a promis d’être témoin à son mariage. Jesusa n’y croyait qu’à moitié mais quelques temps plus tard, quand le grand jour arriva, la reine d’Espagne était bien là aux côtés de Jesusa et Leandro pour célébrer leur union…
Malgré cette histoire hors du commun, Leandro et Jesusa ont beaucoup de mal à joindre les deux bouts et financer les études des deux aînées. Leur acheter un ordinateur est la grande préoccupation du moment. Leandro était prêt à échanger tout le travail de tissage de la maison contre un ordinateur…
En fin de journée, Leandro nous initie aux joies du métier à tisser. On en avait déjà vu au Cambodge et en Birmanie et ça avait l’air simple vu la vitesse d’éxecution mais en réalité pas du tout !
Il faut dire que Leandro confond sa gauche et son autre gauche donc pour nous indiquer sur quelle pédale appuyer, ce n’est pas évident !
On dîne puis sorti de nulle part, Leandro estime que c’est l’heure de faire de la farine. Le moteur datant du milieu du siècle dernier se met tout doucement en marche et une fois qu’il atteint son rythme de croisière, c’est le village entier de Pisili qui sort de son sommeil tellement il fait du vacarme…
On attend la fin des blés pour aller se coucher, en espérant que le lointain tonnerre ne se rapproche pas trop !
Après une nuit fraîche mais réparatrice, le grand jour arrive. On déjeune, on charge les mules et on dit au revoir à Jesusa. Elle nous invite à revenir quand on le souhaite !
Et on est partis : Leandro, sa fille cadette, Johnny notre guide et nous deux. Sans oublier nos quatre mules chargées de pommes de terre…
Le marché de Tarabuco est essentiel pour chaque famille puisque chacun amène sa production et la vend ou l’échange contre d’autres produits.
On a vraiment le sentiment de vivre un moment d’exception en participant à l’évènement dominical en compagnie de tous les habitants de la vallée.
On arrive à Tarabuco une bonne heure plus tard. Le marché est immense. On y trouve de tout : fruits, légumes, viande, pain, souliers, et bien évidemment souvenirs… Ça grouille de monde et les touristes sont loin d’être majoritaires !
Il est maintenant temps de rentrer à Sucre. On en est partis seulement hier mais on a vraiment l’impression que cela fait une éternité tellement nous étions dans un autre monde à Pisili !
T & G
Bon plan photo de Pisili/Tarabuco : Le chemin entre Pisili et Tarabuco, en compagnie de tous les habitants de la vallée. Une expérience hors du temps !
… alors ça yest première patate pour le photographe !!!…..
Des photos magnifiques, criantes de vie. Un très beau reportage hors des sentiers battus,moi,je ferai bien le voyage en Bolivie ,rien que pour visiter cette famille !… vous êtes tres beaux en habit local.. les etoffes,les laines sont très très belles.. bisous de nous . Onpense fort a vous…
Beaucoup d’émotion dès la première image! Cette famille attachante restera sans doute un de vos beaux souvenirs. Ces bribes de leur vie
devraient nous aider à relativiser nos « petits soucis « . Mais, voilà, nous ne sommes pas en Bolivie…
Bises
Papy et Mamy