L’occasion était vraiment trop belle pour ne pas la saisir. Depuis Santiago, on ne se trouve en effet qu’à 3 700km de l’Île de Pâques. L’île de Pâques, aussi appelée Rapa Nui, est officiellement en territoire chilien. Enfin ça c’est sur le papier. Parce que dès la sortie de l’avion on se sent vraiment ailleurs, au bout du bout du monde. Tahiti n’est alors plus qu’à quelques milliers de kilomètres.
À la descente de l’avion, Paula nous accueille avec des colliers de fleurs, comme pour nous signifier qu’on est bel et bien en Polynésie.
Vue de France et vue des descriptions succintes du Lonely Planet, l’île semble toute petite. En réalité, ce bout de terre au milieu de l’océan Pacifique est un triangle rectangle presqu’isocèle qui fait près de 117 km2. Certains sites sont ainsi accessibles à pied, d’autres beaucoup moins.
L’île est le résultat de la furie de trois volcans bien actifs il y a plusieurs centaines de milliers d’années, tous maintenant bien éteints. Le volcan de la pointe sud-ouest, Rano Kau, avec son cratère de plus d’un kilomètre de diamètre, aujourd’hui rempli d’eau, est surréaliste. On aimerait vraiment aller voir de plus près !
Le volcan de la pointe nord-ouest, Maunga Terevaka, est le plus haut. Il permet alors d’avoir une vue imprenable sur toute l’île. On conseille vivement l’option cheval pour s’ y rendre, parce que ça commence à faire loin depuis Hanga Roa.
Ne vous attendez pas à des foudres de guerre comme en Patagonie par contre, ici les chevaux ont le temps…
Enfin, le dernier, le volcan Maunga Pu a Katiki est le plus jeune mais aussi le plus difficile à atteindre. Ça sera sans nous 😉
Pour être honnête, il nous faut un peu de temps pour que la magie des moais opère. C’est en nous rendant là où tout a commencé que nous sommes envoutés.
La carrière de Rano Raraku permet de réaliser l’ampleur de la tâche. Les moais finis au quart, à moitié ou aux trois-quarts sont très nombreux. On ne sait plus où donner de la tête. Et ils impressionnent. Du plus petit, agenouillé, au plus grand, faisant plus de 21 mètres. Certains se tiennent fièrement debouts, d’autres sont allongés, figés sur les flancs du volcan, d’autres encore sont en bien mauvaise posture…
C’est sûrement depuis la carrière des moais que l’on a la plus belle vue sur le chef-d’oeuvre de l’île, l’Ahu Tongariki. Quinze moais de plusieurs mètres de haut se donnent en spectacle. Ils sont tout simplement majestueux…
Mais c’est très tôt le matin, ou devrait-on plutôt dire en fin de nuit, avant que les cars de touristes n’arrivent, que l’on prend la mesure de leur majesté. Alors que la nuit s’achève et les premières lueurs du jour apparaissent, les moais nous regardent, comme pour protéger les habitants du monde exterieur.
Et si vraiment vous êtes bénis des dieux, vous aurez peut-être même droit à un arc-en-ciel. Rien n’est impossible dans ce monde…
Si seulement les moais pouvaient parler et nous expliquer ce qu’il s’est passé ici. Qui étaient les premiers habitants ? Comment les moais ont-ils été initialement transportés de la carrière Rano Raraku jusqu’à leur ahu respectif ? Pourquoi tant de moais semblent en plein milieu de sculptage ?
Tant de questions sans trop de réponses malgré l’abondance d’experts ayant donné leur avis…
Quelques 300 touristes arrivent chaque jour par l’un des deux avions se posant sur l’île. L’aéroport est minuscule, il y a a peine la place sur le tarmac pour accueillir deux avions de ligne, c’est vous dire ! Mais une fois sorti de la ville, tous les touristes ont disparu. Encore un autre mystère !
Ainsi, les chemins sont déserts, notamment ceux de la côte nord entre l’Ahu Tepeu et la plage d’Anakena. Le Lonely Planet et le guide de James-Grant Peterkin sont vraiment très bien faits mais sur ce bout de terre, les chemins semblent n’être que très vagues. On décide alors de s’adjoindre les services de Yoyo (havastyle@yahoo.com; tél : 8240312), guide local parlant un anglais parfait.
Ils nous fait partager son amour de l’île en nous montrant des ahus inconnus, depuis transformés en poulaillers, des grottes insoupconnées mais surtout un littoral résistant tant bien que mal aux assauts des vagues du Pacifique.
Oui vous avez bien lu : les altars de moais, autrefois tant vénérés, ont pour beaucoup été transformés en de vulgaires poulaillers !
Il y a quelques siècles, les rapa nuis semblent en avoir eu assez des offrandes à ces géants de pierre. Ils se sont depuis convertis au catholicisme. Il n’existe qu’une seule église sur l’île.
Il y a des messes quotidiennes mais c’est la messe dominicale à 9h du matin qui fait salle comble ! Chacun revêt alors sa plus belle chemise à fleurs, sa plus belle robe, son plus beau chapeau.
Certains amènent leur guitare, d’autres leur accordéon, d’autres encore leurs maracasses. On ne comprend pas grand chose à ce que raconte l’archevêque exceptionnellement présent mais les chants sont incroyables, d’une vitalité tellement polynésienne ! C’est aussi ça l’île de Pâques, ce n’est pas seulement quelques petites statues 😉
Il suffit de se rendre à un spectacle de danse pour se remémorer qu’on est bien en Polynésie. On avait un peu oublié avec tous ces géants de pierre 😉 Les spectacles sont très nombreux en ville : certains sont très authentiques tandis que d’autres surfent clairement sur la vague New Age ! Mais quel que soit le spectacle, les locaux se déhanchent à des rythmes incensés…
L’île de Pâques peut se visiter en vitesse, comme ces voyageurs fortunés ayant décidé de faire un tour du monde en vingt-deux jours et donc de passer à peine vingt-quatre heures sur Rapa Nui. Mais cette île du bout du bout du monde mérite qu’on s’y arrête, qu’on prenne le temps afin de s’imprégner de son atmosphère, sans pareille…
Il nous reste une dernière petite chose à faire et ensuite direction Santiago, São Paulo, Barcelone puis Paris !
T & G
Bon plan photo de l’île de Pâques : l’Ahu Tongariki au lever du soleil, la carrière de moais (Rano Raraku) mais aussi le spectacle de danse Vai Te Mihi.
Superbe le coucher de soleil ! et l’arc en ciel est mythique !
quelle apothéose pour vos derniers jours. … yaplus de mots après 240 et quelques jours …. … beauté, magnifique, extra ordinaire …. ca confirme la place sur la bucket list … merci encore et toujours pour ces partages…. Yolande va vouloir repartir bien vite ! biiiises …. nous attendons » la dernière petite chose » ! bons voyagessss
trop fort la musique partagée … on y est … top top top !