Iguazu : entre Argentine et Brésil

Après un coup d’avion, on arrive dans la ville ô combien humide de Puerto Iguazu ! On parle alors d’un taux d’humidité de près de 100%. Les hygromètres deviennent ici complètement fous…

Avion Salta-Iguazu
On ne s’habituera jamais à un tel spectacle…

Les brésiliens et les argentins voulant tous deux tirer leur part du butin, l’observation des chutes d’Iguazu se fait à la fois depuis l’Argentine et depuis le Brésil. Attention cependant, les chutes en elles-même ne se trouvent que du côté argentin.

C’est donc sous un ciel plus que menacant que l’on commence notre exploration des chutes. L’entrée au Bresil se fait en restant assis dans le bus pendant que le chauffeur se charge d’aller faire tamponner les passeports de tous les passagers du bus ! Ça nous plait bien ce passage de frontière…

Entrée parc Iguaçu Brésil
Iguaçu, côté Brésilien !

On arrive quelques moments plus tard au Parque Nacional Do Iguaçu, que Guillaume surnomme rapidement Disneyland Do Iguaçu. Ici, on paie son entrée, qui donne le droit de rentrer et c’est à peu près tout ! Sur les quatre/cinq sentiers indiqués sur le plan distribué à l’entrée, seul un est en libre accès. Pour tous les autres sentiers, il faut passer par un guide et c’est loin d’être donné !

Barrière Parc Iguaçu Brésil
Bien suivre les chemins balisés les amis !

Le ciel toujours aussi menacant, on pénètre donc sur le chemin des chutes. Les coatis, bêtes féroces aux griffes acérées nous accueillent comme il se doit. Tiffany, souffrant d’un petit creux, casse la croûte. Il faut alors très peu de temps pour que la meute attaque. Et quand on dit « attaque », ils attaquent vraiment !

Coati parc Iguaçu Brésil
Le coati, une bête loin d’être docile !

Plutôt contents de ne pas avoir perdu un membre dans le combat, on retourne non pas à nos moutons mais à nos chutes ! On n’apercoit pour le moment qu’un tout petit bout des chutes, entre deux nuages de pluie et de condensation.

Iguaçu Brésil éclaircie
Eclaircie sur les chutes d’Iguazu…

Mais cette fois, c’est de la vraie pluie, qui mouille bien et au Brésil c’est pas de la blague ! On s’abrite un bon moment et on s’en va affronter la Garganta del Diablo.

Poncho Iguaçu
A ce prix-là, heureusement que ces ponchos protègent un peu de la pluie !

Sur la plateforme d’observation, on se rend vraiment compte de la force des chutes. Le débit est très impressionnant…

Garganta del Diablo Iguaçu
Deux mètres plus loin, c’est le viiiiiiiiiiiide !

Après le lever de soleil en pleine tempête de sable à Huacachina, Guillaume a trouvé ce qu’il décrit comme un deuxième enfer sur terre. Le vent et les bourrasques d’eau sont des plus agréables… Autant dire qu’on ne s’éternise vraiment pas !

Iguaçu pied des chutes
Gaillarde juste le temps d’une photo, ça mouille bien !

On se réchauffe et se sèche autour d’un buffet brésilien mémorable servant ceviche, sushis, feijoa et farine de manioc. Le tout avec vue sur le Rio Iguazu, quelques mètres avant que l’eau ne plonge dans l’enfer sur terre !

On hésite ensuite longuement. Est-ce vraiment raisonnable ? Ne devrions-nous pas rentrer sagement en bus ?
Peut-être, mais on ne va sans doute pas revenir ici avant un bon moment donc c’est parti ! On grimpe dans un hélicoptère pour une vision panoramique des chutes.

Hélicoptère Iguaçu
C’est parti !

Encore plus que d’en bas, vues d’en haut elles semblent interminables ! Après trois petits tours et des sensations hors normes, on rentre à l’héliport… On rentre ensuite chez nous, en Argentine, et on se couche émerveillés par cette première journée d’exploration.

Le deuxième jour de visite rime avec Argentine. Le parc semble beaucoup moins touristique que du côté brésilien. On part explorer le sentier Macuco à la recherche du roi Toucan. On a beau chercher, scruter le ciel, mais non il n’y a rien a voir ! Par contre, on découvre une partie du parc méconnue, à la flore luxuriante. C’est pas l’Amazonie mais presque !

Sentier Macuco
Une végétation hors du commun, boostée par un temps bien clément : humidité et soleil en permanence !

Une fois noyé notre chagrin de Toucan, on s’approche des chutes en empruntant les passages inférieur et supérieur.

Ile San Martin Iguazu
Les chutes et l’île San Martin

On domine maintenant les chutes et on en est très proches. Pour autant, elles ont l’air moins impressionnantes que lorsque l’on était du côté brésilien. On croise quand même les doigts pour que les plateformes ne soient pas emportées parce qu’il n’y aurait alors plus grand chose à faire…

Alors qu’on s’apprête à faire nos adieux au Parque Nacional Iguazú, le roi et la reine Toucan paradent, à portée de 200mm. Ah enfin, vous voilà !

Toucan Iguazu
Festival de toucans !

Après deux jours bien humides, on prend un bus grand luxe pour Buenos Aires. C’est parti pour 20h de voyage, youpi 😉

T & G

Bon plan photo d’Iguazu/Iguaçu : le survol en hélicoptère ou sinon le chemin des chutes du côté brésilien, notamment la zone juste avant la Garganta del Diablo.

Astuce photo : Pourquoi faut-il faire ses devoirs ?

Astuce photo faire ses devoirs
On prépare le Salar d’Uyuni !

Cafayate : vin et boeuf à volonté !

On atteint Salta à une heure bien tardive suite à un petit contretemps à la frontière argentine de Jama : un américain ne voulait tout simplement pas payer sa taxe de réciprocité pour rentrer en Argentine ! Ah qu’est-ce qu’on aime les frontières terrestres 😉

Frontière Jama Argentine
On connait ce poste-frontière par coeur maintenant…

On réalise alors très vite que l’inflation est ici loin d’être un mythe. Les prix ont doublé par rapport à ceux indiqués sur le Lonely Planet (ça ne surprend qu’à moitié les locaux : les prix ont augmenté de 35% en six mois !). On s’empresse de changer nos dollars au marché bleu/gris/noir. On nous donne alors 14,5 pesos pour 1 dollar alors qu’aux bureaux de change/distributeur, on nous donnerait 8,5 pesos pour 1 dollar ! Le compte est vite fait 😉

Les poches bien remplies, on s’en va déguster nos premiers steaks. Et bien, ça vaut le détour ! Cuit à point, au feu de bois, c’est un régal !

Steak Salta
Premier steak argentin, un régal !

Mais on est loin d’être rassasiés… On prend donc la direction de la petite ville de Cafayate, deuxième « capitale du vin » en Argentine, après Mendoza.
On découvre ici que « y » et « ll » ne se prononcent pas [ye] (comme dans les précédents pays hispanophones visités) mais [che], ce qui complique légèrement notre compréhension… C’est donc Tiffany et Guichermo qui se rendent à Cafachate…

Salta-Cafayate route
En route !

On traverse en chemin la belle Quebrada de Cafayate aux couleurs chattoyantes. Mais notre Clio Sport a faim et soif ! On file donc vers Cafayate.

Quebrada Cafayate couleurs
Quelles couleurs…

La ville vinicole, avec sa jolie place et ses restaurants de choix tout autour rappelle très étrangement Sonoma en Californie. Tout comme à Sonoma, les petits vignobles familiaux à l’accueil chaleureux sont tout proche ! On s’en va donc déguster Torrontés et Malbec avant d’ensuite aller festiner à El Terruño.

En plus d’un repas de qualité, le service est d’exception ! Il faut dire qu’à 19h, on est vraiment tout seuls dans le restaurant : les argentins ont l’habitude de dîner bien plus tard, vers 21-22h !

Le lendemain, on s’empresse d’aller visiter la fabrique de fromages de chèvre. Au terme d’une longue visite où l’on comprend à peu près un mot sur dix tellement l’accent est fort dans cette partie de l’Argentine, on déguste enfin les fameux fromages de chèvre.
Loin d’être mauvais, ils sont quand même très loin de ce que l’on appelle fromage de chèvre en France ! Ils sont ici quasiment aussi larges que des camemberts et surtout ils sont gras ! Bref, les fromages de chèvre du maconnais sont sur une autre planète 😉

On fait tout de même des provisions et on rentre sur Salta en faisant un petit arrêt à la délicieuse fabrique de douceurs de Chicoana.

Le régal des papilles dans le nord-ouest de l’Argentine c’est fini, direction Puerto Iguazu en avion !

Avion Salta
Euh, c’est vraiment notre avion ?

T & G

Bon plan photo de Salta/Cafayate : la Quebrada et ses couleurs, absolument incroyables…

Paysages lunaires à San Pedro de Atacama

Ironiquement, la Bolivie s’achève comme elle a commencé, nous laissant comme un goût amer après le paradis d’Uyuni. Il fallait bien revenir sur terre…

Nous quittons le paradis d’Uyuni en début d’après-midi. Nous espérons alors attraper une jeep pour nous rendre directement à San Pedro de Atacama au Chili, sans avoir à passer par la malfamée Calama.
David, notre chauffeur des quatres derniers jours, nous apprend gentiment qu’il n’y a peut-être plus de place pour nous rendre aujourd’hui à San Pedro de Atacama. On est ravis de l’apprendre alors qu’hier au dîner il nous a dit qu’il n’y avait pas besoin d’appeler les agences pour réserver.
Il a effectivement raison, toutes les jeeps pour San Pedro de Atacama sont pleines. On se fait petit à petit à l’idee qu’il va falloir prendre un bus pour Calama partant à 3h30 du matin de Uyuni. Et autant dire que ça ne nous réjouit pas du tout.

On retente notre chance auprès des jeeps. Les agences sont toujours pleines. Voyant notre désarroi, une gentille dame nous aborde alors dans la rue. Elle dit avoir des places disponibles pour aller à San Pedro de Atacama aujourd’hui ! S’ensuit une négociation ô combien houleuse, digne des plus belles négociations des courses de tuk-tuk en Inde !

On commence à 420Bs par personne, ce qui inclut le transport en jeep jusqu’à la frontière, le logement à Villa Mar et le bus de la frontière à San Pedro de Atacama. Le prix descend vite à 350Bs par personne, incluant toujours les mêmes prestations. Sorti de nulle part, le logement n’est tout à coup plus inclus. D’un calme olympien, on fait comprendre à la gentille dame que ça ne va pas se passer ainsi… Le logement est alors de nouveau inclus.

Notre jeep arrive enfin. Nous voilà prêts à partir. Nous traversons à nouveau les paysages féériques qui nous ont accueillis ces derniers jours. Mais cette fois, pas le temps de s’arrêter. D’ailleurs le chauffeur est tellement pressé d’arriver qu’on se fait arrêter en route pour excès de vitesse… Rien de bien méchant : il roule à 70km/h au lieu de 40km/h ! Le voyage se passe ensuite sans encombre jusqu’à Villa Mar.
On passe une bien belle dernière soirée bolivienne en compagnie de Pol, Blandine et Benjamin, tous trois voyageurs au très long cours.

Après une courte nuit, on reprend la route, ou plutôt la piste. Les secousses nous maintiennent éveillés, jusqu’à l’heure du passage aux stands. Le chauffeur regarde plus sa dulcinée sur le siège passager que la piste alors forcément, ce qui devait arriver arriva…

Crevaison piste Chili
Notre chauffeur en pleine action au milieu de nulle part…

Le pneu arrière gauche est à plat ! Il fait -5°C dehors, ça ne donne franchement pas envie de toucher le cric… Le chauffeur y va d’ailleurs à reculons ! Heureusement, une jeep de Cordillera Travel arrive vite et file un coup de main au chauffeur.
On admire pendant ce temps le lever de soleil. Et on repart. On fait un arrêt express aux bains thermaux. Juste le temps de faire un plongeon qui nous réchauffe bien ! Le paysage n’a pas changé et est toujours aussi incroyable, éclairé par les premiers rayons de soleil.

Lever soleil crevaison piste Chili
Pas sûr d’avoir vraiment envie de quitter ce paradis de la photo…

On remonte en voiture. On passe de nouveau par le désert de Dali, on longe la Laguna Verde, on jette un dernier coup d’œil au versant bolivien du volcan Licancabur. Et on arrive enfin à la frontière bolivienne. On fait tamponner nos passeports. Pas besoin de donner de petit pourboire au douanier malgré tout ce qu’on a pu entendre…

On se dirige alors vers le bus Cordillera, nous croyant presque arrivés à San Pedro de Atacama. On s’installe tranquillement. Le chauffeur du bus contrôle alors nos billets. On lui présente le reçu que la gentille dame d’Uyuni nous a donné. Mais ce n’est en aucun cas un billet de bus… Il nous dit donc sur un ton on ne peut plus cordial d’aller voir ailleurs, son bus étant plein. La gentille dame d’Uyuni nous a bien roulé !

On saute vite dans un autre bus, que l’on paie bien évidemment, alors que notre transfert de Uyuni à San Pedro de Atacama était censé inclure ce billet de bus… N’en parlons plus, la Bolivie est derrière nous.

Frontière Bolivie-Chili
Allez, salut !

À peine après avoir quitté la Bolivie, le contraste est frappant. La route chilienne menant à San Pedro de Atacama est superbe. On atteint quelques instants plus tard la touristique oasis.

On se rend tout de suite compte qu’on est dans un des pays les plus chers d’Amérique du Sud : pas de logement à moins de 20 000 pesos (~32$) alors qu’en Bolivie on aurait pu se payer un palace a ce prix-là… Et ne parlons pas des prix stratosphériques des excursions !

San Pedro de Atacama Chili
Une des rues principales de San Pedro de Atacama. Les agences de voyage y pratiquent des prix vraiment incroyables…

Après une bonne nuit de sommeil, on décide de partir sur la lune. On ne pensait cependant pas la lune si encombrée… Mais ce sont des dizaines de voyageurs touristes, qui se baladent au milieu de ce paysage lunaire.

Malgré l’encombrement et les rappels à l’ordre parce qu’on n’avance pas assez vite (on prend trop de photos), cela n’enlève rien au caractère féérique de ce paysage… Les nuages sont même au rendez-vous !

Valle de la lune formation rocheuse
Formation rocheuse en fond de vallée de la lune

Quelque soit la direction dans laquelle on pointe l’appareil photo, on croît faire de l’art. L’illustre Ansel Adams se serait régalé !

Valle de la muerte plan large
INCROYABLE on vous dit ! 😉

Mais ne traînons pas. Nous avons du paysage sur la planche ! On se rend ensuite dans une sombre cave de sel, qui ne vaut franchement pas le détour. On aurait mieux fait de rester vers la Duna Mayor !

Cave valle de la Muerte
Une cave pleine de sel !

La journée se termine à la Valle de la Muerte (vallée de la mort). Comme souvent, son nom vient d’une incompréhension des autochtones par les conquistadors : la vallée s’appelait au départ vallée de Mars !
Certains défient alors le précipice. On ne fait pas les marioles et on se contente d’admirer le spectacle à quelques mètres de la falaise.

Mariole Valle de la Muerte
Fais donc le mariole…

Cela fait bien longtemps qu’on n’a pas vu un coucher de soleil comme ça !

Silhouette valle de la muerte
Des couleurs d’exception à la Valle de la Muerte

On se couche de bonne heure, les geysers d’El Tatio nous attendent à l’aube demain matin ! Situé à 4 300m d’altitude, El Tatio est le plus haut champ de geysers au monde. Bien plus impressionnants que les geysers du côté bolivien, et ce, malgré la température glaciale…

Tiffany geyser El Tatio
On l’a perdue…

Ce coin étant au moins aussi touristique que la vallée de la lune, notre ami Felipe (de l’agence Maxim) a la bonne idée de nous faire visiter le champ dans le sens inverse des autres groupes. On passe alors d’un geyser à l’autre, admirant les nuages de fumée et les giclées d’eau bouillante… On se croît vraiment sur une autre planète !

Champ geyser El Tatio
Des geysers à perte de vue !

On se baigne rapidement dans un cours d’eau chaude, bien loin des touristes puis on rentre à San Pedro.

Combat vigogne El Tatio
Des vigognes à la conquête de cette colline. Une seule restera !

On fait nos valises et on prend la direction de Salta en Argentine !

T & G

Bon plan photo de San Pedro de Atacama : Sans aucun doute la vallée de la lune. Elle est sans pareille !

La Bolivie en trois questions et quelques chiffres

Qu’est-ce qui t’a le plus plu en Bolivie ?
Guillaume : L’île du Soleil, le Huayna Potosi, le Salar d’Uyuni et l’aventure de Pisili.

L’île du soleil est incroyable dans le sens où les montagnes côtoient le lac Titicaca. C’est un terrain de jeu incroyable en tant que photographe puisqu’on peut alors jouer avec les reflets et les poses longues en ayant de superbes montagnes en arrière-plan !

Arbre île du soleil
Arbre solitaire

Je ne crois pas avoir vu de paysage aussi beau que sur le chemin du sommet du Huayna Potosi. Peut-être est-ce l’euphorie d’atteindre le sommet mais je ne pense pas. De la neige à perte de vue, des montagnes tout autour. On se serait cru en expédition digne des plus belles pages de National Geographic… Un souvenir absolument inoubliable.

Lever soleil Huayna Potosi
Un lever de soleil à 5 800m

Et enfin le Salar d’Uyuni, en particulier près de l’île Incahuasi. Ce sel à perte de vue, ces montagnes, ces cactus… Le rêve de tout photographe !

Salar au lever de soleil
On est vraiment sur Terre là ?

Dernière chose inoubliable : la rencontre avec Don Leandro et Doña Jesusa dans le petit village de Pisili. Un des très grands moments du voyage !

Au marché de Tarabuco
Direction le marché avec Leandro, les mules et les cent patates !

Tiffany : Le road trip dans le Sud Lipez et le Salar d’Uyuni étaient vraiment magnifiques. Pas mal de route certes, mais des paysages à couper le souffle en finissant par la journée dans le salar à faire les photos de perspectives, vraiment un bon moment!

Photo perspective appareil
Comme quoi les appareils photo ne servent pas qu’à prendre des photos !

Sinon bien sûr le Huyana Potosi, c’est pas tous les jours qu’on tente un 6 000m ou qu’on fait de l’escalade sur glace !

"Je peux redescendre maintenant ?"
« Je peux redescendre maintenant ? »

Qu’est-ce qui t’a le plus surpris en Bolivie ?
Guillaume : Je ne m’attendais vraiment pas à une telle diversité de paysages en Bolivie : de la végétation luxuriante vers la fin de la route de la mort aux montagnes autour de La Paz en passant par les plaines désertiques dans le Sud Lipez. Vraiment incroyable…

Tiffany : Je ne connaissais pas grand chose en Bolivie à part le désert de sel et c’est donc au fur-et-à-mesure que j’en ai découvert les joyaux. Il y en a pour tous les goûts avec la palette d’altitudes et de températures/climats que l’on y trouve. Et encore, il y a plusieurs régions qu’il nous restera à découvrir dans un autre voyage…

Quel est ton plat préféré en Bolivie ?
Guillaume : C’est un des premiers pays où l’on a peut-être plus mangé occidental que local. Les spécialités locales ne m’ont pas marquées. Mais les soupes boliviennes sont tout de même remarquables ! En spécialité occidentale, la fondue bourguignonne de bœuf et d’alpaca à La Paz était incroyable ! Tout comme leur plateau de fromage d’ailleurs…

Fondue bourguignonne
Le boeuf a droite et l’alpaca, plus clair, sur la gauche : 10 min plus tard il n’y avait plus rien !

Tiffany : Il existe plusieurs plats typiques boliviens mais je ne me rappelle malheureusement plus des noms… les soupes sont toujours très bonnes, ainsi que les plats à base de pommes de terre dont plus de 400 sortes poussent en Bolivie.
Sinon, mention spéciale pour les salteñas qui sont une espèce de pâte fourrée à la viande et aux légumes avec une sauce assez liquide. Il y a d’ailleurs un proverbe qui dit que seuls les « vrais » boliviens peuvent manger des salteñas sans petite cuillère (donc en croquant dedans) et sans s’en mettre partout…

Salteñas
Salteñas du restaurant El Patio à Sucre

Quelques chiffres :

Répartition des dépenses en Bolivie:

Bilan Budget Bolivie
Budget journalier moyen pour 2 personnes : $111.54

Répartition de l’utilisation des optiques en Bolivie :

Bilan Optiques Bolivie
La focale 35mm commence à se demander ce qu’elle fait là :s

Altitude moyenne à laquelle on a dormi : 3 502m

Logement le moins cher : 50Bs ($7.25), à Challapampa, sur l’île du soleil

Meilleur logement : la Dolce Vita, à Sucre

Vin au meilleur rapport qualité-prix : Un Altimus de Tarija, gratuit (avec l’achat d’une foundue), à Melting Pot & Rock, à La Paz

Coucher le plus tôt : 18h, au campement d’altitude, en direction du sommet du Huayna Potosi

Lever le plus tôt : 00h00, jour d’ascension du Huayna Potosi.

Le plus grand nombre de commissariats de police visités en une journée : 3, à La Paz

Le trajet inter-ville le plus rapide : l’avion entre La Paz et Sucre, réalisé en 30 minutes !

Itinéraire Bolivie :


Afficher Tour Du Monde Photo Bolivie (et nord Chili) sur une carte plus grande

Le paradis d’Uyuni

Pour se rendre au paradis d’Uyuni il faut s’allouer les services d’un pilote (plus ou moins chevronné), d’une cuisinière et d’un bolide.

Le choix est difficile. Vaut-il mieux partir d’Uyuni ou bien de Tupiza ? Pour nous, ça sera Tupiza, il semble y avoir moins de monde qui en part : on parle de 70 jeeps qui partent d’Uyuni chaque jour et seulement 10 qui partent de Tupiza.

Quelle agence choisir ? Même à Tupiza, il y a pas mal choix ! Et au final, au sein d’une même agence, la qualité des guides peut être assez variable… On décide de partir avec David de l’agence Tupiza Los Salares, pilote plus que chevronné connaissant le Sud Lipez comme sa poche, et Heide, cuisinière de talent.

Jeep Salar
David remonte patiemment dans la jeep en nous attendant…

Benjamin, Emer et Patrick prennent la direction du paradis avec nous. On n’atteint cependant pas le paradis sans encombre. Il faut pour cela subir les secousses de la piste pendant quelques heures.

Bien que pas toujours confortable, le trajet recelle de merveilles. On pourrait passer des semaines entières à contempler les joyaux du Sud Lipez. Que ce soit les formations rocheuses, toutes plus improbables les unes que les autres, les lagunes de toutes les couleurs, les bains thermaux au milieu de nulle part ou bien la vie sauvage, l’ensemble du Sud Lipez est incroyable. Il y fait frais, très frais mais c’est sublime !

Après trois jours absolument incroyables, on aperçoit pour la première fois le Salar d’Uyuni. Du sel à perte de vue. Pas tout à fait blanc, le vent ayant charrié beaucoup de poussière sur le Salar dans les derniers mois, plus qu’en temps normal. Malgré cette couleur surprenante, on se sent tout petits au milieu de cette immense bande de sel.

Arrivée au Salar
Arrivée au Salar d’Uyuni avec mirages à l’horizon

On va se coucher dans notre bel hôtel de sel. Absolument tout est fait à base de sel : sol, murs, lits, tables, tabourets…  La tête dans le sel, on rêve du lendemain.

Le réveil sonne à 4h25 et nous sort très rapidement de nos rêves :
Il fait un froid polaire ! On atteint très vite le Salar. On ne sait trop comment David se dirige mais il a l’air de savoir où il va. Sur notre droite, on peut deviner les premières lueurs du jour. La nuit est encore bien présente mais les nuages augurent d’un spectacle incroyable. Seuls sur le Salar, on en a la chair de poule.

Lever soleil Salar
Lever de soleil sur le Salar : un moment magique !

Le soleil commence à se refléter dans les nuages. Les voitures se font de plus en plus présentes, il commence maintenant à y avoir foule… Cela n’enlève cependant rien au spectacle, tout le monde étant muet, admiratif…

On s’en va ensuite dans un véritable désert au beau milieu du Salar. S’ensuit une longue séance photo en compagnie de Buzz l’Éclair et consorts. Tout est question de détails 😉

Il nous faut tout de même quelques minutes pour nous habituer à la distance et la perspective, et une fois les réglages faits sur les appareils, on se lance !

On pourrait rester ici toute la journée mais il faut y aller. Le paradis, c’est bientôt fini. On fait un rapide passage par le cimetière de trains d’Uyuni et cette fois-ci c’est bel et bien fini…

Ce soir on change de pays : direction le Chili !

T & G

Bon plan photo du paradis d’Uyuni : le lever de soleil sur le Salar. Ne filez pas tout de suite en haut de l’Île Incahuasi, passez d’abord un peu de temps au niveau du sel. Le Salar est un premier plan absolument formidable, jouez avec ! Quand vous avez fini de jouer en bas, courrez vite en haut de l’île ! 😉

Astuce photo : Pourquoi faut-il prendre son temps ?

Astuce photo "prendre son temps"
Pendant que les autres déjeunent, on « compose » 😉

Potosi en trois heures top Kronos

10h00 : arrivée au nouveau terminal de bus de Potosi
10h05 : achat de billets de bus pour Tupiza
10h15 : saut dans un taxi
10h30 : début visite Casa Nacional de la Moneda
12h00 : fin visite
12h15 : passage par Maltida, fabricant des meilleurs salteñas du pays
12h20 : saut dans un taxi
12h30 : retour au nouveau terminal de bus de Potosi
13h00 : départ pour Tupiza

Pfiou, c’était chaud !

T & G Bon plan photo de Potosi : le musée Casa de la Moneda et ses machines datant d’il y a plus de deux siècles

Un dimanche comme les autres à Tarabuco

Tarabuco est célèbre pour son marché dominical. Vu l’amour de Guillaume pour les marchés en tout genre, on n’allait certainement pas manquer celui-là 😉

En ce samedi 13 septembre, on prend donc la direction de la petite commune de Pisili en compagnie de Johnny, guide de l’ONG Condor Trekkers. Il nous faut pour ça prendre deux microbus et marcher trois bonnes heures, dont une bonne partie sous la pluie…

Arbre Tarabuco pluie
Il ne fait vraiment pas bon marcher sous la pluie… Alors ne pas pouvoir en bouger, n’en parlons pas !

Une fois la grosse averse passée, on commence à apercevoir Pisili. On arrive chez Don Leandro et Doña Jesusa quelques instants plus tard. Parents de cinq enfants, ce sont tous deux des génies dans leur domaine.

Photo de famille Tarabuco
En habit traditionnel : les femmes célibataires portent des chapeaux à franges, les femmes mariées des chapeaux plats !

Leandro est un danseur traditionnel émérite et Jesusa est une tisseuse hors pair. Elle est notamment allée présenter ses œuvres en Suisse. C’est alors qu’elle a rencontré la reine d’Espagne. Cette dernière se demanda alors qui pouvait réaliser de telles oeuvres. Jesusa lui répondit qu’elle était l’artiste. La reine d’Espagne n’en croyait pas ses oreilles. Jesusa s’est donc installée et s’est mise à tisser, comme elle l’a toujours fait.

La reine d’Espagne était tellement impressionnée par le travail de Jesusa qu’elle lui a promis d’être témoin à son mariage. Jesusa n’y croyait qu’à moitié mais quelques temps plus tard, quand le grand jour arriva, la reine d’Espagne était bien là aux côtés de Jesusa et Leandro pour célébrer leur union…

Album photo Tarabuco
La benjamine, en pleine contemplation de l’album de mariage de ses parents

Malgré cette histoire hors du commun, Leandro et Jesusa ont beaucoup de mal à joindre les deux bouts et financer les études des deux aînées. Leur acheter un ordinateur est la grande préoccupation du moment. Leandro était prêt à échanger tout le travail de tissage de la maison contre un ordinateur…

Tissage Jesusa Tarabuco
Tout le travail de Doña Jesusa, qui va du bonnet au porte-clés en passant par l’étui à téléphone !

En fin de journée, Leandro nous initie aux joies du métier à tisser. On en avait déjà vu au Cambodge et en Birmanie et ça avait l’air simple vu la vitesse d’éxecution mais en réalité pas du tout !
Il faut dire que Leandro confond sa gauche et son autre gauche donc pour nous indiquer sur quelle pédale appuyer, ce n’est pas évident !

Tarabuco tissage Guillaume
« Appuie sur la pédale de gauche j’te dis. Non, en fait l’autre gauche… »

On dîne puis sorti de nulle part, Leandro estime que c’est l’heure de faire de la farine. Le moteur datant du milieu du siècle dernier se met tout doucement en marche et une fois qu’il atteint son rythme de croisière, c’est le village entier de Pisili qui sort de son sommeil tellement il fait du vacarme…

Tarabuco moulin à farin
Il n’y a pas d’heure ni de jour pour faire de la farine !

On attend la fin des blés pour aller se coucher, en espérant que le lointain tonnerre ne se rapproche pas trop !

Feu Tarabuco
Fin de journée autour du feu…

Après une nuit fraîche mais réparatrice, le grand jour arrive. On déjeune, on charge les mules et on dit au revoir à Jesusa. Elle nous invite à revenir quand on le souhaite !

Petit-déjeuner Tarabuco
Un petit-déjeuner très « local » : une céréale quelconque accompagnée d’huile et de fromage. Il faut en faire des « boules » pour pouvoir prendre son petit-déjeuner 😉

Et on est partis : Leandro, sa fille cadette, Johnny notre guide et nous deux. Sans oublier nos quatre mules chargées de pommes de terre…

En route pour Tarabuco avec Don Leandro
Don Leandro et ses mules

Le marché de Tarabuco est essentiel pour chaque famille puisque chacun amène sa production et la vend ou l’échange contre d’autres produits.

On a vraiment le sentiment de vivre un moment d’exception en participant à l’évènement dominical en compagnie de tous les habitants de la vallée.

Direction Tarabuco - Tiffany
A l’arrière, on partage le goûter

On arrive à Tarabuco une bonne heure plus tard. Le marché est immense. On y trouve de tout : fruits, légumes, viande, pain, souliers, et bien évidemment souvenirs… Ça grouille de monde et les touristes sont loin d’être majoritaires !

Il est maintenant temps de rentrer à Sucre. On en est partis seulement hier mais on a vraiment l’impression que cela fait une éternité tellement nous étions dans un autre monde à Pisili !

T & G

Bon plan photo de Pisili/Tarabuco : Le chemin entre Pisili et Tarabuco, en compagnie de tous les habitants de la vallée. Une expérience hors du temps !

Vous prendrez bien un peu de Sucre ?

On quitte La Paz de bon matin. Un taxi soirée disco nous emmène à El Alto. La tentaculaire La Paz se réveille alors petit à petit. Avec toutes les péripéties de notre arrivée à La Paz, on se dit qu’un coup d’avion jusqu’à Sucre ne nous fera pas de mal ! On embarque alors dans le plus petit vaisseau qu’on a pris jusque là.

Vol La Paz - Sucre
S’ il y a 100 personnes c’est déjà le bout du monde…

La Paz étant déjà à 3 630m d’altitude, on atteint très rapidement l’altitude de croisière. On survole alors la Cordillère. Le spectacle est absolument incroyable.

Trente minutes plus tard, on atteint la belle Sucre [soukré]. Il y fait nettement plus chaud qu’à La Paz et surtout on s’y sent en sécurité. On trouve un lit douillet à La Dolce Vita.

La ville se prépare alors aux festivités de la vierge de Guadalupe. Deux jours durant, la ville va vivre au rythme des danses et musiques folkloriques. Et autant dire que les habitants de Sucre savent faire la fête ! Entamée vendredi à 15h, les célébrations vont se poursuivre jusqu’au dimanche 14h, avec une toute petite interruption le samedi de 3h du matin à 14h. Quand on retrouve la belle ville blanche apres notre excursion à Tarabuco, un esprit de fête est encore présent.

Architecturalement, Sucre est peut-être une des plus belles villes depuis le début du voyage. Toutes de blanc vêtues, les batisses coloniales ont été superbement conservées. C’est ici que les espagnols aimaient vivre il y a quelques siècles, Sucre se trouvant à une altitude raisonnable (tout de même à 2 810m mais pour la Bolivie c’est presque bas ;)) et le climat y étant plutôt agréable. Il suffit de monter sur les toits du couvent San Felipe Neri ou du gouvernement local pour se rendre compte de la beauté de la ville…

Vue sur Sucre
Sucre depuis le toit de San Felipe Neri

On aurait pu rester ici bien plus longtemps mais le paradis d’Uyuni nous appelle, avec un passage express par Potosi !

T & G

Bon plan photo de Sucre : La vue sur les toits du couvent San Felipe Neru (il vous en coûtera 15Bs) ou sur les toits du gouvernement local (entrée gratuite) sur la place 25 de Mayo. Pour ce dernier, essayez de rentrer « léger » : pas de trépied ni gros sac à dos. Demandez au gardien et vous aurez carte blanche ! Incroyable mais vrai 😉

La Paz ou pas…

Avec un nom pareil (paz signifie paix en espagnol), on pourrait croire que l’on arrive dans une ville paisible après un séjour idyllique sur l’Île du Soleil.

Malheureusement, ce n’est pas du tout le cas. Moins de 24h après notre arrivée à La Paz, Tiffany se fait subtiliser son petit sac à dos au restaurant. Après le piratage de nos cartes bleues au Pérou et les faux billets que la banque de Copacabana nous a habilement refilé, ça commence à faire vraiment beaucoup. On a du mal à passer outre…

Commissariat police bolivien
3h entre 3 commissariats : quoi de mieux pour un deuxième anniversaire de mariage ?

On tente malgré tout d’apprécier cette ville tentaculaire. On se balade de marché en marché : marché des sorcières, où l’on peut trouver des fœtus de lamas ou potions en tout genre; marché noir, où l’on peut dénicher des chaussures derniers cris; et enfin le marché Camacho (découvert grâce à l’excellent tour gratuit Red Cap) aux centaines de sortes de pomme de terre.

On a besoin de changer d’air. On s’envoie alors en l’air en nous rendant à El Alto avec le tout nouveau téléphérique. Ouvert depuis à peine 4 mois, c’est une attraction aussi bien pour nous que pour les locaux.

On arrive alors dans une toute ville. Il y fait nettement plus frais et la pauvreté est nettement plus présente qu’en bas. Contrairement à l’Inde où la pauvreté était partout et donc peut-être moins choquante, ici les hommes d’affaires côtoient les plus pauvres. Les plus riches se font cirer quotidiennement les chaussures par des lustrabadores, qui se couvrent le visage pour ne pas être reconnus. Ce métier est ici vu comme dégradant puisqu’étant en contact avec les pieds, considérés comme la partie la plus sale du corps.

Le principal atout de La Paz réside dans le fait que la ville se trouve à deux pas d’activités hors du commun. On commence par l’ascension du Huayna Potosi, on revient quelques jours à La Paz et on part ensuite rider la route de la mort.

Route de la mort VTT
En direct de la route de la mort !

La route de la mort (aussi connue sous le nom de « la route la plus dangereuse du monde ») est relativement étroite, elle fait au plus 3-4 mètres de large. Elle a été baptisée ainsi en 1995 par la Inter-American Development Bank puisque lorsqu’elle était encore en service, pas moins de 20 véhicules y disparaissaient chaque année. Les choses ont maintenant bien changé. Une nouvelle route a été construite pour les véhicules motorisés et la route de la mort est maintenant réservée aux VTTistes.

Route de la mort pré-départ
Au repos avant de partir défier la route de la mort !

On brave donc les falaises chevauchant nos Kona Stinky chaussés de pneus pas franchement neufs (Guillaume parvient à crever 2 fois…). Et qu’on se le dise tout de suite, à moins de vraiment faire le pitre, la route de la mort ne présente pas trop de risques. Dans le jargon, on appellerait même cette descente une autoroute vu le peu de difficulté technique ! Mais quel bonheur d’avaler 50km de descente : on passe de 4 700m d’altitude à 1 200m en quelques heures. Un beau choc thermique !

On dîne une dernière fois dans un des restaurants de l’association 4corners. Avec un restaurant italien, un restaurant mexicain, un restaurant spécialisé dans les fondues et un restaurant argentin, il y a de quoi se régaler !

En fait, La Paz vaut quand même le coup !
Direction Sucre, capitale administrative de la Bolivie.

T & G

Bon plan photo de La Paz : Le téléphérique rouge, qui permet d’accéder à El Alto. La vue sur La Paz est alors incroyable. Il vous en coûtera 6Bs aller-retour et ça les vaut vraiment !

Huayna Potosi : pas si easy…

Le Lonely Planet décrit le Huayna Potosi comme un 6 000m accessible au débutants en forme. Pourquoi pas se dit-on ?

Après s’être renseignés dans des agences plus ou moins compétentes, on décide de partir à l’aventure avec la très réputée Climbing South America, fondée par Jeff, australien ayant gravi les plus beaux sommets de la planète…

Le premier jour est synonyme d’acclimatation au camp de base que l’on atteint au terme d’un trajet en minibus aussi bien chaotique que magnifique. Plus on se rapproche du camp de base, plus on apprécie la Cordillère Orientale. Le sommet du Huayna Potosi est encore loin et bien caché.

Après un déjeuner de sportifs, on se prend pour de vrais alpinistes en allant gravir quelques murs de glaces munis de crampons et piolets. Les guides nous impressionnent, gravissant le mur de glace en un rien de temps, et sans piolets, alors que nous avancons à tous petits pas en mangeant beaucoup de glace 😉

Epuisés, on se couche après un dîner bien au frais…

La nuit est dure, très dure. On se fait tous les deux réveiller par des maux de tête carabinés… Le cerveau n’a plus assez d’oxygène une fois le corps au repos. C’est sa manière de nous rappeler qu’on est déjà à 4 700m…

Au réveil, le temps est maussade : il neige fort. On attend une accalmie pour prendre la direction du camp d’altitude, qui se trouve à 5 130m.

Le chemin est d’abord rocailleux puis bien enneigé. Il neige à nouveau bien fort, une fois le point de contrôle passé.

Grimpette à 5 000m
En route pour le campement d’altitude !

Les conditions rencontrées sont très très particulières : il y a ici deux saisons. Une saison sèche et une saison humide. Durant la saison humide, il ne neige pas mais il pleut. C’est en ce moment la saison sèche, tant de neige est donc rarissime… Et ce n’est que le début ! On arrive donc au camp d’altitude sous une bonne neigée, avant que le ciel ne se dégage et laisse entrevoir toute la vallée. La vue est absolument sublime.

Il s’ agit de ne pas trop s’agiter cet après-midi : la nuit dernière a été difficile et la nuit prochaine s’annonce très courte.

On dîne à 17h, certains étant très mal en point. L’altitude fait ses effets. Hormis le mal de tête ce matin, tout roule pour nous deux. L’appétit est au rendez-vous, ce qui est plutôt bon signe !
À 18h30, tout le monde est au lit, tentant de trouver le sommeil. Pas évident de dormir de si bonne heure…

On somnole jusqu’au réveil, qui sonne à minuit. On s’habille chaudement et on est ensuite motivés par un guide dont l’enthousiasme aurait même découragé Tensing Norgay et Sir Edmund Hilary le jour de leur ascension de l’Everest ! Les conditions sont dantesques mais on n’est pas venus jusqu’ici pour rester au campement. Il a neigé une bonne quinzaine de centimères cette nuit et il neige encore. Une chose est sûre : ça ne va en aucun cas être facile.

Mate de coca pour combattre les méfaits de l'altitude...
Mate de coca pour combattre les méfaits de l’altitude…

À 1h45, on entre en enfer. Il fait moins de zéro degré. Le vent souffle dans tous les sens, projetant en permanence de la neige dans le visage… Bref, ce n’est que du bonheur !
Ça monte fort dès le début, mais heureusement le temps se calme petit à petit. On attend un replat pour changer de cordée. Tiffany reste seule avec Agustin tandis que Guillaume rejoint Kylie sur la cordée de Macario. On pourra comme ça avancer chacun à notre rythme.

Loupiottes au premier plan, La Paz au second !
Loupiottes au premier plan, La Paz au second !

Après 1h de montée, on est déjà à 5 300m d’altitude, après 2h, à 5 500m. Soit quasiment la moitié de ce que l’on doit monter. En réalité, la second partie de l’ascension est bien plus dure que la première.

Et il suffit de sauter un snack pour que les forces et le moral s’effondrent… On se demande alors vraiment pourquoi on est là, et surtout comment on va arriver tout en haut… Mais un Twix plus tard et ça repart ! Un pas après l’autre. Il s’ agit de marcher de la manière la plus économe possible. On s’essouffle ici très vite et reprendre son souffle prend alors beaucoup de temps. Le silence qui règne ici est incroyable. C’en est presque même oppressant : les battements de notre cœur venant résonner dans nos oreilles…

A 6h30, on atteint 5 830m. On assiste alors à un véritable spectacle : le soleil passe tout juste les montagnes. C’est absolument surréaliste. On n’a jamais vu d’aussi beau paysage.

Lever de soleil Huayna Potosi
Aux premières loges d’un incroyable spectacle…

Les organismes commencent à serieusement souffrir : mal au ventre, au cœur, à la tête. Bref, on est bien !

Tiffany décide de rebrousser chemin ici, déjà heureuse d’être allée aussi haut ! Guillaume trouve le courage de continuer. On se croît alors presque arrivés mais pas du tout… il reste une belle portion où la neige fraîche est bien profonde, puis un mur de neige où l’on doit ramper en s’aidant du piolet, avant d’atteindre la dernière crête. Il s’agit alors de ne pas déraper. L’équation est simple : il y a un devers de 200m à gauche et un de 1 000m à droite… Cette dernière partie est très dure : les forces ne sont plus du tout au rendez-vous et le sommet ne se rapproche que timidement…

Grimpette finale
Un dernier effort…

L’arrivée au sommet (après 7h de marche) est une véritable délivrance dans ces conditions hors du commun… On peine un peu à savourer tant on est epuisés (selon Kylie, Guillaume met même plus de 5 minutes avant de sortir l’appareil photo pour immortaliser ce moment magique, c’est dire !).

Arrivé à destination !
Soulagement lisible… et la fraîcheur aussi !

Et dire qu’il va falloir redescendre à pied jusqu’au camp de base ! La descente est synonyme de très nombreuses glissades dans la neige et sauts de crevasses rajoutant encore à l’épuisement. On parvient quand même à atteindre le campement d’altitude puis le camp de base et enfin La Paz !

Crevasse Huayna Potosi
Une des crevasses que nous avons dues bravement franchir…

Quelle épopée… C’est certainement une des choses les plus dures que l’on ait faites, du niveau d’un marathon ou d’une descente et rémontée du Grand Canyon dans la même journée…

Message high camp
Petite signature sur le mur du chalet !

T & G

Bon plan photo de Huayna Potosi : Sans aucun doute la plateforme à 5 830m, où le lever de soleil sur toute la chaîne de montagnes est incroyable…