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Le Chili en trois questions et quelques chiffres

Qu’est-ce qui t’a le plus plu au Chili ?
Guillaume : Tout comme l’Argentine, ce pays est vraimet très varié… Les paysages du parc Torres del Paine, les moais de l’île de Pâques mais aussi la très jolie ville de Valparaiso sont des endroits vraiment mémorables.

Tiffany : Le Chili, bien que moins dépaysant que la Bolivie, nous aura permis de vraiment vivre des aventures hors du commun et différentes. Parmi ce gros mois exceptionnel, je retiendrai plus particulièrement :

  • le trek de Torres del Paine : cet endroit magique nous a accueilli pendant plusieurs jours, et nous en avons vraiment profité à fond ! C’était aussi très sympa de le faire avec John et Morgana et bien sûr la demande en mariage au Torres… exceptionnel !

    Torres del Paine photo de groupe
    Torres del Paine avec Morgana, David, Kylie et John (de gauche à droite) – Crédit photo John Gelb Jr.
  • l’île de Pâques : au début je pensais que huit jours seraient beaucoup trop sur cette île. Après coup, c’était pile-poil ce qu’il fallait. On a ainsi pu découvrir cette île à pied, en voiture ou à cheval, passer une après-midi de farniente à la plage et se plonger dans une culture très différente de la nôtre.

    Ile de Paques Ahu Tahai coucher de soleil
    Ahu Tahai et son étoile sur l’île de Pâques

Qu’est-ce qui t’a le plus surpris au Chili ?
Guillaume : Peut être le fait de ne pas être surpris, de ne pas être dépaysé en quelque sorte. La culture chilienne est vraiment très proche de la culture européenne et les villes de Santiago, Pucón ou San Pedro de Atacama pourraient ressembler à n’importe quelle ville d’Europe. Elles n’ont pas d’identité propre comme les villes péruviennes ou boliviennes. La ville de Valparaiso, par contre, est charmante et bien dépaysante…

Tiffany : Le fait qu’on se croirait de nouveau en Europe ! A moins de le chercher vraiment, le dépaysement est proche de zéro, les prix sont comme en France et on retrouve la possibilité de payer en carte bleue (que l’on n’avait pas en Argentine à cause du taux de change officiel versus blue dollar). On sent du coup la fin arriver encore plus vite :s

Quel est ton plat préféré au Chili ?
Guillaume : Un petit saumon grillé, sans aucun doute. Ceux servis en Terre de Feu sont divins… Par contre, les ceviches chiliens n’arrivent pas à la cheville des ceviches péruviens. Et ne parlons même pas des Pisco Sour… Pour un pays qui revendique la paternité de la boisson, c’est quand même fort !

Saumon Porvenir
Petit saumon grillé en Terre de Feu !

Tiffany : Avec le retour d’une culture presque occidentale, il en est de même avec la cuisine, il n’y a rien qui me saute particulièrement aux papilles… Si ce n’est bien sûr tout le poisson que l’on a pu manger. En ceviche (yes! le retour du ceviche apres le Pérou), a la plancha, à l’étouffée ou en sauce, on se régale presque tous les jours de poissons… En même temps, avec 4 000km de côte sur l’océan, normal qu’on ait le choix 🙂

Quelques chiffres :

Répartition des dépenses au Chili :

Bilan budget Chili
Budget journalier moyen pour 2 personnes : $218.62. Note : le billet d’avion Santiago-Ile de Pâques n’est pas inclus dans le budget journalier. Il nous a coûté $1400.

 

Répartition de l’utilisation des optiques au Chili :

Bilan optique Chili
La focale 35mm fait vraiment pâle figure…

La température la plus basse : -5°C à Torres del Paine en attendant le lever de soleil

La plus longue distance parcourue en canapé : 10m par Tiffany endormie sur son canapé lors de la première grosse vague sur le Navimag

La latitude la plus australe : 53° sud au Parque Pingüino Rey

L’addition la plus salée : 62 000 pesos (~$100) à Te Moana sur l’île de Pâques

Les chevaux les plus nonchalants : nos montures sur l’île de Pâques en direction du volcan Terevaka

Valparaiso : jamais deux sans trois !

Quelle est la probabilité de rencontrer quelqu’un au Machu Picchu le 21 août 2014, de recroiser cette même personne à Sucre en Bolivie le 15 octobre 2014 et de revoir cette seule et même personne le 28 novembre 2014 à Valparaiso au Chili ?

Les statisticiens en herbe diront que les événements ne sont pas si indépendants que ça, que ces trois endroits sont assez touristiques.

Françoise - Yolande Valparaiso
Retrouvailles avec Françoise veut aussi dire séparation avec Yolande alias Yoyo. Elle part pour la Nouvelle-Zélande dans quelques jours !

Certes répond-on mais tout de même, quand on a vu Françoise arriver sur la Plaza Sotomayor pour rejoindre les guides de Tour4Tips, ni elle ni nous n’en croyaient nos yeux…
Notre venue à Valpo s’est un peu faite sur un coup de tête, on a déjà un peu l’esprit dans l’avion du retour alors cette encuentro de dernière minute tombe à point nommé !

Et qu’est-ce qu’on a bien fait de venir nous dégourdir les jambes dans cette ville aux mille collines (enfin presque…) !

Maisons Valparaiso
Quelques maisons colorées au pied d’une des collines de Valparaiso

Un poil bohème, un poil canaille, Valpo nous rappelle étrangement Buenos Aires. Mais attention, dans la capitale argentine l’art de rue c’etait de la rigolade, seulement par-ci par-la. Ici c’est absolument partout ! Et dire que l’art de rue est interdit par la loi au Chili, un comble…

Oh on pourrait passer beaucoup de temps ici, peut-être même y passer une tranche de vie…

Mais non, on rentre à la maison !!!

Retour aéroport Santiago
A une prochaine fois !

T & G

Bon plan photo de Valparaiso : la ville toute entière. Préparez vos batteries et cartes mémoire…

Une clé USB à la mer…

Autrefois on envoyait des bouteilles à la mer.
Un morceau de papyrus, une bouteille, un bouchon en liège et c’était tout.
Le support a changé mais le geste reste le même.
Reste à trouver un endroit qui semble propice.
L’île de Pâques ça sera.
Et plus particulièrement Ahu Tahai, tout près d’Hanga Roa.
Certains se marient ici, d’autres décident d’y marquer la fin de leur voyage.
La clé contient un message, des souvenirs et quelques images.
On l’envoie aussi fort que possible dans les eaux rugissantes du Pacifique.
Les vagues l’emportent bien vite.
Il est temps d’y aller.
Notre avion pour Santiago nous attend.

T & G

Mystère et boule de gomme sur l’île de Pâques

L’occasion était vraiment trop belle pour ne pas la saisir. Depuis Santiago, on ne se trouve en effet qu’à 3 700km de l’Île de Pâques. L’île de Pâques, aussi appelée Rapa Nui, est officiellement en territoire chilien. Enfin ça c’est sur le papier. Parce que dès la sortie de l’avion on se sent vraiment ailleurs, au bout du bout du monde. Tahiti n’est alors plus qu’à quelques milliers de kilomètres.
À la descente de l’avion, Paula nous accueille avec des colliers de fleurs, comme pour nous signifier qu’on est bel et bien en Polynésie.

Palmier Ile de Pâques
Un palmier pour nous accueillir !

Vue de France et vue des descriptions succintes du Lonely Planet, l’île semble toute petite. En réalité, ce bout de terre au milieu de l’océan Pacifique est un triangle rectangle presqu’isocèle qui fait près de 117 km2. Certains sites sont ainsi accessibles à pied, d’autres beaucoup moins.

Ile de Paques côte
Un tout petit ilôt…

L’île est le résultat de la furie de trois volcans bien actifs il y a plusieurs centaines de milliers d’années, tous maintenant bien éteints. Le volcan de la pointe sud-ouest, Rano Kau, avec son cratère de plus d’un kilomètre de diamètre, aujourd’hui rempli d’eau, est surréaliste. On aimerait vraiment aller voir de plus près !

Volcan Rano Kau Panorama
Le volcan Rano Kau !

Le volcan de la pointe nord-ouest, Maunga Terevaka, est le plus haut. Il permet alors d’avoir une vue imprenable sur toute l’île. On conseille vivement l’option cheval pour s’ y rendre, parce que ça commence à faire loin depuis Hanga Roa.
Ne vous attendez pas à des foudres de guerre comme en Patagonie par contre, ici les chevaux ont le temps…

Enfin, le dernier, le volcan Maunga Pu a Katiki est le plus jeune mais aussi le plus difficile à atteindre. Ça sera sans nous 😉

Pour être honnête, il nous faut un peu de temps pour que la magie des moais opère. C’est en nous rendant là où tout a commencé que nous sommes envoutés.
La carrière de Rano Raraku permet de réaliser l’ampleur de la tâche. Les moais finis au quart, à moitié ou aux trois-quarts sont très nombreux. On ne sait plus où donner de la tête. Et ils impressionnent. Du plus petit, agenouillé, au plus grand, faisant plus de 21 mètres. Certains se tiennent fièrement debouts, d’autres sont allongés, figés sur les flancs du volcan, d’autres encore sont en bien mauvaise posture…

C’est sûrement depuis la carrière des moais que l’on a la plus belle vue sur le chef-d’oeuvre de l’île, l’Ahu Tongariki. Quinze moais de plusieurs mètres de haut se donnent en spectacle. Ils sont tout simplement majestueux…

Rano Raraku Ile de Pâques
L’Ahu Tongariki depuis Rano Raraku

Mais c’est très tôt le matin, ou devrait-on plutôt dire en fin de nuit, avant que les cars de touristes n’arrivent, que l’on prend la mesure de leur majesté. Alors que la nuit s’achève et les premières lueurs du jour apparaissent, les moais nous regardent, comme pour protéger les habitants du monde exterieur.

Lever soleil Ahu Tongariki
Une éclaircie sur l’Ahu Tongariki après une nuit de pluie et avant une journée de pluie !

Et si vraiment vous êtes bénis des dieux, vous aurez peut-être même droit à un arc-en-ciel. Rien n’est impossible dans ce monde…

Arc-en-ciel île de Pâques
Arc-en-ciel sur le moai voyageur, à Ahu Tongariki

Si seulement les moais pouvaient parler et nous expliquer ce qu’il s’est passé ici. Qui étaient les premiers habitants ? Comment les moais ont-ils été initialement transportés de la carrière Rano Raraku jusqu’à leur ahu respectif ? Pourquoi tant de moais semblent en plein milieu de sculptage ?
Tant de questions sans trop de réponses malgré l’abondance d’experts ayant donné leur avis…

Portraits de moaï Ahu Tongariki
Têtes de moaï à l’Ahu Tongariki !

Quelques 300 touristes arrivent chaque jour par l’un des deux avions se posant sur l’île. L’aéroport est minuscule, il y a a peine la place sur le tarmac pour accueillir deux avions de ligne, c’est vous dire ! Mais une fois sorti de la ville, tous les touristes ont disparu. Encore un autre mystère !

Yolande panneau île de Pâques
Même Yolande se demande où sont passés tous les touristes !

Ainsi, les chemins sont déserts, notamment ceux de la côte nord entre l’Ahu Tepeu et la plage d’Anakena. Le Lonely Planet et le guide de James-Grant Peterkin sont vraiment très bien faits mais sur ce bout de terre, les chemins semblent n’être que très vagues. On décide alors de s’adjoindre les services de Yoyo (havastyle@yahoo.com; tél : 8240312), guide local parlant un anglais parfait.
Ils nous fait partager son amour de l’île en nous montrant des ahus inconnus, depuis transformés en poulaillers, des grottes insoupconnées mais surtout un littoral résistant tant bien que mal aux assauts des vagues du Pacifique.

Oui vous avez bien lu : les altars de moais, autrefois tant vénérés, ont pour beaucoup été transformés en de vulgaires poulaillers !
Il y a quelques siècles, les rapa nuis semblent en avoir eu assez des offrandes à ces géants de pierre. Ils se sont depuis convertis au catholicisme. Il n’existe qu’une seule église sur l’île.
Il y a des messes quotidiennes mais c’est la messe dominicale à 9h du matin qui fait salle comble ! Chacun revêt alors sa plus belle chemise à fleurs, sa plus belle robe, son plus beau chapeau.

Accordéon messe Ile de Paques
Chemise à fleurs et accordéon pour aller à la messe dominicale !

Certains amènent leur guitare, d’autres leur accordéon, d’autres encore leurs maracasses. On ne comprend pas grand chose à ce que raconte l’archevêque exceptionnellement présent mais les chants sont incroyables, d’une vitalité tellement polynésienne ! C’est aussi ça l’île de Pâques, ce n’est pas seulement quelques petites statues 😉

Musiciens messe Ile de Pâques
Concert privé en fin de messe

Il suffit de se rendre à un spectacle de danse pour se remémorer qu’on est bien en Polynésie. On avait un peu oublié avec tous ces géants de pierre 😉 Les spectacles sont très nombreux en ville : certains sont très authentiques tandis que d’autres surfent clairement sur la vague New Age ! Mais quel que soit le spectacle, les locaux se déhanchent à des rythmes incensés…

L’île de Pâques peut se visiter en vitesse, comme ces voyageurs fortunés ayant décidé de faire un tour du monde en vingt-deux jours et donc de passer à peine vingt-quatre heures sur Rapa Nui. Mais cette île du bout du bout du monde mérite qu’on s’y arrête, qu’on prenne le temps afin de s’imprégner de son atmosphère, sans pareille…

Ahu Tahai coucher soleil Ile de Paques
Coucher de soleil sur l’Ahu Tahai

Il nous reste une dernière petite chose à faire et ensuite direction Santiago, São Paulo, Barcelone puis Paris !

T & G

Bon plan photo de l’île de Pâques : l’Ahu Tongariki au lever du soleil, la carrière de moais (Rano Raraku) mais aussi le spectacle de danse Vai Te Mihi.

Pucón : ode au volcan Villarica

En arrivant à Pucón, on n’aperçoit que toi, le volcan Villarica. Et ce même de nuit. Tu domines la ville, veilles sur elle et en même temps la maintiens en éveil.
Tu es un des volcans les plus actifs du Chili. Bien que la ville de Pucón ne soit distante que de peu de kilomètres, tu n’as jamais réussi à l’atteindre, petit joueur !
En ville tout le monde parle de toi, de te gravir. Alors il fallait bien aller voir.

Volcan Villarica forêt
Le volcan Villarica au détour d’un chemin

Cependant tu ne te laisses pas gravir tous les jours. Il faut que la météo soit bien lunée : il faut qu’il n’y ait ni trop de nuages ni trop de vent. L’un ou l’autre peut sérieusement compromettre l’expédition. Parce que les réveils matinaux nous manquaient, parce que la neige et la montagne nous manquaient, un matin on s’est levés à l’aube, on a rejoint un groupe d’alpinistes et on est partis voir.

Volcan Villarica début ascension
En route !

Et le moins que l’on puisse dire c’est que ça grimpe bien ! On commence l’ascension à 1 400m et le sommet se trouve à 2 800m. Mais ici on n’a pas le souffle court comme au Huayna Potosi.
La route est cependant longue, il s’agit donc de ne pas trop s’arrêter prendre de photos, sous peine de se faire rappeler à l’ordre par les guides.

Volcan Villarica ascension neige
On est bientôt arrivés ?

Le vent est loin d’être calme aujourd’hui. À l’approche du sommet le souffre se fait de plus en plus sentir. On décide de mettre nos masques à gaz et quelques minutes plus tard on est à seulement quelques mètres du cratère ! Pas de lave à l’horizon, seulement un gros nuage de souffre qui pique les yeux et la gorge !

Le meilleur nous attend alors : la descente. On sort la luge et on fuse. Il nous faut quelques segments pour maîtriser la technique de freinage au piolet mais une fois en bas on n’en a même plus besoin : on glisse à peine tellement c’est de la soupe…

Luge volcan Villarica
Plus possible de s’arrêter une fois lancés !

Depuis Pucón on ne voit que toi et rassures-toi c’est bien justifié. Dans le coin, rien n’arrive à ta hauteur.
Le Lac Caburgua ? Une broutille qui ne mérite pas les 45km de vélo.
Et le Parque Nacional Huerquehue alors ? Un parquounet on dira, aux lacs de montagnes bien bien frais ! Mais tu y es encore l’attraction principale : tous les points de vue donnent sur toi…

Non vraiment, il n’y a que toi qui vaut le détour ! Sur ce, direction l’île de Pâques 😉

T & G

Bon plan photo de Pucón : le volcan Villarica de bon matin ou en toute fin de journée. Tout est question de lumière, nuages et fumée !

L’archipel de Chiloé, terre de légendes et de traditions

Un ferry en appelle un autre pour nous rendre sur la grande île de Chiloé. On s’attend alors à une île reculée, faite uniquement de villages de pêcheurs. Mais pas du tout ! L’économie de Chiloé est florissante, la mer étant plus que généreuse.

Moules Chiloé
Un bien bel accueil !

On arrive donc sur une île loin d’être déserte et aux belles routes reliant les plus grandes villes : Ancud, Castro et Quemchi. Dès que l’on quitte ces grandes routes par contre, on se trouve sur des chemins de terre pas toujours bien larges.

Chemin de terre Chiloé
Il n’y a presque pas de poussière sur ces routes…

Chiloé est connue auprès de l’UNESCO pour ses 16 églises classées, toutes plus surprenantes les unes que les autres. Mais ce n’est que la partie immergée de l’iceberg : l’archipel de Chiloé compte près de 150 églises et chapelles ! Les églises de Chiloé sont très différentes de toutes celles que l’on peut voir en Europe.

Construites exclusivement en bois, leur durée de vie est relativement courte : les conditions météo sont ici féroces. Ainsi, lors de rénovation, l’église est mise à nu et c’est alors une véritable reconstruction qui commence !

Dalcahue rénovation
L’église de Dalcahue, une des plus belles de l’île, quand elle revêt sa tenue de bal ! Mais pour l’instant c’est l’heure de la rénovation…

Connectée au reste du Chili au bon vouloir du ferry menant à Puerto Montt, Chiloé a developpé sa propre culture, sa propre cuisine et ses propres légendes.

Le curanto est né ici. On se demande encore comment ce plat a germé dans la tête des locaux… Un trou est fait dans le sol. On y met des pierres et aussi quelques bûches auxquelles on met le feu. On estime le four prêt lorsque les pierres se fendillent. Et ce ne sont pas des petites pierres !
Il est alors temps de verser les moules, de tailles variées, les saucisses, la viande de porc et les galettes de pommes de terre. On recouvre le tout de feuille de nalca. On laisse mijoter pendant deux heures et on découvre ensuite le résultat.

La première grande surprise c’est que tout ne sent pas trop la mer : la viande de porc et la saucisse gardent bien leur goût. La seconde grande surprise c’est qu’il y a quand même pas mal de sable dans certaines moules !

Assiette curanto Chiloé
Une seule et unique portion de curanto… Il a fallu deux estomacs pour en venir à bout !

Quelques assiettes de curanto sont accompagnées de quelques verres de terremoto (qui signifie tremblement de terre en espagnol), cocktail très sucré qui porte bien son nom puisque la terre semble ensuite trembler quand on se lève…
C’est sans doute une telle potion magique qui est à l’origine des mingas. Ici, quand on déménage, on ne change pas de maison, on déplace tout simplement sa maison entière… Ca doit être une sacré histoire quand on habite en appartement 😉

Enfin à Chiloe, chaque événement de la vie quotidienne peut être expliqué par une légende, un mythe. Ils répondent aux doux noms de Caleuche, Pincoya, Trauco, Ten-Ten Vilu, Cai-Cai Vilu, … De la bronchite à la jeune femme enceinte en passant par les mauvaises récoltes ou le mauvais temps, c’est à cause de l’une ou l’autre de ces légendes…

Bien contents d’avoir troqué notre Clio Sport contre un gros pick-up qui ne dépareillerait pas sur les routes de Californie, on arpente les routes de cette jolie petite île.

Chiloé pick-up
Au détour d’une route…

De village en village, d’église en église, on écume chaque route et chemin. On commence à tomber sous le charme de l’archipel aux 150 églises ! 😉

Chiloé église-fleurs
Un terrain de jeu infini…

Allez, direction Pucón, terre d’aventures !

T & G

Bon plan photo de l’archipel de Chiloé : les églises, sans aucun doute. L’intérieur de l’eglise de Castro vaut le détour tandis que l’extérieur de l’église de Tenaun, entre Dalcahue et Quemchi, est aussi admirable !

Astuce photo : Comment faire des étoiles ?

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Des étoiles par-ci, des étoiles par-là

Navimag : entre calme et tempête

On doit se rendre à l’evidence, il est maintenant temps de quitter la Patagonie. Chaque instant passé dans ces terres australes a été magique, du premier au dernier jour.

Les options pour prendre la direction du nord sont nombreuses. Nous pourrions remonter en stop par la carretera australe, mais ça s’annonce long. Nous pourrions remonter en avion, mais ça s’annonce trop court. On ne veut pas quitter la Patagonie en voleurs, il nous faut du temps pour digérer les merveilles découvertes au cours des trois dernières semaines… On décide donc d’embarquer à bord du Navimag, bateau de marchandises, embarquant aussi quelques passagers et effectuant la liaison entre Puerto Natales et Puerto Montt en 4 nuits et 3 jours.

Bateau Navimag
Pas vraiment le Titanic, mais pas loin 🙂

En ce mardi 4 novembre 2014, on monte donc à bord du Navimag. La Patagonie ne fait pas encore le plein à cette époque de l’année, nous ne sommes donc pas très nombreux, une petite trentaine tout au plus. Mais on compte tout de même près de 12 nationalités, et tout juste trois compatriotes.

La première nuit, passée au port de Puerto Natales, est très calme. Mais les choses vont bien vite changer ! Les camions bien attachés, les cargaisons aussi, nous pouvons maintenant larguer les amarres.

Soute Navimag
La soute bien remplie
Barque
Prêts à larguer les amarres

Nous nous trouvons rapidement dans de tout petits canaux. Le capitaine ne fait pas le mariole quand il s’agit de passer dans une goulotte de 80m de large… Le directeur de Navimag fait encore des cauchemars du bateau Navimag échoué en août dernier suite à une erreur de lecture des marées. Fort heureusement, il n’y eut aucun blessé; hormis les vaches, toutes disparues…

Lors de ce premier jour de navigation nous profitons un maximum du soleil. Il se dit que nous nous trouvons dans une des régions les plus humides au monde. À titre d’exemple, en Angleterre, il pleut près de 1 000mm par an; ici on parle de 7 000mm par an. Il pleut 300 à 330 jours par an. C’est donc normal que les paysages soient si verts !
Nous quittons vraiment la Patagonie quand nous passons la fin du Hielo Patagonico Sur, champ de glace d’o
ù partent les glaciers Perito Moreno, Grey et compagnie.

Hielo Sur
Un dernier regard sur les glaciers…

Comme lors du trek de Torres del Paine, ce sont les rencontres qui rendent l’expérience encore plus intéressante. Au matin du deuxième jour, le bateau s’arrête à hauteur de Puerto Eden, seul véritable signe de vie entre Puerto Natales et Puerto Montt. L’expérience est surréaliste : nous sommes au milieu de nulle part au fin fond de la Patagonie et des dizaines de barques approchent du ferry pour se ravitailler. 

Quatre gaillards, quatre montagnards, quatre grands sportifs, trois hommes, une femme et leur chargement descendent ici. On ne parle pas ici d’une petite épopée du genre Huayna Potosi. Non non, ces quatre-là s’en vont gravir une montagne où personne n’est encore jamais allé. Deux expéditions s’y sont cassés les dents, la dernière il y a plus de trente ans ! On leur souhaite bonne chance et on entame notre deuxième jour de navigation.

Les paysages ressemblent très fortement à ceux traversés hier et on se prépare psychologiquement à la nuit qui nous attend.

Epave
On ne voit pas que des oiseaux et des îles depuis le Navimag, également des épaves…

A l’heure du dîner, nous quittons en effet les paisibles canaux chiliens pour pénétrer dans le Golf de Penas, donnant directement sur l’océan Pacifique.

Le bulletin météo avait bel et bien raison : on fait face à des conditions maritimes de force 8 à 9, ce qui donne des vagues de 8m de haut. Autant dire que ça secoue bien ! Nous n’osons même pas imaginer ce que ça donnerait dans un tout petit voilier…

Vagues du Pacifique
Vagues de 6 à 8m, pas très impressionnantes vues du haut, mais bien ressenties !

Personne n’a vraiment fermé l’oeil la nuit dernière : les voyageurs ayant choisi de dormir dans leur cabine étaient franchement ballotés, ceux ayant choisi de dormir dans la salle commune étaient sans cesse réveillés lors de grosses vagues et enfin les routiers veillaient sur leur chargement !

Salle commune après la tempête
Tiffany finit sa nuit après avoir fait du « canap-tamponneur » lors des 6 dernières heures :s

Le troisième et dernier jour de navigation se fait sous une belle pluie, comme le deuxième d’ailleurs. La parenthèse Navimag sur le point de se refermer, tous les voyageurs préparent la prochaine étape de leur voyage; pour nous ce sera Chiloé !

Arrivée Puerto Montt
Retour en eaux calmes…

À une prochaine belle Patagonie, tu vas nous manquer…

T & G

Bon plan photo d’une navigation Navimag : les toutes petites îles, par dizaines, tout au long du trajet !

Un weekend en Terre de Feu

S’il est bien une terre sauvage, une terre de mystère, c’est la Terre de Feu. La Terre de Feu ne s’appelait au départ pas du tout ainsi. Les Selknams, peuple indigène aujourd’hui disparu, l’appelaient tout simplement “notre terre”. Quand les colons arrivèrent, ils aperçurent d’abord une ribambelle de feux de camp. C’est ainsi que cette terre du bout du monde fut renommée “Terre de Feu”.

Porvenir à la tombée de la nuit
Coucher de soleil en Terre de Feu

Du temps a passé depuis l’arrivée des colons croates et chilotes (de l’île de Chiloe, au nord de la Patagonie chilienne) à la fin du XIXe siècle mais la Terre de Feu est toujours aussi dure à atteindre. Depuis Punta Arenas, il nous faut encore plus de deux heures de bateau pour atteindre Porvenir !

Ferry Porvenir
On largue les amarres dans 3, 2, 1…

Avec ses 5 000 habitants, Porvenir est la plus grande ville de la région. C’est ici que l’on décide de se reposer après le trek W de Torres del Paine.

On y trouve une bien belle auberge aux petits déjeuners gargantuesques et le reste du temps on mange du poisson à gogo. Il se dirait même qu’en deux jours et demi, Guillaume n’a mangé rien d’autre que du saumon… En ceviche, au four, à la poêle  !

Côté argentin, le tourisme bat son plein, notamment à Ushuaia. Côté chilien, il en est tout autre. En dehors de la mégalopole de Porvenir, les routes goudronnées sont rares, les êtres humains aussi. Par contre, on croise de nombreux guanacos (cousin sauvage du lama), moutons et pingouins !
Au terme d’un long trajet rappelant les pistes du Sud Lipez, on atteint la seule et unique colonie de pingouins empereur de Terre de Feu chilienne.

Colonie de pingouin
Eh bien, ça ne fait pas grand chose des pinguoins: on est venu, on a attendu, on a un peu entendu mais on n’a pas vu grand chose :s

Ils semblent passer le plus clair de leur temps à regarder le ciel, sauf quand ils se décident à partir en balade. Un effort sur-pingouin s’ensuit alors… Au terme d’une performance unique en son genre, nombres d’entre eux, épuisés, se laissent tomber sur le ventre. S’ensuit alors un autre effort sur-pingouin, pour se relever !

Pingouins en balade
À la dernière minute, un couple de pingouins éloigné du troupeau se décide à partir en balade pour les rejoindre. Autant vous dire qu’on a eu le temps de les prendre en photo…

On entame maintenant notre remontée vers le nord, direction Puerto Montt avec le bateau Navimag !

Epave lord Lonsdale
Enfin on s’arrête en route à l’épave de Lord Lonsdale. Guillaume est depuis surnommé le tarzan de la Patagonie 🙂

T & G

Bon plan photo de Porvenir : les vielles maisons, toutes couvertes de tôle.

Le W de Torres del Paine en mode Refugio

Dire que l’on rêve de ce trek depuis le Tour Du Monde de Marie et Adrien ou Emma et Xavier est un réel euphémisme. On parle de ce parc comme l’un des plus beaux d’Amérique du Sud, de ce trek comme l’un des plus exigeants, notamment parce que l’on doit porter tente et nourriture pour cinq jours.

L’idée de porter un sac de 15-20kg sur cinq jours ne nous réjouit franchement pas. Bien que l’option des réfuges soit très onéreuse, on décide de se la jouer « poshpackers » comme dirait notre ami David, voyageur low-cost au très très long cours rencontré à Puerto Natales. Et autant dire qu’on ne va pas regretter une seule seconde !

Puerto Natales ponton
Petite merveille de Puerto Natales…

De manière surprenante, il est assez difficile de trouver des informations sur le W. Les premières fois qu’on regardait une carte du parc, on avait beaucoup de mal à discerner un « W ». Grâce aux précieux conseils d’Erratic Rock à Puerto Natales, on parvient à préparer le trek en un temps record.
À peine arrivés à Puerto Natales, on en est repartis !

Dessin Torres del Paine
Torres del Paine, où le vent est roi…

Jour 1 : Du vent, beaucoup de vent

Bien qu’étant le jour de marche le plus court, le premier jour n’est pas non plus une sinécure. C’est à l’aube qu’il faut se lever pour prendre un petit déj’ de sportif avant de prendre un bus pour partir à l’aventure.

Une fois arrivés à l’entrée du parc, on paie gentiment son entrée et on regarde attentivement une vidéo nous expliquant qu’il est vivement interdit de faire du feu. Certains ont essayé, le parc a eu des problèmes… Il s’agit alors de remonter dans le bus, jusqu’au Refugio Pudeto.

Prévisions météo Torres del Paine
Ça s’annonce bien !

On commence alors à avoir un aperçu des prévisions météo indiquées à l’entrée… À peine sortis du bus, on s’envole presque. Le vent souffle fort, très fort. On commence vraiment à se demander comment on va faire pour tenir cinq jours dans de telles conditions…
Le bateau sur le Lago Péhoé est à la hauteur des prévisions. Et c’est la journée entière qui va suivre la même tendance. Extatiques, on se lance sur le W, Morgana faisant des bonds partout !

Pénétrant sur le W par la branche ouest, on atteint très vite les rives du Lago Grey.
C’est alors que le vrai vent va faire son apparition. On parle d’un vent à plus de 80km/h. Et ici ce ne sont pas de rares rafales de temps à autre mais un vent absolument permanent. Au point qu’il ne faut pas s’arrêter de marcher sous peine de se faire renverser par le roi Éole…

Au terme de 11km d’une étape vallonée, mais quand même très très loin de l’escalade du dernier jour du trek du canyon de Colca, on atteint le Refugio Grey. À l’atmosphère plus que cosy, on pourrait y rester une semaine entière…

Le Refugio Grey est situé à deux pas du glacier Grey. Bien que beaucoup plus petit que le glacier Perito Moreno, le glacier Grey semble beaucoup plus impressionnant. Peut-être est-ce le fait d’être à seulement quelques dizaines de centimètres des icebergs qui se comptent par dizaines ? Ou de pouvoir monter sur des icebergs ?

Jour 2 : De l’eau à gogo

Après une nuit réparatrice, une véritable petite journée s’annonce. Il s’agit tout simplement d’effectuer le chemin d’hier en sens inverse. Kylie a des soucis avec cette idée, puisqu’elle déteste revenir sur ses pas.

On longe à nouveau le Lago Grey, véritable merveille qui, sous un ciel nuageux, révèle alors sa véritable couleur. Le bleu laiteux est absolument incroyable. Ce sont ses minéraux qui lui donnent cette couleur.

Lago Grey couleur
Le Lago Grey et son incroyable couleur…

On parle d’une pureté sans pareille. Comme partout ailleurs dans le parc et en Patagonie, l’eau est une des plus saines au monde. Ainsi, quand on est à court d’eau, il suffit de trouver un ruisseau et remplir la gourde. Pas besoin de tablettes, de steripen ou quoi que ce soit. Nada ! C’est fabuleux de se dire que cette partie du monde a réussi à être préservée des assauts de l’homme…
Le vent s’est aujourd’hui bien calmé, on profite nettement plus du chemin.

Retour Lago Grey
C’est chouette sans vent aussi ! 😉

En fin d’après-midi, on atteint le Refugio Paine Grande, qui doit être une véritable usine en haute saison…
Autant en Asie on jouait franchement avec le feu et la mousson et on n’y était franchement pas à la periode la plus clémente, autant là on a bien visé. Le parc est encore bien calme, les refuges vides ! On se permet même le luxe de réserver nos places en refuge du jour pour le lendemain. Au mois de décembre ou janvier, n’en parlons même pas…
On refait le match autour d’un Pisco Sour loin d’être à la hauteur de celui du Museo Pisco à Cusco et on se couche.

Boissons Refugio Paine Grande
Le Pisco est chilien maintenant ? Éternel débat entre le Chili et le Pérou… On dira juste qu’il y a depuis des années et des années une ville appelée Pisco au Pérou. Au Chili, ils ont du renommer une ville…

Jour 3 : Du public au privé

Une longue journée s’annonce, une dure journée s’annonce. Pas facile de se lever le matin en se disant que ce sont près de 30 kilomètres qui nous attendent. Et pas des kilomètres de fillette !

Yolande Tiffany chemin Torres del Paine
Même Yolande est de sortie !

Il nous faut d’abord longer les rives venteuses du Lago Nordenskjöld. On atteint alors le campement Italiano. On y laisse une partie de nos affaires et on attaque la montée en direction du mirador Britannico.

Arbre vent Torres del Paine
Ce petit arbre va-t-il parvenir à résister ?

La branche du milieu du W est sans doute la plus dure. Tout au long de la Valle Frances, on alterne des passages techniques au milieu des grosses caillasses, des passages relativement plats et des passages d’escalade. Mais la récompense est à la hauteur des efforts consentis. Le mirador est tout simplement incroyable, le panorama à 360º impressionnant.
Il nous faut du temps pour digérer tant de merveilles.

Mais ne rêvassons pas trop, il est déjà 14h et il est censé nous rester 5 heures de marche. Il ne va pas falloir amuser la galerie… Bondissant d’une pierre à l’autre, courrant entre les arbres, sautant au dessus des ruisseaux, l’expérience est grisante. Il nous faut bien moins de temps que prévu pour retourner au campement Italiano.

Lago Nordenksjöld
Retour du vent qui soulève l’eau du Lago Nordenksjöld

On pense alors être tout proche du prochain refuge. Pas tout à fait en réalité… Il reste quand même quelques kilomètres et surtout un passage de frontière à passer !

En route pour le Refugio Los Cuernos, on quitte en effet le Parque Nacional Torres del Paine et on rentre sur un terrain privé. Du public au privé, des chemins bien entretenus aux chemins plein de crottin de cheval, signe d’un business fleurissant. C’est le même sentiment qui nous habite quand on atteint le Refugio Los Cuernos. L’accueil des Refugios Grey et Paine Grande était incroyable. Ici par contre, l’amabilité n’est pas au menu. Les portions réduites, en revanche, le sont.

Lago Nordenksjöld de nuit
Une dernière petite photo avant de se coucher !

Jour 4 : Un peu de repos

La quatrième journée est presque une journée de repos, enfin surtout en comparaison avec la journée précédente. Il s’agit de rejoindre le Refugio El Chileno qui est l’antichambre des Torres. On y passe une fin d’après-midi au chaud au coin du feu à discuter des différentes options pour le lever de soleil qui nous attend. Il faut savoir que les Torres sont encore à deux petites heures de marche de notre palace.

Panneau G
G & G en direction du Refugio El Chileno

Les chances de succès sont maigres. Surtout quand on voit la densité de nuages la veille de notre ascension. Le plan comporte trois options. Le plan A, préféré de Guillame, est d’aller photographier les Torres au milieu de la nuit, avec la voie lactée en arrière-plan.
Le plan B, plus raisonnable, est d’aller voir les premières lueurs du jours sur les Torres.
Le plan C, juste au cas où, est d’aller photographier les Torres une fois le soleil levé.
On met donc un réveil à 1h du matin, un autre à 2h45 et un dernier à 6h45.

Jour 5 : Un grand jour

John et Guillaume sont désignés volontaires pour évaluer l’état du ciel à 1h du matin. Le ciel est bien encombré, on décide donc de se recoucher. On ne se rendormira jamais vraiment, Guillaume se levant toutes les 20 minutes en se prosternant devant Éole pour qu’il fasse partir ces maudits nuages, John parce qu’un très grand jour l’attend. Un jour comme aucun autre…

C’est au milieu de la nuit, jeunes et fous, que l’on prend la direction des Torres. Tout ça ressemble bien à l’aventure du Huayna Potosi. On prend les mêmes et on recommence… Morgana ouvre la marche, motivant les troupes aux sons de (ses) rythmes cultes.

John & Morgana sac de couchage
Un peu à l’étroit ?

Après un chemin bien agréable, on atteint un champ de roches. Le chemin est nettement moins évident à trouver et surtout il commence à faire bien frais. Le vent souffle nettement plus fort sur cette section.

On atteint enfin le mirador et les Torres sont gigantesques. Mais qu’est-ce qu’il fait froid !
John et Morgana remettent en question le concept d’un sac de couchage par personne et parviennent à se faufiler dans un seul et même sac de couchage. Bon, la sortie a été nettement plus délicate semble-t-il… Guillaume et Tiffany préfèrent l’option tente. Pas sûr que ça soit la meilleure au vu du vent, démentiel…

Guillaume Torres del Paine
Tout simplement grandiose…

On attend patiemment que le soleil se lève. On n’a pas idée de ce qui nous attend. Les Torres sont certes gigantesques mais pour l’instant bien ternes. Il fait de plus en plus jour, la voie lactée est partie depuis bien longtemps. Le festival est sur le point de commencer. Les rayons de soleil viennent chatouiller les Torres. Le rouge-orange est sans pareil. Un spectacle. Un rêve.

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Où cela va-t-il s’arrêter ?…

Mais le rêve ne dure pas longtemps. Une dizaine de minutes plus tard, Éole, qui a décidé de souffler à nouveau, apporte de nouveaux nuages. Et les Torres se trouvent à nouveau dans la grisaille. On est sur le point de plier les gaules, de rentrer au chaud. On est tous épuisés, gelés.

John retient Morgana sur le promontoire. Bien trop longtemps. Que fait-il ? On y va ou quoi ?
Il pose un genou à terre, puis un deuxième. Ce n’est pas une petite photo de couple comme une autre qui s’annonce… C’est bien plus. Morgana rêvait depuis un bon moment que son « petit muffin » passe à l’acte.
C’est dans un cadre absolument surréaliste que John, sur son 31 pour l’occasion, demande sa main à Morgana. Dans un cadre à la hauteur de ces San Franciscains d’exception.

Remis de nos émotions, on reprend la direction du refuge, avec une descente effectuée à toute vitesse. On prend ensuite le bus pour Puerto Natales. Le W est derrière nous. Les étapes sont parfois longues mais on a trouvé ce trek bien moins exigeant que le canyon de Colca ou le chemin Inca.

Montagne Torres del Paine
Allez, juste une dernière pour la route !

C’est l’heure d’aller fêter tout ca !

T & G

Bon plan photo de Torres del Paine : entre la plage d’icebergs du glacier Grey à deux pas du Refugio Grey, la vue permanente sur les montagnes, les plages proches du Refugio Los Cuernos ou le lever de soleil sur les Torres ; nos cœurs balancent…

Paysages lunaires à San Pedro de Atacama

Ironiquement, la Bolivie s’achève comme elle a commencé, nous laissant comme un goût amer après le paradis d’Uyuni. Il fallait bien revenir sur terre…

Nous quittons le paradis d’Uyuni en début d’après-midi. Nous espérons alors attraper une jeep pour nous rendre directement à San Pedro de Atacama au Chili, sans avoir à passer par la malfamée Calama.
David, notre chauffeur des quatres derniers jours, nous apprend gentiment qu’il n’y a peut-être plus de place pour nous rendre aujourd’hui à San Pedro de Atacama. On est ravis de l’apprendre alors qu’hier au dîner il nous a dit qu’il n’y avait pas besoin d’appeler les agences pour réserver.
Il a effectivement raison, toutes les jeeps pour San Pedro de Atacama sont pleines. On se fait petit à petit à l’idee qu’il va falloir prendre un bus pour Calama partant à 3h30 du matin de Uyuni. Et autant dire que ça ne nous réjouit pas du tout.

On retente notre chance auprès des jeeps. Les agences sont toujours pleines. Voyant notre désarroi, une gentille dame nous aborde alors dans la rue. Elle dit avoir des places disponibles pour aller à San Pedro de Atacama aujourd’hui ! S’ensuit une négociation ô combien houleuse, digne des plus belles négociations des courses de tuk-tuk en Inde !

On commence à 420Bs par personne, ce qui inclut le transport en jeep jusqu’à la frontière, le logement à Villa Mar et le bus de la frontière à San Pedro de Atacama. Le prix descend vite à 350Bs par personne, incluant toujours les mêmes prestations. Sorti de nulle part, le logement n’est tout à coup plus inclus. D’un calme olympien, on fait comprendre à la gentille dame que ça ne va pas se passer ainsi… Le logement est alors de nouveau inclus.

Notre jeep arrive enfin. Nous voilà prêts à partir. Nous traversons à nouveau les paysages féériques qui nous ont accueillis ces derniers jours. Mais cette fois, pas le temps de s’arrêter. D’ailleurs le chauffeur est tellement pressé d’arriver qu’on se fait arrêter en route pour excès de vitesse… Rien de bien méchant : il roule à 70km/h au lieu de 40km/h ! Le voyage se passe ensuite sans encombre jusqu’à Villa Mar.
On passe une bien belle dernière soirée bolivienne en compagnie de Pol, Blandine et Benjamin, tous trois voyageurs au très long cours.

Après une courte nuit, on reprend la route, ou plutôt la piste. Les secousses nous maintiennent éveillés, jusqu’à l’heure du passage aux stands. Le chauffeur regarde plus sa dulcinée sur le siège passager que la piste alors forcément, ce qui devait arriver arriva…

Crevaison piste Chili
Notre chauffeur en pleine action au milieu de nulle part…

Le pneu arrière gauche est à plat ! Il fait -5°C dehors, ça ne donne franchement pas envie de toucher le cric… Le chauffeur y va d’ailleurs à reculons ! Heureusement, une jeep de Cordillera Travel arrive vite et file un coup de main au chauffeur.
On admire pendant ce temps le lever de soleil. Et on repart. On fait un arrêt express aux bains thermaux. Juste le temps de faire un plongeon qui nous réchauffe bien ! Le paysage n’a pas changé et est toujours aussi incroyable, éclairé par les premiers rayons de soleil.

Lever soleil crevaison piste Chili
Pas sûr d’avoir vraiment envie de quitter ce paradis de la photo…

On remonte en voiture. On passe de nouveau par le désert de Dali, on longe la Laguna Verde, on jette un dernier coup d’œil au versant bolivien du volcan Licancabur. Et on arrive enfin à la frontière bolivienne. On fait tamponner nos passeports. Pas besoin de donner de petit pourboire au douanier malgré tout ce qu’on a pu entendre…

On se dirige alors vers le bus Cordillera, nous croyant presque arrivés à San Pedro de Atacama. On s’installe tranquillement. Le chauffeur du bus contrôle alors nos billets. On lui présente le reçu que la gentille dame d’Uyuni nous a donné. Mais ce n’est en aucun cas un billet de bus… Il nous dit donc sur un ton on ne peut plus cordial d’aller voir ailleurs, son bus étant plein. La gentille dame d’Uyuni nous a bien roulé !

On saute vite dans un autre bus, que l’on paie bien évidemment, alors que notre transfert de Uyuni à San Pedro de Atacama était censé inclure ce billet de bus… N’en parlons plus, la Bolivie est derrière nous.

Frontière Bolivie-Chili
Allez, salut !

À peine après avoir quitté la Bolivie, le contraste est frappant. La route chilienne menant à San Pedro de Atacama est superbe. On atteint quelques instants plus tard la touristique oasis.

On se rend tout de suite compte qu’on est dans un des pays les plus chers d’Amérique du Sud : pas de logement à moins de 20 000 pesos (~32$) alors qu’en Bolivie on aurait pu se payer un palace a ce prix-là… Et ne parlons pas des prix stratosphériques des excursions !

San Pedro de Atacama Chili
Une des rues principales de San Pedro de Atacama. Les agences de voyage y pratiquent des prix vraiment incroyables…

Après une bonne nuit de sommeil, on décide de partir sur la lune. On ne pensait cependant pas la lune si encombrée… Mais ce sont des dizaines de voyageurs touristes, qui se baladent au milieu de ce paysage lunaire.

Malgré l’encombrement et les rappels à l’ordre parce qu’on n’avance pas assez vite (on prend trop de photos), cela n’enlève rien au caractère féérique de ce paysage… Les nuages sont même au rendez-vous !

Valle de la lune formation rocheuse
Formation rocheuse en fond de vallée de la lune

Quelque soit la direction dans laquelle on pointe l’appareil photo, on croît faire de l’art. L’illustre Ansel Adams se serait régalé !

Valle de la muerte plan large
INCROYABLE on vous dit ! 😉

Mais ne traînons pas. Nous avons du paysage sur la planche ! On se rend ensuite dans une sombre cave de sel, qui ne vaut franchement pas le détour. On aurait mieux fait de rester vers la Duna Mayor !

Cave valle de la Muerte
Une cave pleine de sel !

La journée se termine à la Valle de la Muerte (vallée de la mort). Comme souvent, son nom vient d’une incompréhension des autochtones par les conquistadors : la vallée s’appelait au départ vallée de Mars !
Certains défient alors le précipice. On ne fait pas les marioles et on se contente d’admirer le spectacle à quelques mètres de la falaise.

Mariole Valle de la Muerte
Fais donc le mariole…

Cela fait bien longtemps qu’on n’a pas vu un coucher de soleil comme ça !

Silhouette valle de la muerte
Des couleurs d’exception à la Valle de la Muerte

On se couche de bonne heure, les geysers d’El Tatio nous attendent à l’aube demain matin ! Situé à 4 300m d’altitude, El Tatio est le plus haut champ de geysers au monde. Bien plus impressionnants que les geysers du côté bolivien, et ce, malgré la température glaciale…

Tiffany geyser El Tatio
On l’a perdue…

Ce coin étant au moins aussi touristique que la vallée de la lune, notre ami Felipe (de l’agence Maxim) a la bonne idée de nous faire visiter le champ dans le sens inverse des autres groupes. On passe alors d’un geyser à l’autre, admirant les nuages de fumée et les giclées d’eau bouillante… On se croît vraiment sur une autre planète !

Champ geyser El Tatio
Des geysers à perte de vue !

On se baigne rapidement dans un cours d’eau chaude, bien loin des touristes puis on rentre à San Pedro.

Combat vigogne El Tatio
Des vigognes à la conquête de cette colline. Une seule restera !

On fait nos valises et on prend la direction de Salta en Argentine !

T & G

Bon plan photo de San Pedro de Atacama : Sans aucun doute la vallée de la lune. Elle est sans pareille !