Séjour gastronomique à Baracoa

Après les festins en Inde et Thaïlande, Cuba ne présente pas la même diversité gastronomique (bien que l’on mange très bien dans les casas particulares). Mais en arrivant à Baracoa, tout ceci est sur le point de vite changer !

Dessert Baracoa
En train de dévorer une sucrerie de Baracoa à base de noix de coco, banane, sucre de canne…

Terre de cacao, on a la chance de nous balader dans une plantation en compagnie de Jose Angel Delgado Perez, guide d’exception parlant un anglais irréprochable !

Tiffany plantation de cacao
Un véritable micro-climat règne dans les plantations de cacao. On y trouve bananiers, orangers, cacaoiers et autres arbres à fruit…

On cueille alors un fruit de l’arbre à cacao. En l’ouvrant, on découvre alors des fèves protegées dans une poche au goût amer. La fève de cacao n’a alors pas beaucoup de goût, on dirait une cacahuète.

Fève cacao Baracoa
Fève de cacao, bien loin du chocolat que l’on mange…

Les fèves sont ensuite séchées et torréfiées. Une fois torréfiées, elles ont un petit goût de café. On goûte ensuite du chocolat à 100%, bien moins amer que ceux que l’on peut trouver en France.

Chocolat 100% Baracoa
Chocolat pur !

Mais la véritable spécialité c’est le chorote, boisson à base de poudre de cacao, de banane plantain et de cannelle. Les locaux en remplissent une bouteille le matin et se nourrissent seulement de ça dans la journée. Après une tasse, on se sent plein d’énergie !

Jose nous fait ensuite visiter le canyon Yumuri, où l’eau est certainement une des plus fraîches de Cuba…

Bateau Yumuri
On écume avant les prochains voyageurs !

La grande spécialité culinaire de Baracoa c’est les fruits de mer cuisinés avec du lait de coco. Langouste, poulpe, crabe, crevettes de mer ou de rivière, il suffit de demander et de déguster !

Outre l’aspect culinaire, la région de Baracoa est aussi connue comme le maquis cubain. C’est ici que se cachaient les membres du mouvement révolutionnaire quand Baptista était à leurs trousses… C’était il y a plus de 50 ans mais les messages révolutionnaires sont encore partout, peints sur les murs des maisons et façades des commerces… C’est une des nombreuses tâches qui revient aux CDRs (Comités de Défense de la Révolution, qui affichent ainsi un soutien indéfectible au gouvernement Castro…

Notre séjour sur cette belle île des Caraïbes ne saurait être complet sans une baignade dans une eau d’une clarté exceptionnelle… La plage Maguana présente une eau d’un bleu exceptionnel, et le tout sans être trop chaude !

Plage Maguana Baracoa
Une petite baignade et direction La Havane !

Direction La Havane puis Lima !

T & G

Bon plan photo de Baracoa : Il fait ici très très chaud. Ainsi, pour des photos de la vie locale, c’est le matin (avant 10h) que vous aurez le plus de chance.

Un carnaval à Santiago

On atteint enfin Santiago après un long trajet en bus durant lequel on doit s’arrêter près d’une heure au bord de la route pour laisser le moteur refroidir par cette chaleur torride ! Il fait pas moins de 40°…

On arrive donc dans une ville qui vit au rythme du carnaval depuis maintenant quelques jours. Ici, le carnaval dure une semaine entière. Et les festivités se déroulent nuit et jour ! Autant dire que les locaux n’ayant pas 4 grammes dans chaque bras se comptent presque sur les doigts d’une main…

Architecturalement, Santiago n’a clairement pas le charme de La Havane. Par contre, l’ambiance de fête qui y règne est fabuleuse. Dans chaque quartier, il y a de la musique et des petites bicoques vendant du cochon de lait (grillé sur place…), du poulet frit, des sandwiches ou des mini-pizzas.
Tout se paie alors en Moneda Nacional. Deux monnaies co-existent à Cuba : les pesos convertibles (aussi appelés CUC), la monnaie des touristes, avec laquelle on paie la majorité des choses (casa particular, bus, restaurants), et les pesos normaux (aussi appelés Monnaie Nationale). C’est avec ces derniers que l’on paie quand on veut manger pour vraiment pas cher : un sandwich ou une petite pizza coûtent en effet moins de 0,5€ ! Pour ne pas se faire avoir plus que de raison, il est absolument indispensable de disposer des deux monnaies quand on voyage à Cuba, même s’ il n’est pas toujours évident de jongler entre les deux puisque les billets se ressemblent beaucoup !

Porc carnaval
Sandwich au porc (5 moneda nacional = 0.15 €)

Le défilé du carnaval de Santiago se mérite. Il nous faut d’abord attendre pendant près de trois heures aux portes des tribunes et batailler pour entrer, bataille qui a failli éclater en une troisième guerre mondiale entre l’Europe et Cuba.
Les Européens ayant sagement attendu trois heures devant les grilles, il était hors de question que les Cubains tout fraîchement arrivés nous passent devant sous prétexte que l’oncle de la sœur du cousin leur avait promis une place dans les tribunes réservées aux touristes…

Il est 23h, nous sommes enfin assis, et aux premières loges en plus ! Le défilé est alors sur le point de commencer. Jusqu’aux aurores, c’est une succession de danseurs habillés en tenues traditionnelles et de chars sur lesquels des locaux bien rechauffés se déhanchent sur des musiques muy caliente !

Tout ce beau monde se retrouve alors à la caserne Moncada à 5h du matin en ce 26 juillet pour une reconstitution de la tentative ratée de coup d’état de Fidel et ses fidèles en 1953. Ce coup d’état raté est maintenant synonyme de fête nationale et on le commémore en tant que « victoire des idées ».
On a l’occasion de visiter la caserne Moncada un peu plus tard et on apprend alors que les chaussures sont ce qui a causé la perte de Fidel et de ses collègues. Un militaire a en effet repéré que malgré les uniformes militaires portés par Fidel et ses compères, ces derniers portaient des chaussures de ville. Le militaire a alors sonné l’alerte et 64 des 119 rebelles sont alors arrêtés, torturés puis assassinés dans des conditions atroces !

Après deux jours dans cette grande ville, on plie bagage et on prend un taxi pour Baracoa.

T & G

Bon plan photo de Santiago : Observer le carnaval depuis la terrasse du bar Barraćon, vous serez alors aux premières loges. Attention, il faut arriver de bonne heure ! L’entrée au bar (3CUC en 2014) donne droit à 3 boissons. Un bien meilleur plan que les tribunes pour touristes… 😉

Intemporelle Trinidad

On dit que Trinidad a un côté intemporel, qu’elle est restée bloquée au XIXe siècle. Du temps de la grandeur des champs de canne à sucre. On a du mal à imaginer comment c’est possible après Viñales, qui est déjà bien hors du temps… On visualise très rapidement quand on se fait secouer comme des pruniers sur le vélo-taxi qui peine à trouver son chemin entre toutes les rues pavées.

Chaises Trinidad
Un, deux, trois, pretty lady !

Que ce soit dans la vieille ville, maintenant sous protectorat de l’Unesco, ou dans la ville nouvelle, les rues pavées et demeures coloniales sont légions.

Plus on s’éloigne de la Plaza Mayor, cœur de la vieille ville, plus les touristes se font rares et les pavés des rues clairsemés… On croise alors de plus en plus de cavaliers chevauchant fièrement leur monture.

Montero Trinidad
Routine matinale d’un montero

Attention à ne pas les appeler cowboys, c’est une offense de les comparer au voisin américain. Ici, on parle de montero, cavalier faisant rarement marcher sa monture, lui préférant le trot ou le galop. Nous en faisons les frais avec un montero qui nous fait galoper, au sens propre du terme, deux minutes après avoir fait connaissance avec nos montures. À Viñales, la balade à cheval était une véritable promenade de santé mais là c’est du sport ! C’est à la vitesse de l’éclair que nous atteignons la vallée de los ingenios, où se trouvaient autefois les plants de canne à sucre.

Maison coloniale Trinidad vallée
Ancienne maison coloniale dans la campagne de Trinidad.

Et quelques instants plus tard, nous sommes dans une eau bien fraîche mais bien agréable par cette chaleur !

Cascade Trinidad
La « fausse » cascade mais vraie piscine à l’eau bien fraîche !

Nous y retrouvons Claire et Marie-Noëlle dont nous avions fait la connaissance à Viñales. Elles ont opté pour une carriolle, ce qui est sûrement une sage décision vu l’état de nos dos et fessiers à mi-course… Ce sont elles qui nous apprendrons d’ailleurs plus tard que la cascade n’était pas la vraie cascade et le tour une belle arnaque : encore une fois victimes des nombreuses activités non officielles sont proposées à Cuba mais pas de regrets, nous avons tout de même passé un très bon moment. Après un déjeuner extraordinaire dans une gargotte sortie de nulle part, on rentre dans la belle Trinidad.

Musicien resto cascade
Musicien au sourire contagieux

La journée s’emballe alors très vite : on nous invite à boire le café, on nous offre un ou deux cadeaux, et voilà que l’on se retrouve avec deux invitations à dîner pour le lendemain !

Peintre Trinidad
Peintre émerveillé par la photo de Mâcon que Guillaume lui a donné et qui veut s’en inspirer pour une peinture.

Nous optons cependant pour une dernière soirée avec nos amies françaises, sur la terrasse d’un paladar où la vue depuis la terrasse, la musique et le repas en lui-même ne nous font pas regretter nos amis cubains.


Après quatre jours où on s’est réveillés au son des coqs, fers à cheval et vendeurs ambulants, on se dirige vers la brûlante Santiago !

T & G

Bon plan photo de Trinidad : se balader à l’ouest ou à l’est de Plaza Mayor, loin de l’amotsphère aseptisée. C’est ici que des locaux vous ouvriront leur porte…

Un Taxi por Viñales por favor

Quand on dit à David (notre hôte à La Havane) que l’on souhaite aller à Viñales, il nous répond : « Pas d’y ploblème, le plous simple c’est d’y aller avec oune taxi collectif. » Parfait ! On s’attend alors à un vieux tacot sans forme…

Lada aéroport
Sexy lada !

Mais non, c’est une belle américaine aux formes généreuses qui pointe le bout de son nez !

Taxi vinales
Un taxi qui a du charme…

Elle n’est certes plus dans sa première jeunesse mais elle a un charme et une classe indémodables ! On peut y loger confortablement 5 passagers : 2 à l’avant à côté du conducteur et 3 à l’arrière. En Inde, on arriverait à faire rentrer au moins 10 personnes dans l’habitacle et quelques autres sur le toit. Il va sans dire que les ceintures sont ici en option…

Intérieur taxi
Une clim’ improvisée…

Une fois sortis de La Havane et de ses gazs d’échappement (les vieilles américaines n’ont pas que du bon…), on s’engage sur la grande autopista reliant La Havane à Pinar del Rio. Pas un chat sur la route, seules les affiches révolutionnaires animent notre voyage !

On atteint alors Viñales après à peine trois heures. Mais ce sont les derniers mètres, ceux pour trouver la Casa de Pedrito y Esperanza, qui semblent interminables dans notre carosse qui fait aussi office de sauna. On finit par trouver Esperanza qui nous accueille comme des amis de longue date venant passer un énième séjour chez elle… Mi casa es tu casa prend alors tout son sens !

Repas Vinales
Repas gargantuesque chez Esperanza et Pedrito… oui oui, pour deux personnes et non quatre !

Terre de mogotes (formations rocheuses dont l’histoire est assez floue), Viñales est surtout une terre où il fait bon vivre, où les jours s’écoulent un verre de mojito à la main en dansant la salsa ou en écoutant du son. Quand l’on commence à se languir, il suffit de le dire à Esperanza qui nous arrange alors une balade à cheval dans la vallée du Silence ou nous dégote des VTT rendrant jaloux l’illustre Absalon !

Hasta luego Esperanza, vamos a Trinidad !

Départ Vinales
Et c’est reparti, merci pour tout !

T & G

Bon plan photo de Viñales : coucher de soleil depuis l’hôtel Las Jazmines. La vue sur la vallée de Viñales y est extraordinaire et on peut même s’y baigner !

La belle Havane

On arrive à Cuba pas franchement remis du décalage horaire du siècle… Mais on est tout de suite éblouis. Ça fait très longtemps qu’on n’a pas vu une grande ville aussi belle… Peut-être depuis San Francisco ou La Nouvelle Orléans.

La Havane est un savant mélange d’ancien avec les quartiers populaires, et de nouveau avec le quartier rénové de la Vieille Havane.

Cuba et américaine
Une veille américaine parmi tant d’autres dans Centro Habana (Reina/Bolivar & Campanario).

La Vieille Havane a été rénovée de manière magnifique mais tout y est très voire trop propre. On se croirait alors presque dans une ville du sud de la France !

Plaza de la Cathedral
Plaza de la Cathedral un jour de pluie…

Mais c’est dans ce quartier que l’on mange le mieux. Une langouste coûte deux sous, une entrée exquise à base de poivrons et thon 1,5 sous et un chocolat froid divin seulement un sou…

C’est en s’éloignant de la Vieille Havane qu’on découvre la vie locale. On est très surpris par le nombre de locaux qui se baladent dans les rues, en pleine journée en plein milieu de semaine… On voit alors de nombreux locaux qui réparent leur vélo ou voiture avec les moyens du bord. Autant dire, avec peu de choses puisque les ressources financières sont ici très limitées…

Révision tuk-tuk Havane
Révision des 10 000km, sous la direction du minot…

La Havane est un véritable musée à ciel ouvert, les vieilles voitures américaines se trouvant à chaque coin de rue. Elles datent toutes des années 1950 mais peu ont conservé leurs pièces d’origine : les moteurs sont asiatiques ou récupérés sur des vieux tracteurs, les pièces de rechange porto-ricaines, les transmissions européennes et seuls les intérieurs et carosseries ont survécu aux années !

Les tours en vieille voiture sont un juteux business. Le salaire moyen à Cuba est de 12$ par mois et la balade en vieille américaine se négocie à 25$ pour une heure… Il n’y a certainement pas d’autre ville dans le monde où l’on puisse s’asseoir sur un banc, contempler ces merveilles pour ensuite choisir si l’on veut se balader dans une Pontiac de 1955 bleue, une Cadillac de 1957 rouge, une Chevrolet de 1956 orange… On se laisse donc tenter par la Pontiac bleue de 1955… Ici, tout est d’origine, y compris le moteur.

Balade voiture Havane
Hors du temps…

L’intérieur est absolument sublime, les détails invraisemblables… C’est un véritable voyage dans le temps que de se promener dans ce carosse !

On profite de notre séjour à La Havane pour visiter le superbe musée de la révolution, belle entrée en matière pour comprendre le régime mis en place. Sur la fin de la visite on trouve que l’histoire est bien joliment racontée, la propagande bat son plein… Et ce n’est que le début !

On ne pouvait quitter La Havane sans visiter le musée du rhum, visite guidée effectuée au pas de charge au terme de laquelle un petit verre de rhum de 7 ans d’âge nous revigorre alors qu’il pleut bien dehors…

Havana Club Museum Rhum
Une dégustation de 7 ans d’âge…

Très réputé, on tente ensuite d’aller voir le ballet national au Grand Théâtre de La Havane. Mais comme beaucoup de choses durant notre séjour à La Havane, ce dernier est en rénovation. On se rend donc au Théâtre National, sur la Place de la Révolution, à deux pas des statues à l’effigie de Che Guevara et Camilo Cienfuegos.

Che Havane
La victoire, toujours…

Le théâtre ne paie vraiment pas de mine : les systèmes de son et lumière doivent dater d’avant la chute du mur de Berlin… Les danseurs doivent parfois attendre quelques secondes que la musique démarre. Mais les danseurs du ballet cubain parviennent malgré tout à réaliser une représentation du Lac des Cygnes de qualité… Une bien belle soirée !

Direction Viñales en taxi… Pas tout de suite en fait, on fait d’abord un test de consommateur entre Tukola et Coca-Cola ! Résultat : ils sont au coude-à-coude…

Coca-Tukola Havana
Lequel est un Coca-Cola, lequel est un Tukola ?

T & G

Bon plan photo de La Havane : Un tour photo avec Raul P. (nous contacter pour ses coordonnées). Photographe, peintre et professeur d’art, il vous emmènera dans des endroits auxquels vous n’auriez jamais pu accéder par vous-même comme l’appartement d’un de ses amis, avec une terrasse à deux pas du Capitole… 😉

Un anniversaire de 39h entre Asie et Amérique

Au départ, Guillaume devait fêter son anniversaire entre l’aéroport de Rangoun et Singapour. À la place, grâce au service client extraordinaire de Singapore Airlines*, nous sommes parvenus à avancer nos billets d’avion (sans frais) de manière à ce que l’on passe l’anniversaire de Guillaume entre Singapour, Tokyo et Los Angeles…

Après quelques jours dans la ville du futur où nous sommes notamment allés nous balader aux Gardens by the Bay, véritable prouesse architecturale surplombée par les fastes de l’hotel Marina Bay Sands où un Sprite coûte la bagatelle de $8, nous voilà de retour dans l’incroyable aéroport de Singapour.

Gardens by the Bay Singapour
Surréaliste on vous dit…

La journée commence avec un brunch d’anniversaire composé de bacon, œuf et tomates, accompagné de délicieuses boissons…

On embarque ensuite dans le géant des airs qu’est l’A380. Il y a quatre classes : économique, business, première et suites… Pour nous, ça sera voyage en classe économique, malgré nos tentatives de surclassement « pour anniversaire ».

Encore une fois, nous sommes émerveillés par la qualité du service de Singapore Airlines… Tout commence quelques instants après s’être assis quand on nous apporte une serviette chaude pour se nettoyer mains et visage.

Serviette Singapour Airlines
Un service d’exception qui commence dès l’embarquement…

Après cet instant détente, il est alors temps de consulter le programme des festivités. On ne compte pas moins de 300 films, 300 séries télés et une sélection musicale des plus complètes. Bref, il n’y a pas de quoi s’ennuyer ! Et si c’était le cas, vous pouvez toujours consulter un des nombreux journaux et magazines (en anglais, français, japonais) à disposition… Accompagnez le tout d’un repas succulent et vous arrivez à Tokyo 6 heures plus tard sans avoir vu le temps passer…

Le soleil se couche alors sur l’aéroport de Tokyo, l’embarquement pour le vol Tokyo-Los Angeles est imminent.

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Début de nuit ou de journée ?

Vous avez tout juste le temps d’acheter un journal local et de vous rendre compte que l’on utilise ici des pièces trouées !

Pièce Japon
Un sou à trou !

C’est alors une véritable course contre la montre qui commence : il est 20h (heure de Tokyo) au moment du décollage. Il fait nuit noire. Mais dans une improbable course avec le soleil, le jour se lève sur un nouveau 11 juillet…

Après quelques petits sommes entrecoupés de festins, on arrive donc à Los Angeles en milieu d’après-midi toujours le 11 juillet.

Kaz nous attend à l’aéroport et on prend alors la direction de Beverly Hills. On n’est pas de retour en France mais on se sent ici comme à la maison, dans cette belle Californie ! On tente d’avaler les 14 heures de décallage horaire dans la piscine du Beverly Hills Tennis Club puis autour d’une quesadilla qui nous rappelle le Little Chihuahua ! On arrive alors à la fin d’un 11 juillet qui a duré 39h… C’était tout simplement surréaliste !

La suite du weekend est rythmée par les retrouvailles avec les amis descendus de San Francisco, des dégustations de bacon et de burger et un petit passage par Manhattan Beach.

Après cette pause réparatrice dans le cocon de Mairi et Stewart, il est temps de repartir sur la route. Les sacs à dos ont basculé dans la catégorie surpoids passant de 11kg et 10kg à 20kg et 15kg ! Il va falloir trouver une solution 😉

T & G

Bon plan photo de Singapour-Tokyo-Los Angeles : les innombrables levers et couchers de soleil dans les airs…

*Cet article n’est en aucun cas affilié ou sponsorisé par Singapore Airlines. Il est le simple reflet d’une réalité qui dépasse l’entendement…

Le Myanmar en trois questions et quelques chiffres

Qu’est-ce qui t’a le plus plu au Myanmar ?
Tiffany : Je ne savais pas du tout à quoi m’attendre pour le Myanmar. Je savais que c’était beaucoup moins développé que les autres pays d’Asie du sud-est que nous avons visité mais à part ça, je n’avais aucune attente particulière. Je me permets donc de dire que tout m’a plu 🙂
Après, s’il faut vraiment choisir, je dirais :

  • daille d’or pour la rando de Kalaw au lac Inle : des paysages vraiment magnifiques qui rappellent ceux de Munnar en Inde mais avec la chaleur en moins.

    Jeux de lumière Trek Lac Inle
    Des jeux de lumière incroyables à deux pas du lac Inle…
  • Médaille d’argent pour Bagan : un lever ou coucher de soleil sur la plaine des temples ressemble vraiment à un rêve.

    Temples Bagan
    Des centaines et centaines de temple à perte de vue…
  • Médaille bronze pour Mandalay : bien que les grosses villes ne soient pas trop mon truc depuis le début du voyage, celle-ci s’est révélée bien plus que cela. L’authenticité des rencontres, que cela soit les moines ou les gens dans les restaurants, y était toute aussi incroyable que dans les campagnes, et le pont UBein a un potentiel photographique sans limite…

    Clownerie UBein
    De la clownerie encore et toujours…

Guillaume : Terre encore presque vierge du fait d’un gouvernement loin d’être démocratique, l’ensemble du Myanmar semble être un voyage dans le temps. On se croirait en France de retour au début ou milieu du siècle dernier…
Jour après jour, c’est un véritable spectacle qui s’offre à nous mais s’il fallait choisir, je dirais le lac Inle et le trek pour y arriver.

Retour travail Kalaw-Lac Inle
Retour d’une longue journée aux champs !

Au dela des pêcheurs, le lac est plein de surprises : des tisseurs aux fabricants de cigares en passant par les potiers et vendeurs descendus des montagnes voisines. Un véritable coin de paradis dans des paysages féeriques…

Rayons divins Lac Inle
Des rayons absolument divins…


Qu’est-ce qui t’a le plus surpris/choqué au Myanmar ?
Tiffany : Dans le positif, la réaction des gens ! On sentait vraiment leur enthousiasme à nous parler ou leur timidité cachée derrière des sourires. Et plus particulièrement, les réactions de tous face au “Thanaka” que je mettais sur mon visage presque tous les jours : pas une fois il ne m’est arrivé d’en mettre et de ne pas recevoir de compliment.

Thanaka Tiffany
Thanaka !

Dans le moins positif, les feuilles de béthel que tout le monde, aussi bien hommes que femmes, mastique tout au long de la journée. Dans les conséquences les moins graves, cela rend la conversation encore plus difficile (imaginez-vous essayer de baragouiner en anglais avec un chocolat Mon Cri dans la bouche). Parfois les situations sont plus gênantes : la feuille est remplie de plusieurs ingrédients qui une fois mélangés (suite à la mastiquation) créent une substance bordeaux, que le mâcheur crache… toutes les 30 secondes ! Petit conseil si vous y allez, attention où vous mettez les pieds !

Guillaume : On parle du Myanmar comme une terre encore vierge de touristes. En réalité, le tourisme bat déjà son plein ! Entre Kalaw et le Lac Inle, ce sont 30 guides qui se relaient en basse saison et 100 en haute saison. Il y a tellement de visiteurs qu’on a parfois du mal à loger tous les touristes dans la petite ville de Kalaw !

Je ne m’attendais non plus pas à tant de haine envers les birmans (peuple majoritaire du Myanmar). Le gouvernement n’y est sans doute pas étranger puisqu’il a tenté d’imposer la culture birmane au détriment des cultures Shan, Kachin et autres, en interdisant notamment l’apprentissage des dialectes et le port de vêtements traditionnels.

Quel est ton plat préféré au Myanmar ?
Tiffany : Je dirais bien la salade de feuilles de thé, mais une seule sur les 3 que j’ai testées était vraiment bonne 🙁 Je vais donc voter pour les samoussas que nous avons mangés à Hsipaw, au hasard dans le restaurant qui s’avérera avoir le meilleur rapport qualité-prix de toute l’Asie !

Repas shan
Buns, samoussas et thé Shans !

Guillaume : Les soupes Shan, légères, alliant nouilles locales et épices. Un régal même par temps chaud !

Soupe Shan
Un repas parfait !

 

Quelques chiffres :

Répartition des dépenses journalières au Myanmar :

bilan_budget_birmanie
Budget journalier moyen pour 2 personnes : $57.40

 

Répartition de l’utilisation des optiques au Myanmar :

Bilan Optiques Myanmar
La focale fixe grand angle (18mm) et le zoom téléphoto (55-200mm) presque à égalité…


Le moyen de transport le plus lent : le cheval de la gare routière de Bagan
à l’hôtel à Nyang U en plein milieu de la nuit

L’endroit avec le plus de moines mais qui n’est pas un monastère : la colline de Mandalay où les touristes viennent pour voir le coucher de soleil et finissent par devenir professeur d’anglais…

Le jour le plus chaud : un des derniers jours à Rangoun où les 45°C étaient difficilement supportables

Le WiFi le plus rapide du Myanmar : le Shangri La à Rangoun est le seul endroit de toute le pays où nous avons eu une connexion suffisament puissante pour pouvoir mettre à jour le blog ou même tout simplement ouvrir plus de 2 pages Internet en même temps (généralement Facebook et lequipe.fr pour suivre la Coupe du Monde de Football !)

Itinéraire Myanmar :


Afficher Tour Du Monde Photo Myanmar/Birmanie sur une carte plus grande

Yangon, ville de contrastes

Pour notre dernier trajet en bus au Myanmar, on s’ offre un bus VIP ! Le début de voyage secoue un peu mais ce n’est rien par rapport à ce qui nous attend… On fait une première pause puis une deuxième puis une troisième qui s’éternise sérieusement.

Bus VIP Myanmar
VIP = 3 sièges de front au lieu de 4…

Guillaume descend pour voir ce qu’il se passe et nous sommes tout simplement bloqués à un barrage militaire en raison du couvre-feu en vigueur à Mandalay. Il est minuit. Nous devons attendre 5h du matin pour pouvoir continuer. La file de camions, bus, taxis, motos, pick-ups est interminable ! Et elle s’allonge à vue d’œil… On s’occupe comme on peut. Certains dorment à même le sol, d’autres regardent la Coupe du Monde de football sur une télé embarquée.

Couvre-feu Mandalay
Les chauffeurs du bus se reposent avant de reprendre la route cinq heures plus tard…

On n’avait encore jamais été bloqués à une frontière mais c’est l’impression que ça nous donne… Certaines personnes arrivent tout de même à passer la frontière… Il faut être dans les petits papiers. En Inde, presque tout est toujours possible avec de l’argent, c’est aussi le cas ici. Quelqu’un vient alors vous chercher et vous emmène de l’autre côté à l’arrière de sa moto !
Après quelques heures alternant les positions debout, allongée ou couchée, on repart !

C’est donc au bout de 20 heures de bus que l’on arrive à Rangoun. Le moins que l’on puisse dire c’est que tout au long de notre séjour au Myanmar, les voyageurs croisés n’ont pas dressé un portrait flateur de l’ancienne capitale (la capitale a déménagé à Nay Pyi Taw en 2005 mais Rangoun reste un pôle de décisions majeur).

Dès notre arrivée, on trouve cependant à Rangoun un charme. Un charme désuet. Rangoun n’a assurément pas le modernisme et le côté asceptisé de Singapour mais les vieux batiments, certains très imposants, rappellent le faste et la grandeur passée du Myanmar. De lépoque où l’aéroport de Rangoun était le plus grand d’Asie du Sud-Est, de l’époque où l’Université de Rangoun était une des plus reconnues d’Asie du S-E, de l’époque 1 Khyat s’échangeait contre $2 (en 2014, 1 Khyat s’échange contre $0,001). Mais c’était il y a bien longtemps, avant que l’armée ne décide de prendre le pouvoir en 1962.

Certains bâtiments publics rappellent la belle époque, que ce soit le bâtiment de la marine ou le bâtiment des douanes. Rangoun présente aussi une concentration assez impressionnante d’hôtels de luxe, que ce soit le Sule Shangri-La au WiFi surréaliste ou le Strand, passé d‘un hôtel miteux à un hôtel convoité en quelques décennies

Mais s’arrêter à ces beaux batiments serait se leurer devant la réalité. De bon matin, Guillaume monte donc dans un train local, qui fait une boucle de 3h autour de Rangoun.

Rangoun trains
Trains en gare de Rangoun

On assiste ici à une toute autre réalité. Il n’y a pas de délimitation entre la ville et les rails comme il y en aurait en France. La vie se déroule le long des rails. On y voit des gens cuisiner, manger, jouer, faire sécher leur linge ou même faire leur marché à quelques centimètres des rails.

Marché rails Rangoun
Poissons, légumes, oeufs de caille,on peut tout trouver le long des rails !

Malgré cette misère, il y a toujours de grands sourires sur les visages. Notamment sur le visage de Soukaboko, 10 ans, grand fan de Chelsea et Fabregas.

Soukaboko Rangoun
Il parle un anglais parfait et lit déjà les nouvelles internationales…

C’est sous la pluie qu’on termine notre séjour au Myanmar avec une visite de la pagode Shwedagon dont le coût d’entrée (pour les touristes) a triplé en deux ans ! A ce rythme-là, le coût d’entrée va vite rattraper celui du Taj Mahal. La pagode est très belle mais le Taj Mahal est inégalable…

On prend la direction de l’aéroport après ces quelques jours à Rangoun. Ici, pour pouvoir ne serait-ce que se présenter au comptoir de la compagnie aérienne il faut montrer son passeport et son billet électronique. Devant nous, une dame n’a ni passeport ni billet. Elle parlemente un peu avec le militaire. Un ami du militaire arrive ensuite. La dame en question lui donne des petits billets et le tour est joué, le militaire l’autorise à rentrer dans l’aéroport sans billet ni passeport…

Direction Singapour puis Tokyo et Los Angeles ! Tout ça avec Singapore Airlines 😉

T & G

Bon plan photo de Rangoun : Le Rangoun Circle Train, qui part de la gare principale de Rangoun. Le billet coûte 200 Khyats soit $0,2 !

Astuce photo : Pourquoi faut-il se rapprocher de son sujet ?

Rangoun Soukaboko astuce
Photo prise à 18mm (27mm sur un capteur plein format)

Un train pour Hsipaw

Après la victoire de la France face au Nigéria, on ne va pas se coucher pour autant, notre train pour Hsipaw, dans le nord de l’état Shan part à 4h du matin ! On avait connu les arrivées tardives mais c’est notre premier départ si matinal ! En arrivant à la gare de Mandalay, il n’y a pas grand monde, hormis quelques birmans qui se reposent allongés sur le sol et quelques militaires qui renfilent leur uniforme après avoir dormi en longyi, longue jupe traditionnelle portée par les femmes aussi bien que les hommes.

Gare Mandalay
3h30 du matin, tout le monde debout !

C’est donc à 4h du matin que le train s’élance tant bien que mal. Il nous faut d’abord éradiquer les quelques araignées ayant élu domicile à nos places…
On voyage en classe supérieure, pour la modique somme de 3950 Khyats ($4) et ceci inclut 1.3Ks ($0.001 !) d’assurance vie… En classe supérieure, les sièges ressemblent aux sièges d’un TER tandis qu’en classe ordinaire, les gens sont assis sur des bancs en bois…

Classe ordinaire train Hsipaw
Autant dire qu’ici ça doit secouer avec les bancs en bois !

Dans notre wagon, nous sommes accompagnés de quelques militaires, dont un ayant décidé de nous faire partager ses goûts musicaux dirons-nous intéressants…

Quelques moines sont aussi parmi nous. Ainsi que quelques occidentaux et un employé du gouvernement.

Moine train Hsipaw
Un passager comme un autre…

Le jour se lève petit à petit, on apprécie alors les paysages vallonnés qui nous entourent.

On s’arrête de village en village. À chaque arrêt, quelques personnes montent et font la queue auprès de l’employé du gouvernement. Ils remplissent alors un formulaire et redescendent avec leur paie en main !

Paie train Hsipaw
Jusqu’à Pyin Oo Lwin, c’est un véritable défilé…

De la même manière qu’en Inde, quelques vendeurs ambulants viennent nous proposer leurs mets.

Train Hsipaw repas
Il suffit de passer la tête par la fenêtre et voilà !

Les arrêts en gare, ou au milieu de nulle part, sont plus ou moins longs. Quand la sonnerie retentit, il faut vite remonter dans le train. Il s’agit de ne pas le louper : le train suivant est dans 24h…

Départ train
Mieux vaut ne pas le louper !

Entre deux gares, les yeux se ferment, se reposant pour le clou du spectacle : le viaduc de Gokteik. On ne blague alors pas avec la sécurité : on ferme les portes latérales alors qu’en temps normal on peut voyager à moitié dehors…

On aperçoit le viaduc d’assez loin mais il se fait désirer… Après de nombreux virages, nous nous trouvons à quelques dizaines de mètres du lit de la rivière et profitons d’une vue imprenable sur toute la vallée…

Une fois l’attraction majeure passée, et après tout de même déjà 8h de train, on se demande combien de temps il nous reste. Certains disent 2h, d’autres 4h. C’est au final après 12h de train qu’on arrive dans la chaleur de Hsipaw et qu’on est accueillis par les rabatteurs des hôtels… Lassés des connexions internet fonctionnant au ralenti, on leur demande donc s’ils ont une bonne connexion. Ils sourient et nous répondent « Oui oui, nous avoir Myanmar WiFi ». Mmmh…

Au départ venus pour nous balader quelques jours dans les villages environnants, les 45°C nous rebutent… Notre séjour devient alors culturel avec un apprentissage express de la culture Shan grâce à Win Aung, jeune guide dont la connaissance de l’histoire de son pays est impressionnante.

Hsipaw trek
D’un champ de maïs à l’autre…

La Birmanie est aussi appelée Myanmar. On apprend alors que les minorités, dont les Shan, préfèrent le nom Myanmar, signifiant « rapide et fort », puisque le nom Birmanie ne représente que le peuple Birman… De peuple fort, les Shan sont devenus peuple oppressé, le Général interdisant le port des tenues traditionnelles ainsi que l’apprentissage des dialectes ! Les choses ont maintenant un petit peu changé : il est désormais autorisé de porter les tenues traditionnelles mais les locaux ont maintenant perdu cette tradition et ne les portent désormais que pour les grandes occasions et plus dans la vie de tous les jours…

On se rend ensuite au Palace Shan sur les conseils de voyageurs, lieu de résidence du dernier prince Shan, qui fut emprisonné et tué bien qu’il soit encore aujourd’hui officiellement « manquant » : selon les autorités il n’a jamais été arrêté…

Shan Palace
Une maison qui a connu de sacrées aventures…

Notre séjour à Hsipaw est aussi gastronomique avec une nourriture Shan très appréciée dans un pays où l’on a parfois du mal à finir nos plats tant c’est gras. On visite une usine de nouilles. Comme dans beaucoup d’endroits au Myanmar, rien n’est motorisé… Tout se fait à la main : de la pesée des pâtes à l’emballage en passant par le pliage et leur refroidissement… Un véritable spectacle !

On va ensuite déguster ces nouilles dans un boui boui. Leur soupe Shan ainsi que les samosas sont exquis !

On quitte la chaleur de Hsipaw et on embarque dans un improbable voyage en bus jusqu’à Yangon…

T & G

Bon plan photo de Hsipaw : le passage du viaduc Gokteik. Le mieux est de se mettre dans le tout dernier wagon, vous aurez ainsi tous les wagons de tête dans votre photo !