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L’Argentine en trois questions et quelques chiffres

Qu’est-ce qui t’a le plus plu en Argentine ?
Tiffany : J’ai vraiment l’impression de me répéter à chaque fois que je commence à répondre à cette question, mais encore une fois, il est très difficile de choisir, d’autant plus que l’on est resté un mois en Argentine donc il y a eu de quoi faire. Si je dois choisir un top 3, je dirais donc :

  • Buenos Aires : cette villle est absolument géniale, des dizaines et dizaines de choses à faire et endroits à visiter, le tout sur des airs de tango, avec de bonnes parillas à chaque coins de rue.

    Tango Buenos Aires
    Tango au Café Tortoni
  • El Chaltén : si le temps le permet, ou à condition d’être bien équipé pour la neige, ce petit coin de paradis vaut vraiment le détour. Les paysages sont à couper le souffle, les randonnées plus magiques les unes que les autres, et ce petit village tout simplement un havre de paix sans pareil.

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    De l’eau, encore et toujours, près d’El Chaltén.
  • L’estancia Nibepo Aike : les 3 jours passés à l’estancia en compagnie de nos amis américains furent vraiment magiques. Se réveiller dans ce cadre exceptionel, avec pour seul programme de la journée balade à pieds ou à cheval, tonte de mouton, dégustation de plats et vins, prises de photo et discussions au coin du feu : de quoi recharger les batteries à fond !

    Estancia Nibepo Aike cheval
    Tiffany et Yolande au fin fond de l’estancia Nibepo Aike

Guillaume : La Patagonie, sans aucun doute. Les paysages sont absolument incroyables.
Mon véritable coup de coeur est El Chaltén. Les montagnes sont à deux pas, les randonnées sont très accessibles, ce qui permet de rentrer au village savourer une délicieuse pièce de bœuf et surtout les vues sont radicalement différentes d’une randonnée à l’autre.
S’il ne fallait en citer qu’une seule, ça serait la randonnée menant à la Laguna Torre. Ces icebergs au premier plan, le Cerro Torre en arrière-plan et les nuages qui dansent au-dessus, quoi de plus patagonien ?

El Chalten Laguna Torre
Quel endroit féérique, et tellement photogénique en plus de ça !

Qu’est-ce qui t’a le plus surpris en Argentine ?
Tiffany : l’Argentine ressemble beaucoup plus à la France que les pays que nous avons visités jusqu’à maintenant, ainsi les différences culturelles sont beaucoup moins fortes.
La
première chose qui m’a surprise avec mes 2 mois et quelques d’aprentissage de l’espagnol avec nos visites de Cuba, du Pérou et de la Bolivie, c’est le changement dans la langue. C’est certes toujours de l’espagnol, mais beaucoup plus de mots varient entre l’Argentine et ces autres pays, et l’accent très fort a rendu la communication légèrement plus difficile, surtout au début.

L’autre chose qu’il est difficile de comprendre est la situation économique du pays et la relation du pesos argentin aux autres monnaies. Il est vraiment fou de se dire qu’on peut presque faire doubler notre pouvoir d’achat en utilisant des dollars ou euros ramenés de l’étranger plutôt qu’en retirant directement au distributeur de billets.

Guillaume : Le coût de la vie. On parle de l’Argentine comme d’un pays à l’inflation galopante, qu’il est difficile de tenir son budget. L’inflation est certes galopante, mais le cours du dollar bleu est aussi galopant, ce qui permet d’équilibrer les choses. Ainsi, les très bons restaurants deviennent très accessibles.

Et aussi, je ne m’attendais pas à ce que Buenos Aires soit si européenne. Ce n’est pas très depaysant mais ça permet de se sentir un peu chez soi !

Quel est ton plat préféré en Argentine ?
Tiffany : Alors là, je n’ai aucun mal à répondre : les steaks !
J’avais pourtant peur
d’être déçue au début après avoir discuté avec tant de voyageurs qui vantaient les mérites de la viande bovine argentine, j’avais peur d’avoir des attentes trop élevées et je commençais même à me dire “oui enfin, ça reste du steak, comment cela peut-il être si différent de ce qu’on a en France ?”.
Et bien je n’ai pas la
réponse à cette question mais ça l’est ! Je n’ai jamais mangé de viande aussi bonne, tendre et bien préparée qu’en Argentine.
Après réflexion, c’est peut-être tout simplement parce que leurs vaches ont l’air tellement heureuses et bien en forme comme dirait Morgana.

Pièce de bœuf sauce Malbec
Pièce de bœuf sauce Malbec

Guillaume : Les pièces de bœuf ! Elles sont absolument exceptionnelles, tendres comme jamais. On les couperait presque à la petite cuillère…
Et en dessert, il n’y a rien de meilleur qu’un flan avec un peu de Dulce de Leche, confiture de lait très addictive !

Quelques chiffres :

Répartition des dépenses en Argentine :

Bilan Budget Argentine
Budget journalier moyen pour 2 personnes : $179.73. Avec un taux de change du dollar bleu moyen de 13.6 pesos pour $1.

Répartition de l’utilisation des optiques en Argentine :

Bilan optiques Argentine
La focale 35mm revient en course !

La ville la plus humide : Puerto Iguazu, frôlant les 100% d’humidité

Le plus beau trajet en bus : El Chaltén-El Calafate avec le coucher de soleil du siècle…

Le plus de nuits consécutives dans la même ville : 8, à Buenos Aires

Le moyen de transport le plus onéreux : l’hélicoptère à Iguazu, à $16/personne/minute.

La pièce de bœuf la moins chère : 115ARS(~$13.5 officiellement mais $8 au marché bleu), à Las Cabras à Buenos Aires. La moins chère mais aussi la plus imposante…

Le moyen de transport le plus écologique : le cheval, à l’estancia Nibepo Aike. Ce n’est par contre pas toujours le moyen de transport le plus doux…

Le chemin le moins bien tracé : celui pour accéder au pied du glacier Piedras Blancas à El Chaltén, qui ressemble plus à de l’escalade qu’à de la marche !

Comme des gauchos à Nibepo

Contrairement à l’Asie du Sud-Est où les traditions et la culture sont très différentes des nôtres, la culture et la vie en Argentine sont très proches de ce que l’on peut voir en Europe ou aux États-Unis. Ceci rend d’ailleurs le travail de photographe d’autant plus difficile… Mais il était important pour nous d’essayer de trouver un endroit en Patagonie où les traditions sont encore bien présentes.

On se rend ainsi à l’estancia Nibepo Aike en compagnie de John et Morgana en ce lundi 20 octobre 2014. Ce coup-ci, il n’y a pas d’autre choix que d’emprunter l’ancienne route, qui ne semble pas avoir bien évolué depuis la création de l’estancia au début du XXe siècle.

Pochoir estancia
Bienvenue à l’estancia Nibepo Aike

L’estancia fut fondée par Santiago Peso, immigrant croate. C’était du temps où le gouvernement argentin dépossédait les Tehuelches de leurs terres et les “offrait” à quiconque voudrait bien les exploiter. Santiago Peso s’associa alors avec les familles Trutanic et Stipicic et fonda en 1910 l’estancia La Jeronima, qui couvrait la bagatelle de 20 000 hectares…
À la veille de la seconde guerre mondiale, le gouvernement argentin fonda le parc national Los Glaciares (où se trouvent notamment le glacier Perito Moreno et les monts Torre et Fitz Roy) et récupera 8 000 des 20 000 hectares qu’il avait donné à Santiago Peso. Lien de cause à effet ou non, ce dernier décéda un an après que son estancia ait perdu un tiers de sa surface…
Maria Martinic, veuve de Santiago Peso, racheta alors les parts des associés et renomma l’estancia La Jeronima en estancia Nibepo Aike (Nibepo étant la contraction de Nini, Bebé et Porota, ses trois filles et Aike signifiant « chez »).

Arrivée estancia
Accueillis par de beaux nuages, comme souvent en Patagonie

Le contraste avec El Calafate est saisissant : quand El Calafate manque cruellement de charme, l’estancia est un véritable coup de foudre. Les descendants de Santiago Peso font un travail exceptionnel pour conserver l’esprit d’origine.

Les journées de gaucho sont rythmées par les sorties à cheval. Les équidés sont d’une réactivité très impressionnante. Ils répondent à la voix et il n’y a pas besoin de les harceler de coups de talon pour qu’ils partent au galop.

Bernardo aligne les chevaux
Un sifflement, un petit cri et un baton qui remue dans les airs, et hop… les chevaux s’alignent !

Ici, on monte à la mode gaucho : on tient les rênes dans une seule main et non pas à deux mains comme on le fait dans la vieille Europe. Et lorsque le cheval part au galop, on ne se met pas en tension sur les jambes, on tente de rester assis sur la selle.
C’est nettement moins fatiguant pour les cuisses mais bien plus éreintant pour les fessiers !

Bernardo gaucho Nibepo Aike
Bernardo monte à la mode gaucho

Malgré tous les excellents conseils de Bernardo, ingénieur du bâtiment préfèrant passer son temps sur un cheval plutôt qu’assis derrière un bureau, les chevaux restent des purs sangs et nous envoient parfois brouter l’herbe… C’est le métier qui rentre dit-on !

A la fin d’une grande balade à cheval, on rentre à l’hosteleria, qui, avec son côté rustique et ses poutres apparentes, nous rappelle les plus beaux chalets français. On s’asseoit alors au coin du feu et on “refait le match”. Comment se fait-ce que Polenta qui avançait si bien hier se soit aujourd’hui fait battre à plates coutures par Azuleja?

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Dur dur de s’extirper du coin du feu pour aller dehors !

Mais l’estancia, ce n’est pas seulement le côté aseptisé de l’équitation, c’est aussi 150 moutons et au moins autant de vaches, vivant toutes en liberté, aux quatres coins des 12 000 hectares de l’estancia.

Moutons estancia Nibepo Aike
Quelques moutons, parmi tant d’autres !

Chaque jour, les gauchos traient les vaches et amènent le lait en cuisine, qui sera ensuite utilisé dans les gâteaux et autre dulce de leche.

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Pas sûr qu’on ait suffisamment de lait pour demain matin ! 😉

Chaque jour, un mouton est abattu et amené en cuisine pour la parilla du soir.

Parilla estancia Nibepo Aike
Parilla traditionnelle. Les légumes sont en option…

Chaque jour, au crépuscule, les gauchos et apprentis gauchos remontent à cheval et partent chercher les moutons pour les ramener au bercail. Il s’agit de ne pas les laisser dormir dehors : les pumas rodent et ont déjà fait des ravages !

À toutes ces activités s’ajoutent les sessions photo. Des portaits aux paysages variés en passant par les photos loufoques, on n’a décidément pas le temps de s’ennuyer 🙂

On s’habitue vite à ce rythme petit déjeuner-traite des vaches-balade à pied-déjeuner-balade à cheval-dîner. On pourrait rester un bon moment ici sans se lasser des balades à cheval dans un cadre tout simplement extraordinaire… La vie de gaucho nous plaît bien, John va peut être finir par acheter cette ferme qui lui tend les bras en Virginie !

Chevaux Nibepo Aike
I.N.C.R.O.Y.A.B.L.E…

Direction Torres del Paine au Chili, avec un rapide passage par El Calafate et Puerto Natales !

T & G

Bon plan photo de l’estancia Nibepo Aike : Il y en a tellement… Entre le Mirador, surplombant l’estancia et ayant vue sur les montagnes environnantes. Ou bien les gauchos rentrant au galop à l’estancia, alors qu’une lumière de fin de journée vient les eclairer… De l’aube au crépuscule, le spectacle est absolument permanent à l’estancia Nibepo Aike !

El Calafate, un poil surcotée

Quand on pensait à la Patagonie, le glacier Perito Moreno est une des images qui nous venait instantanément à l’esprit. On va cependant vite se rendre compte que El Calafate et El Chaltén ont deux visions du tourisme bien différentes.

Buenos Aires airport Glacier Perito Moreno
Dans l’attente de son avion pour El Calafate…

La petite El Chaltén a décidé de ne jamais trop grandir. L’expansion du tourisme se fera par la construction de nouveaux villages de taille raisonnable. À El Calafate par contre, la ville est en véritable explosion. L’ancienne hâlte pour marchands de laine n’a plus trop de charme. On ne veut vraiment pas casser de rêves mais El Calafate n’est qu’une succession de commerces et agences de tourisme proposant des services loin de défier toute concurrence !

Mais bref, passons. Même en logeant à El Calafate, le glacier Perito Moreno n’est tout de même pas à côté. Et encore moins lorsque l’on emprunte l’ancienne “route”, qui est en réalité plus un “chemin carossable” qu’une véritable route.

Vieille route El Calafate-Perito Moreno
L’ancienne « route », menant au glacier Perito Moreno

Dépourvue de toute information, la visite du glacier ressemble un peu à la visite des chutes d’Iguazu : on visite cette langue de glace à l’aide de passerelles longeant le glacier.
Les bruits de craquements sont réguliers, cependant les chutes de glace se font nettement plus rares.

Rupture glacier Perito Moreno
Gare à la chuuuuute !

Le glacier est immense : on pourrait y faire tenir Buenos Aires… Mais pour vraiment se rendre compte de son immensité, il faut l’approcher de plus près, aller au niveau de l’eau. On réalise alors vraiment que ce qui paraissait faire seulement quelques mètres de haut fait en réalité 40 à 60m de haut. Et même les plus petits fragments de glace sont de taille démentielle…

Plus que le glacier Perito Moreno, pour nous le véritable coup de coeur d’El Calafate est sans aucun doute la Laguna Nimez.
Les oiseaux ont réussi à résister à l’explosion de la ville et y ont trouvé un havre de paix. On les compte par dizaines. Nombre d’entres eux sont endémiques. Ajoutez à cela un ciel de folie, pas une once de vent et vous avez trouvé un autre paradis de la photo…

Laguna Nimez reflets
Tout simplement patagonien…

Allez, direction l’estancia Nibepo Aike.

T & G

Bon plan photo de El Calafate : la Laguna Nimez un jour sans vent, les reflets du ciel seront alors absolument incroyables.

El Chaltén : rodéo et randos

Après un voyage en avion depuis Buenos Aires, nous arrivons enfin en Patagonie.
Dans notre imaginaire, la Patagonie commence à cette latitude, dans les environs du glacier Perito Moreno, des villes de El Calafate et El Chaltén. En réalité, les argentins considèrent que la Patagonie commence à hauteur de Bariloche. Plus au sud, on parle de Patagonie Australe. Terre de géants, terre de mystères, le froid nous saisit dès notre arrivée. Nous ne sommes alors pas mécontents d’avoir trimballé nos manteaux de ski depuis Cuba !

Avion BA-El Calafate
Un bien beau vol

Nous prenons vite la direction de El Chaltén, délaissant un moment la sur-développée El Calafate.
El Chaltén en est encore à ses balbutiements en terme de tourisme. La ville a été fondée en 1985 : il s’agissait alors de défendre un territoire revendiqué par le Chili. Le gouvernement argentin a ainsi envoyé 40 personnes et ordre a été donné de fonder une ville dans ce qui ressemble fortement au bout du monde bien que la Terre de Feu soit encore à quelques centaines de kilomètres ! Depuis 1985, on fête tous les 12 octobre l’anniversaire de la ville. Qu’il vente, qu’il pleuve ou qu’il neige, il en faut bien plus pour refroidir un gaucho…

Bus El Calafate-El Chaltén
Une des plus belles routes empruntées jusqu’à maintenant

On débarque donc dans une ville glaciale, sans avoir idée que derrière les nuages se cachent des merveilles tels le Cerro Torre ou le Cerro Fitz Roy.

Boule de cristal
« Guichermo en la bola de cristal »

Il n’y a pas âme qui vive en ville. Seuls les gauchos sont de sortie. L’anniversaire de la ville rime avec asado (barbecue mélant porc, agneau et boeuf) et rodéo.

On se réchauffe avec un choripan (sorte de hot-dog mais avec une saucisse digne de ce nom !) avant d’assister à un spectacle quelque peu déconcertant au premier abord : un cheval est attaché à un poteau et chauffé à blanc jusqu’à ce qu’il soit prêt à “accueillir” un gaucho. Et autant dire qu’il faut être gaillard pour chevaucher ces bêtes par ce temps.

Preparation chevaux
Courageux sous les flocons

Nombreux sont les gauchos qui se retrouvent à terre, cédant aux nombreuses ruades des chevaux. Mais ce concours n’est pas que du spectacle : le vainqueur de la compétition rentre à la maison avec un cheval !

Rodéo live
Gaucho sur une monture quelque peu réticente

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Buenos Aires : entre chic et canaille

On dit souvent que Buenos Aires est la plus européenne des villes d’Amérique du Sud, que c’est un peu le Paris de l’Amérique du Sud. C’est vrai en quelque sorte mais c’est aussi bien plus.

Les cafés de San Telmo et du Microcentro nous rappellent indéniablement les cafés parisiens. Il suffit de fermer les yeux et d’écouter les bruits, par dizaine. Que ce soit le bourdonnement permanent, le bruit de la caisse enregistreuse qui s’ouvre et se ferme, la vaisselle que l’on empile, tout nous rappelle un café parisien…

Pause London Café Buenos Aires
Pause café en milieu d’après-midi

Mais la musique de fond, la musique de Tango, nous fait réaliser que l’on est en réalité ailleurs, à plusieurs milliers de kilomètres de Paris.

Tiffany Tour Eiffel  Buenos Aires
Un air de Paris dans les rues de San Telmo, à Buenos Aires

Quand la quiétude de Buenos Aires n’est pas troublée par un classico ou superclassico (match de foot opposant Boca Juniors à River Plate, les deux équipes phares de Buenos Aires), la ville vit littéralement au rythme du Tango. Assister à un spectacle est une expérience sans pareille. Mélange de sensualité et d’affrontement entre le danseur et la danseuse, une représentation de Tango est un spectacle aussi bien visuel qu’auditif… En transe, les danseurs finissent épuisés et s’écroulent presque sur scène tant ils ont donné de leur personne !

Tango Café Tortoni Buenos Aires
Un soir comme les autres au Café Tortoni

Le Tango occupant une bonne partie de l’espace culturel, il est donc très difficile de présenter quelque chose d’autre. Fuerza Bruta a su innover il y a maintenant plus de 10 ans.

Ils ont créé un spectacle sans précédent. Durant un peu plus d’une heure, les scénettes mélant musique et jeux de lumière en plaçant les acteurs dans des situations incongrues s’enchainent à un rythme démentiel. Se succèdent alors un homme obligé de courrir à toute vitesse sur un tapis roulant sous peine de tomber dans le vide, un couple marchant au dessus de nous sur une bulle, comme en apesanteur, des actrices plongeant dans une piscine transparente, à 5 mètres du sol. Bref, comme dirait Tiffany, nous avons les « muscles des joues qui font mal » après tant d’émerveillement…

Mais Buenos Aires ce n’est pas seulement une vie nocturne de premier plan, c’est aussi un côté canaille qui fait penser à San Francisco.

Suite à la crise de 2001 où le cours du pesos argentin est passé de $1 = 1 pesos à $1 = 4 pesos du jour au lendemain, un mouvement de « ré-appropriation » des murs de la ville est né. C’est ainsi qu’est apparu le street art (ou art de rue). Marchant sur les traces de Banksy, les argentins des classes moyennes ont donc couvert petit à petit les murs de la ville de graffitis. La ville entière mais surtout les quartiers de Palermo et San Telmo sont les terrains de jeu favoris des artistes de rue.

Contrairement à New York ou Saõ Paulo où les graffitis permettent de marquer son territoire et sont souvent synonyme d’affrontements violents, ici les partages de mur se font sans heurts…

Superposition de deux oeuvres.
Superposition de deux oeuvres, rien de plus normal…

On ne visite pas que les extérieurs à Buenos Aires, plusieurs établissements nous permettent de découvrir des intérieurs magnifiques, que ce soit à la Casa Rosada(l’Élysée de l’Argentine), le Teatro Colón (principal salle d’opéra de la ville) ou même la librairie El Alteneo, jadis Teatro Gran Splendid. L’émerveillement continue…

C’est donc dans une ville à l’architecture remarquable que l’on récupère des dernières semaines de voyage. Ayant loué un petit appartement dans le quartier de Palermo, on se sent ici comme chez nous. Les meilleures parillas (restaurant servant de la viande) sont à deux pas. Les portions sont souvent généreuses et on se fait avoir plus d’une fois, ayant les yeux bien plus gros que le ventre !

On serait bien restés ici plus longtemps mais il nous faut aller faire le plein de dollars à Colonia del Sacramento, en Uruguay, avant de partir en Patagonie.

T & G

Bon plan photo de Buenos Aires : le petit marché de San Telmo, qui semble arrêté dans le temps, caminito dans La Boca, ou une visite du Teatro Colón.

Iguazu : entre Argentine et Brésil

Après un coup d’avion, on arrive dans la ville ô combien humide de Puerto Iguazu ! On parle alors d’un taux d’humidité de près de 100%. Les hygromètres deviennent ici complètement fous…

Avion Salta-Iguazu
On ne s’habituera jamais à un tel spectacle…

Les brésiliens et les argentins voulant tous deux tirer leur part du butin, l’observation des chutes d’Iguazu se fait à la fois depuis l’Argentine et depuis le Brésil. Attention cependant, les chutes en elles-même ne se trouvent que du côté argentin.

C’est donc sous un ciel plus que menacant que l’on commence notre exploration des chutes. L’entrée au Bresil se fait en restant assis dans le bus pendant que le chauffeur se charge d’aller faire tamponner les passeports de tous les passagers du bus ! Ça nous plait bien ce passage de frontière…

Entrée parc Iguaçu Brésil
Iguaçu, côté Brésilien !

On arrive quelques moments plus tard au Parque Nacional Do Iguaçu, que Guillaume surnomme rapidement Disneyland Do Iguaçu. Ici, on paie son entrée, qui donne le droit de rentrer et c’est à peu près tout ! Sur les quatre/cinq sentiers indiqués sur le plan distribué à l’entrée, seul un est en libre accès. Pour tous les autres sentiers, il faut passer par un guide et c’est loin d’être donné !

Barrière Parc Iguaçu Brésil
Bien suivre les chemins balisés les amis !

Le ciel toujours aussi menacant, on pénètre donc sur le chemin des chutes. Les coatis, bêtes féroces aux griffes acérées nous accueillent comme il se doit. Tiffany, souffrant d’un petit creux, casse la croûte. Il faut alors très peu de temps pour que la meute attaque. Et quand on dit « attaque », ils attaquent vraiment !

Coati parc Iguaçu Brésil
Le coati, une bête loin d’être docile !

Plutôt contents de ne pas avoir perdu un membre dans le combat, on retourne non pas à nos moutons mais à nos chutes ! On n’apercoit pour le moment qu’un tout petit bout des chutes, entre deux nuages de pluie et de condensation.

Iguaçu Brésil éclaircie
Eclaircie sur les chutes d’Iguazu…

Mais cette fois, c’est de la vraie pluie, qui mouille bien et au Brésil c’est pas de la blague ! On s’abrite un bon moment et on s’en va affronter la Garganta del Diablo.

Poncho Iguaçu
A ce prix-là, heureusement que ces ponchos protègent un peu de la pluie !

Sur la plateforme d’observation, on se rend vraiment compte de la force des chutes. Le débit est très impressionnant…

Garganta del Diablo Iguaçu
Deux mètres plus loin, c’est le viiiiiiiiiiiide !

Après le lever de soleil en pleine tempête de sable à Huacachina, Guillaume a trouvé ce qu’il décrit comme un deuxième enfer sur terre. Le vent et les bourrasques d’eau sont des plus agréables… Autant dire qu’on ne s’éternise vraiment pas !

Iguaçu pied des chutes
Gaillarde juste le temps d’une photo, ça mouille bien !

On se réchauffe et se sèche autour d’un buffet brésilien mémorable servant ceviche, sushis, feijoa et farine de manioc. Le tout avec vue sur le Rio Iguazu, quelques mètres avant que l’eau ne plonge dans l’enfer sur terre !

On hésite ensuite longuement. Est-ce vraiment raisonnable ? Ne devrions-nous pas rentrer sagement en bus ?
Peut-être, mais on ne va sans doute pas revenir ici avant un bon moment donc c’est parti ! On grimpe dans un hélicoptère pour une vision panoramique des chutes.

Hélicoptère Iguaçu
C’est parti !

Encore plus que d’en bas, vues d’en haut elles semblent interminables ! Après trois petits tours et des sensations hors normes, on rentre à l’héliport… On rentre ensuite chez nous, en Argentine, et on se couche émerveillés par cette première journée d’exploration.

Le deuxième jour de visite rime avec Argentine. Le parc semble beaucoup moins touristique que du côté brésilien. On part explorer le sentier Macuco à la recherche du roi Toucan. On a beau chercher, scruter le ciel, mais non il n’y a rien a voir ! Par contre, on découvre une partie du parc méconnue, à la flore luxuriante. C’est pas l’Amazonie mais presque !

Sentier Macuco
Une végétation hors du commun, boostée par un temps bien clément : humidité et soleil en permanence !

Une fois noyé notre chagrin de Toucan, on s’approche des chutes en empruntant les passages inférieur et supérieur.

Ile San Martin Iguazu
Les chutes et l’île San Martin

On domine maintenant les chutes et on en est très proches. Pour autant, elles ont l’air moins impressionnantes que lorsque l’on était du côté brésilien. On croise quand même les doigts pour que les plateformes ne soient pas emportées parce qu’il n’y aurait alors plus grand chose à faire…

Alors qu’on s’apprête à faire nos adieux au Parque Nacional Iguazú, le roi et la reine Toucan paradent, à portée de 200mm. Ah enfin, vous voilà !

Toucan Iguazu
Festival de toucans !

Après deux jours bien humides, on prend un bus grand luxe pour Buenos Aires. C’est parti pour 20h de voyage, youpi 😉

T & G

Bon plan photo d’Iguazu/Iguaçu : le survol en hélicoptère ou sinon le chemin des chutes du côté brésilien, notamment la zone juste avant la Garganta del Diablo.

Astuce photo : Pourquoi faut-il faire ses devoirs ?

Astuce photo faire ses devoirs
On prépare le Salar d’Uyuni !

Cafayate : vin et boeuf à volonté !

On atteint Salta à une heure bien tardive suite à un petit contretemps à la frontière argentine de Jama : un américain ne voulait tout simplement pas payer sa taxe de réciprocité pour rentrer en Argentine ! Ah qu’est-ce qu’on aime les frontières terrestres 😉

Frontière Jama Argentine
On connait ce poste-frontière par coeur maintenant…

On réalise alors très vite que l’inflation est ici loin d’être un mythe. Les prix ont doublé par rapport à ceux indiqués sur le Lonely Planet (ça ne surprend qu’à moitié les locaux : les prix ont augmenté de 35% en six mois !). On s’empresse de changer nos dollars au marché bleu/gris/noir. On nous donne alors 14,5 pesos pour 1 dollar alors qu’aux bureaux de change/distributeur, on nous donnerait 8,5 pesos pour 1 dollar ! Le compte est vite fait 😉

Les poches bien remplies, on s’en va déguster nos premiers steaks. Et bien, ça vaut le détour ! Cuit à point, au feu de bois, c’est un régal !

Steak Salta
Premier steak argentin, un régal !

Mais on est loin d’être rassasiés… On prend donc la direction de la petite ville de Cafayate, deuxième « capitale du vin » en Argentine, après Mendoza.
On découvre ici que « y » et « ll » ne se prononcent pas [ye] (comme dans les précédents pays hispanophones visités) mais [che], ce qui complique légèrement notre compréhension… C’est donc Tiffany et Guichermo qui se rendent à Cafachate…

Salta-Cafayate route
En route !

On traverse en chemin la belle Quebrada de Cafayate aux couleurs chattoyantes. Mais notre Clio Sport a faim et soif ! On file donc vers Cafayate.

Quebrada Cafayate couleurs
Quelles couleurs…

La ville vinicole, avec sa jolie place et ses restaurants de choix tout autour rappelle très étrangement Sonoma en Californie. Tout comme à Sonoma, les petits vignobles familiaux à l’accueil chaleureux sont tout proche ! On s’en va donc déguster Torrontés et Malbec avant d’ensuite aller festiner à El Terruño.

En plus d’un repas de qualité, le service est d’exception ! Il faut dire qu’à 19h, on est vraiment tout seuls dans le restaurant : les argentins ont l’habitude de dîner bien plus tard, vers 21-22h !

Le lendemain, on s’empresse d’aller visiter la fabrique de fromages de chèvre. Au terme d’une longue visite où l’on comprend à peu près un mot sur dix tellement l’accent est fort dans cette partie de l’Argentine, on déguste enfin les fameux fromages de chèvre.
Loin d’être mauvais, ils sont quand même très loin de ce que l’on appelle fromage de chèvre en France ! Ils sont ici quasiment aussi larges que des camemberts et surtout ils sont gras ! Bref, les fromages de chèvre du maconnais sont sur une autre planète 😉

On fait tout de même des provisions et on rentre sur Salta en faisant un petit arrêt à la délicieuse fabrique de douceurs de Chicoana.

Le régal des papilles dans le nord-ouest de l’Argentine c’est fini, direction Puerto Iguazu en avion !

Avion Salta
Euh, c’est vraiment notre avion ?

T & G

Bon plan photo de Salta/Cafayate : la Quebrada et ses couleurs, absolument incroyables…