Comme des gauchos à Nibepo

Contrairement à l’Asie du Sud-Est où les traditions et la culture sont très différentes des nôtres, la culture et la vie en Argentine sont très proches de ce que l’on peut voir en Europe ou aux États-Unis. Ceci rend d’ailleurs le travail de photographe d’autant plus difficile… Mais il était important pour nous d’essayer de trouver un endroit en Patagonie où les traditions sont encore bien présentes.

On se rend ainsi à l’estancia Nibepo Aike en compagnie de John et Morgana en ce lundi 20 octobre 2014. Ce coup-ci, il n’y a pas d’autre choix que d’emprunter l’ancienne route, qui ne semble pas avoir bien évolué depuis la création de l’estancia au début du XXe siècle.

Pochoir estancia
Bienvenue à l’estancia Nibepo Aike

L’estancia fut fondée par Santiago Peso, immigrant croate. C’était du temps où le gouvernement argentin dépossédait les Tehuelches de leurs terres et les “offrait” à quiconque voudrait bien les exploiter. Santiago Peso s’associa alors avec les familles Trutanic et Stipicic et fonda en 1910 l’estancia La Jeronima, qui couvrait la bagatelle de 20 000 hectares…
À la veille de la seconde guerre mondiale, le gouvernement argentin fonda le parc national Los Glaciares (où se trouvent notamment le glacier Perito Moreno et les monts Torre et Fitz Roy) et récupera 8 000 des 20 000 hectares qu’il avait donné à Santiago Peso. Lien de cause à effet ou non, ce dernier décéda un an après que son estancia ait perdu un tiers de sa surface…
Maria Martinic, veuve de Santiago Peso, racheta alors les parts des associés et renomma l’estancia La Jeronima en estancia Nibepo Aike (Nibepo étant la contraction de Nini, Bebé et Porota, ses trois filles et Aike signifiant « chez »).

Arrivée estancia
Accueillis par de beaux nuages, comme souvent en Patagonie

Le contraste avec El Calafate est saisissant : quand El Calafate manque cruellement de charme, l’estancia est un véritable coup de foudre. Les descendants de Santiago Peso font un travail exceptionnel pour conserver l’esprit d’origine.

Les journées de gaucho sont rythmées par les sorties à cheval. Les équidés sont d’une réactivité très impressionnante. Ils répondent à la voix et il n’y a pas besoin de les harceler de coups de talon pour qu’ils partent au galop.

Bernardo aligne les chevaux
Un sifflement, un petit cri et un baton qui remue dans les airs, et hop… les chevaux s’alignent !

Ici, on monte à la mode gaucho : on tient les rênes dans une seule main et non pas à deux mains comme on le fait dans la vieille Europe. Et lorsque le cheval part au galop, on ne se met pas en tension sur les jambes, on tente de rester assis sur la selle.
C’est nettement moins fatiguant pour les cuisses mais bien plus éreintant pour les fessiers !

Bernardo gaucho Nibepo Aike
Bernardo monte à la mode gaucho

Malgré tous les excellents conseils de Bernardo, ingénieur du bâtiment préfèrant passer son temps sur un cheval plutôt qu’assis derrière un bureau, les chevaux restent des purs sangs et nous envoient parfois brouter l’herbe… C’est le métier qui rentre dit-on !

A la fin d’une grande balade à cheval, on rentre à l’hosteleria, qui, avec son côté rustique et ses poutres apparentes, nous rappelle les plus beaux chalets français. On s’asseoit alors au coin du feu et on “refait le match”. Comment se fait-ce que Polenta qui avançait si bien hier se soit aujourd’hui fait battre à plates coutures par Azuleja?

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Dur dur de s’extirper du coin du feu pour aller dehors !

Mais l’estancia, ce n’est pas seulement le côté aseptisé de l’équitation, c’est aussi 150 moutons et au moins autant de vaches, vivant toutes en liberté, aux quatres coins des 12 000 hectares de l’estancia.

Moutons estancia Nibepo Aike
Quelques moutons, parmi tant d’autres !

Chaque jour, les gauchos traient les vaches et amènent le lait en cuisine, qui sera ensuite utilisé dans les gâteaux et autre dulce de leche.

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Pas sûr qu’on ait suffisamment de lait pour demain matin ! 😉

Chaque jour, un mouton est abattu et amené en cuisine pour la parilla du soir.

Parilla estancia Nibepo Aike
Parilla traditionnelle. Les légumes sont en option…

Chaque jour, au crépuscule, les gauchos et apprentis gauchos remontent à cheval et partent chercher les moutons pour les ramener au bercail. Il s’agit de ne pas les laisser dormir dehors : les pumas rodent et ont déjà fait des ravages !

À toutes ces activités s’ajoutent les sessions photo. Des portaits aux paysages variés en passant par les photos loufoques, on n’a décidément pas le temps de s’ennuyer 🙂

On s’habitue vite à ce rythme petit déjeuner-traite des vaches-balade à pied-déjeuner-balade à cheval-dîner. On pourrait rester un bon moment ici sans se lasser des balades à cheval dans un cadre tout simplement extraordinaire… La vie de gaucho nous plaît bien, John va peut être finir par acheter cette ferme qui lui tend les bras en Virginie !

Chevaux Nibepo Aike
I.N.C.R.O.Y.A.B.L.E…

Direction Torres del Paine au Chili, avec un rapide passage par El Calafate et Puerto Natales !

T & G

Bon plan photo de l’estancia Nibepo Aike : Il y en a tellement… Entre le Mirador, surplombant l’estancia et ayant vue sur les montagnes environnantes. Ou bien les gauchos rentrant au galop à l’estancia, alors qu’une lumière de fin de journée vient les eclairer… De l’aube au crépuscule, le spectacle est absolument permanent à l’estancia Nibepo Aike !

2 réflexions sur « Comme des gauchos à Nibepo »

  1. Hermosas fotos y relato!! que lindo haberlos conocido, lo que lamento es que desde el día que llegaron estoy de reposo!!recuerdan que les mostre mi pantalon con pasto!!bueno esa caida derivo en una distencion de ligamento y 15 dias de reposo!!!jaja abrazo enorme!! y salu!!

  2. géniaux les portraits … on vous revoit de près , vous êtes beaux ! les cheveux et barbes poussent … vous avez bonne mine la jeunesse … formée par le voyage ! A bientôt pour encore de belles aventures … avec Yolande !

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