Un Taxi por Viñales por favor

Quand on dit à David (notre hôte à La Havane) que l’on souhaite aller à Viñales, il nous répond : « Pas d’y ploblème, le plous simple c’est d’y aller avec oune taxi collectif. » Parfait ! On s’attend alors à un vieux tacot sans forme…

Lada aéroport
Sexy lada !

Mais non, c’est une belle américaine aux formes généreuses qui pointe le bout de son nez !

Taxi vinales
Un taxi qui a du charme…

Elle n’est certes plus dans sa première jeunesse mais elle a un charme et une classe indémodables ! On peut y loger confortablement 5 passagers : 2 à l’avant à côté du conducteur et 3 à l’arrière. En Inde, on arriverait à faire rentrer au moins 10 personnes dans l’habitacle et quelques autres sur le toit. Il va sans dire que les ceintures sont ici en option…

Intérieur taxi
Une clim’ improvisée…

Une fois sortis de La Havane et de ses gazs d’échappement (les vieilles américaines n’ont pas que du bon…), on s’engage sur la grande autopista reliant La Havane à Pinar del Rio. Pas un chat sur la route, seules les affiches révolutionnaires animent notre voyage !

On atteint alors Viñales après à peine trois heures. Mais ce sont les derniers mètres, ceux pour trouver la Casa de Pedrito y Esperanza, qui semblent interminables dans notre carosse qui fait aussi office de sauna. On finit par trouver Esperanza qui nous accueille comme des amis de longue date venant passer un énième séjour chez elle… Mi casa es tu casa prend alors tout son sens !

Repas Vinales
Repas gargantuesque chez Esperanza et Pedrito… oui oui, pour deux personnes et non quatre !

Terre de mogotes (formations rocheuses dont l’histoire est assez floue), Viñales est surtout une terre où il fait bon vivre, où les jours s’écoulent un verre de mojito à la main en dansant la salsa ou en écoutant du son. Quand l’on commence à se languir, il suffit de le dire à Esperanza qui nous arrange alors une balade à cheval dans la vallée du Silence ou nous dégote des VTT rendrant jaloux l’illustre Absalon !

Hasta luego Esperanza, vamos a Trinidad !

Départ Vinales
Et c’est reparti, merci pour tout !

T & G

Bon plan photo de Viñales : coucher de soleil depuis l’hôtel Las Jazmines. La vue sur la vallée de Viñales y est extraordinaire et on peut même s’y baigner !

La belle Havane

On arrive à Cuba pas franchement remis du décalage horaire du siècle… Mais on est tout de suite éblouis. Ça fait très longtemps qu’on n’a pas vu une grande ville aussi belle… Peut-être depuis San Francisco ou La Nouvelle Orléans.

La Havane est un savant mélange d’ancien avec les quartiers populaires, et de nouveau avec le quartier rénové de la Vieille Havane.

Cuba et américaine
Une veille américaine parmi tant d’autres dans Centro Habana (Reina/Bolivar & Campanario).

La Vieille Havane a été rénovée de manière magnifique mais tout y est très voire trop propre. On se croirait alors presque dans une ville du sud de la France !

Plaza de la Cathedral
Plaza de la Cathedral un jour de pluie…

Mais c’est dans ce quartier que l’on mange le mieux. Une langouste coûte deux sous, une entrée exquise à base de poivrons et thon 1,5 sous et un chocolat froid divin seulement un sou…

C’est en s’éloignant de la Vieille Havane qu’on découvre la vie locale. On est très surpris par le nombre de locaux qui se baladent dans les rues, en pleine journée en plein milieu de semaine… On voit alors de nombreux locaux qui réparent leur vélo ou voiture avec les moyens du bord. Autant dire, avec peu de choses puisque les ressources financières sont ici très limitées…

Révision tuk-tuk Havane
Révision des 10 000km, sous la direction du minot…

La Havane est un véritable musée à ciel ouvert, les vieilles voitures américaines se trouvant à chaque coin de rue. Elles datent toutes des années 1950 mais peu ont conservé leurs pièces d’origine : les moteurs sont asiatiques ou récupérés sur des vieux tracteurs, les pièces de rechange porto-ricaines, les transmissions européennes et seuls les intérieurs et carosseries ont survécu aux années !

Les tours en vieille voiture sont un juteux business. Le salaire moyen à Cuba est de 12$ par mois et la balade en vieille américaine se négocie à 25$ pour une heure… Il n’y a certainement pas d’autre ville dans le monde où l’on puisse s’asseoir sur un banc, contempler ces merveilles pour ensuite choisir si l’on veut se balader dans une Pontiac de 1955 bleue, une Cadillac de 1957 rouge, une Chevrolet de 1956 orange… On se laisse donc tenter par la Pontiac bleue de 1955… Ici, tout est d’origine, y compris le moteur.

Balade voiture Havane
Hors du temps…

L’intérieur est absolument sublime, les détails invraisemblables… C’est un véritable voyage dans le temps que de se promener dans ce carosse !

On profite de notre séjour à La Havane pour visiter le superbe musée de la révolution, belle entrée en matière pour comprendre le régime mis en place. Sur la fin de la visite on trouve que l’histoire est bien joliment racontée, la propagande bat son plein… Et ce n’est que le début !

On ne pouvait quitter La Havane sans visiter le musée du rhum, visite guidée effectuée au pas de charge au terme de laquelle un petit verre de rhum de 7 ans d’âge nous revigorre alors qu’il pleut bien dehors…

Havana Club Museum Rhum
Une dégustation de 7 ans d’âge…

Très réputé, on tente ensuite d’aller voir le ballet national au Grand Théâtre de La Havane. Mais comme beaucoup de choses durant notre séjour à La Havane, ce dernier est en rénovation. On se rend donc au Théâtre National, sur la Place de la Révolution, à deux pas des statues à l’effigie de Che Guevara et Camilo Cienfuegos.

Che Havane
La victoire, toujours…

Le théâtre ne paie vraiment pas de mine : les systèmes de son et lumière doivent dater d’avant la chute du mur de Berlin… Les danseurs doivent parfois attendre quelques secondes que la musique démarre. Mais les danseurs du ballet cubain parviennent malgré tout à réaliser une représentation du Lac des Cygnes de qualité… Une bien belle soirée !

Direction Viñales en taxi… Pas tout de suite en fait, on fait d’abord un test de consommateur entre Tukola et Coca-Cola ! Résultat : ils sont au coude-à-coude…

Coca-Tukola Havana
Lequel est un Coca-Cola, lequel est un Tukola ?

T & G

Bon plan photo de La Havane : Un tour photo avec Raul P. (nous contacter pour ses coordonnées). Photographe, peintre et professeur d’art, il vous emmènera dans des endroits auxquels vous n’auriez jamais pu accéder par vous-même comme l’appartement d’un de ses amis, avec une terrasse à deux pas du Capitole… 😉

Un anniversaire de 39h entre Asie et Amérique

Au départ, Guillaume devait fêter son anniversaire entre l’aéroport de Rangoun et Singapour. À la place, grâce au service client extraordinaire de Singapore Airlines*, nous sommes parvenus à avancer nos billets d’avion (sans frais) de manière à ce que l’on passe l’anniversaire de Guillaume entre Singapour, Tokyo et Los Angeles…

Après quelques jours dans la ville du futur où nous sommes notamment allés nous balader aux Gardens by the Bay, véritable prouesse architecturale surplombée par les fastes de l’hotel Marina Bay Sands où un Sprite coûte la bagatelle de $8, nous voilà de retour dans l’incroyable aéroport de Singapour.

Gardens by the Bay Singapour
Surréaliste on vous dit…

La journée commence avec un brunch d’anniversaire composé de bacon, œuf et tomates, accompagné de délicieuses boissons…

On embarque ensuite dans le géant des airs qu’est l’A380. Il y a quatre classes : économique, business, première et suites… Pour nous, ça sera voyage en classe économique, malgré nos tentatives de surclassement « pour anniversaire ».

Encore une fois, nous sommes émerveillés par la qualité du service de Singapore Airlines… Tout commence quelques instants après s’être assis quand on nous apporte une serviette chaude pour se nettoyer mains et visage.

Serviette Singapour Airlines
Un service d’exception qui commence dès l’embarquement…

Après cet instant détente, il est alors temps de consulter le programme des festivités. On ne compte pas moins de 300 films, 300 séries télés et une sélection musicale des plus complètes. Bref, il n’y a pas de quoi s’ennuyer ! Et si c’était le cas, vous pouvez toujours consulter un des nombreux journaux et magazines (en anglais, français, japonais) à disposition… Accompagnez le tout d’un repas succulent et vous arrivez à Tokyo 6 heures plus tard sans avoir vu le temps passer…

Le soleil se couche alors sur l’aéroport de Tokyo, l’embarquement pour le vol Tokyo-Los Angeles est imminent.

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Début de nuit ou de journée ?

Vous avez tout juste le temps d’acheter un journal local et de vous rendre compte que l’on utilise ici des pièces trouées !

Pièce Japon
Un sou à trou !

C’est alors une véritable course contre la montre qui commence : il est 20h (heure de Tokyo) au moment du décollage. Il fait nuit noire. Mais dans une improbable course avec le soleil, le jour se lève sur un nouveau 11 juillet…

Après quelques petits sommes entrecoupés de festins, on arrive donc à Los Angeles en milieu d’après-midi toujours le 11 juillet.

Kaz nous attend à l’aéroport et on prend alors la direction de Beverly Hills. On n’est pas de retour en France mais on se sent ici comme à la maison, dans cette belle Californie ! On tente d’avaler les 14 heures de décallage horaire dans la piscine du Beverly Hills Tennis Club puis autour d’une quesadilla qui nous rappelle le Little Chihuahua ! On arrive alors à la fin d’un 11 juillet qui a duré 39h… C’était tout simplement surréaliste !

La suite du weekend est rythmée par les retrouvailles avec les amis descendus de San Francisco, des dégustations de bacon et de burger et un petit passage par Manhattan Beach.

Après cette pause réparatrice dans le cocon de Mairi et Stewart, il est temps de repartir sur la route. Les sacs à dos ont basculé dans la catégorie surpoids passant de 11kg et 10kg à 20kg et 15kg ! Il va falloir trouver une solution 😉

T & G

Bon plan photo de Singapour-Tokyo-Los Angeles : les innombrables levers et couchers de soleil dans les airs…

*Cet article n’est en aucun cas affilié ou sponsorisé par Singapore Airlines. Il est le simple reflet d’une réalité qui dépasse l’entendement…

Le Myanmar en trois questions et quelques chiffres

Qu’est-ce qui t’a le plus plu au Myanmar ?
Tiffany : Je ne savais pas du tout à quoi m’attendre pour le Myanmar. Je savais que c’était beaucoup moins développé que les autres pays d’Asie du sud-est que nous avons visité mais à part ça, je n’avais aucune attente particulière. Je me permets donc de dire que tout m’a plu 🙂
Après, s’il faut vraiment choisir, je dirais :

  • daille d’or pour la rando de Kalaw au lac Inle : des paysages vraiment magnifiques qui rappellent ceux de Munnar en Inde mais avec la chaleur en moins.

    Jeux de lumière Trek Lac Inle
    Des jeux de lumière incroyables à deux pas du lac Inle…
  • Médaille d’argent pour Bagan : un lever ou coucher de soleil sur la plaine des temples ressemble vraiment à un rêve.

    Temples Bagan
    Des centaines et centaines de temple à perte de vue…
  • Médaille bronze pour Mandalay : bien que les grosses villes ne soient pas trop mon truc depuis le début du voyage, celle-ci s’est révélée bien plus que cela. L’authenticité des rencontres, que cela soit les moines ou les gens dans les restaurants, y était toute aussi incroyable que dans les campagnes, et le pont UBein a un potentiel photographique sans limite…

    Clownerie UBein
    De la clownerie encore et toujours…

Guillaume : Terre encore presque vierge du fait d’un gouvernement loin d’être démocratique, l’ensemble du Myanmar semble être un voyage dans le temps. On se croirait en France de retour au début ou milieu du siècle dernier…
Jour après jour, c’est un véritable spectacle qui s’offre à nous mais s’il fallait choisir, je dirais le lac Inle et le trek pour y arriver.

Retour travail Kalaw-Lac Inle
Retour d’une longue journée aux champs !

Au dela des pêcheurs, le lac est plein de surprises : des tisseurs aux fabricants de cigares en passant par les potiers et vendeurs descendus des montagnes voisines. Un véritable coin de paradis dans des paysages féeriques…

Rayons divins Lac Inle
Des rayons absolument divins…


Qu’est-ce qui t’a le plus surpris/choqué au Myanmar ?
Tiffany : Dans le positif, la réaction des gens ! On sentait vraiment leur enthousiasme à nous parler ou leur timidité cachée derrière des sourires. Et plus particulièrement, les réactions de tous face au “Thanaka” que je mettais sur mon visage presque tous les jours : pas une fois il ne m’est arrivé d’en mettre et de ne pas recevoir de compliment.

Thanaka Tiffany
Thanaka !

Dans le moins positif, les feuilles de béthel que tout le monde, aussi bien hommes que femmes, mastique tout au long de la journée. Dans les conséquences les moins graves, cela rend la conversation encore plus difficile (imaginez-vous essayer de baragouiner en anglais avec un chocolat Mon Cri dans la bouche). Parfois les situations sont plus gênantes : la feuille est remplie de plusieurs ingrédients qui une fois mélangés (suite à la mastiquation) créent une substance bordeaux, que le mâcheur crache… toutes les 30 secondes ! Petit conseil si vous y allez, attention où vous mettez les pieds !

Guillaume : On parle du Myanmar comme une terre encore vierge de touristes. En réalité, le tourisme bat déjà son plein ! Entre Kalaw et le Lac Inle, ce sont 30 guides qui se relaient en basse saison et 100 en haute saison. Il y a tellement de visiteurs qu’on a parfois du mal à loger tous les touristes dans la petite ville de Kalaw !

Je ne m’attendais non plus pas à tant de haine envers les birmans (peuple majoritaire du Myanmar). Le gouvernement n’y est sans doute pas étranger puisqu’il a tenté d’imposer la culture birmane au détriment des cultures Shan, Kachin et autres, en interdisant notamment l’apprentissage des dialectes et le port de vêtements traditionnels.

Quel est ton plat préféré au Myanmar ?
Tiffany : Je dirais bien la salade de feuilles de thé, mais une seule sur les 3 que j’ai testées était vraiment bonne 🙁 Je vais donc voter pour les samoussas que nous avons mangés à Hsipaw, au hasard dans le restaurant qui s’avérera avoir le meilleur rapport qualité-prix de toute l’Asie !

Repas shan
Buns, samoussas et thé Shans !

Guillaume : Les soupes Shan, légères, alliant nouilles locales et épices. Un régal même par temps chaud !

Soupe Shan
Un repas parfait !

 

Quelques chiffres :

Répartition des dépenses journalières au Myanmar :

bilan_budget_birmanie
Budget journalier moyen pour 2 personnes : $57.40

 

Répartition de l’utilisation des optiques au Myanmar :

Bilan Optiques Myanmar
La focale fixe grand angle (18mm) et le zoom téléphoto (55-200mm) presque à égalité…


Le moyen de transport le plus lent : le cheval de la gare routière de Bagan
à l’hôtel à Nyang U en plein milieu de la nuit

L’endroit avec le plus de moines mais qui n’est pas un monastère : la colline de Mandalay où les touristes viennent pour voir le coucher de soleil et finissent par devenir professeur d’anglais…

Le jour le plus chaud : un des derniers jours à Rangoun où les 45°C étaient difficilement supportables

Le WiFi le plus rapide du Myanmar : le Shangri La à Rangoun est le seul endroit de toute le pays où nous avons eu une connexion suffisament puissante pour pouvoir mettre à jour le blog ou même tout simplement ouvrir plus de 2 pages Internet en même temps (généralement Facebook et lequipe.fr pour suivre la Coupe du Monde de Football !)

Itinéraire Myanmar :


Afficher Tour Du Monde Photo Myanmar/Birmanie sur une carte plus grande

Yangon, ville de contrastes

Pour notre dernier trajet en bus au Myanmar, on s’ offre un bus VIP ! Le début de voyage secoue un peu mais ce n’est rien par rapport à ce qui nous attend… On fait une première pause puis une deuxième puis une troisième qui s’éternise sérieusement.

Bus VIP Myanmar
VIP = 3 sièges de front au lieu de 4…

Guillaume descend pour voir ce qu’il se passe et nous sommes tout simplement bloqués à un barrage militaire en raison du couvre-feu en vigueur à Mandalay. Il est minuit. Nous devons attendre 5h du matin pour pouvoir continuer. La file de camions, bus, taxis, motos, pick-ups est interminable ! Et elle s’allonge à vue d’œil… On s’occupe comme on peut. Certains dorment à même le sol, d’autres regardent la Coupe du Monde de football sur une télé embarquée.

Couvre-feu Mandalay
Les chauffeurs du bus se reposent avant de reprendre la route cinq heures plus tard…

On n’avait encore jamais été bloqués à une frontière mais c’est l’impression que ça nous donne… Certaines personnes arrivent tout de même à passer la frontière… Il faut être dans les petits papiers. En Inde, presque tout est toujours possible avec de l’argent, c’est aussi le cas ici. Quelqu’un vient alors vous chercher et vous emmène de l’autre côté à l’arrière de sa moto !
Après quelques heures alternant les positions debout, allongée ou couchée, on repart !

C’est donc au bout de 20 heures de bus que l’on arrive à Rangoun. Le moins que l’on puisse dire c’est que tout au long de notre séjour au Myanmar, les voyageurs croisés n’ont pas dressé un portrait flateur de l’ancienne capitale (la capitale a déménagé à Nay Pyi Taw en 2005 mais Rangoun reste un pôle de décisions majeur).

Dès notre arrivée, on trouve cependant à Rangoun un charme. Un charme désuet. Rangoun n’a assurément pas le modernisme et le côté asceptisé de Singapour mais les vieux batiments, certains très imposants, rappellent le faste et la grandeur passée du Myanmar. De lépoque où l’aéroport de Rangoun était le plus grand d’Asie du Sud-Est, de l’époque où l’Université de Rangoun était une des plus reconnues d’Asie du S-E, de l’époque 1 Khyat s’échangeait contre $2 (en 2014, 1 Khyat s’échange contre $0,001). Mais c’était il y a bien longtemps, avant que l’armée ne décide de prendre le pouvoir en 1962.

Certains bâtiments publics rappellent la belle époque, que ce soit le bâtiment de la marine ou le bâtiment des douanes. Rangoun présente aussi une concentration assez impressionnante d’hôtels de luxe, que ce soit le Sule Shangri-La au WiFi surréaliste ou le Strand, passé d‘un hôtel miteux à un hôtel convoité en quelques décennies

Mais s’arrêter à ces beaux batiments serait se leurer devant la réalité. De bon matin, Guillaume monte donc dans un train local, qui fait une boucle de 3h autour de Rangoun.

Rangoun trains
Trains en gare de Rangoun

On assiste ici à une toute autre réalité. Il n’y a pas de délimitation entre la ville et les rails comme il y en aurait en France. La vie se déroule le long des rails. On y voit des gens cuisiner, manger, jouer, faire sécher leur linge ou même faire leur marché à quelques centimètres des rails.

Marché rails Rangoun
Poissons, légumes, oeufs de caille,on peut tout trouver le long des rails !

Malgré cette misère, il y a toujours de grands sourires sur les visages. Notamment sur le visage de Soukaboko, 10 ans, grand fan de Chelsea et Fabregas.

Soukaboko Rangoun
Il parle un anglais parfait et lit déjà les nouvelles internationales…

C’est sous la pluie qu’on termine notre séjour au Myanmar avec une visite de la pagode Shwedagon dont le coût d’entrée (pour les touristes) a triplé en deux ans ! A ce rythme-là, le coût d’entrée va vite rattraper celui du Taj Mahal. La pagode est très belle mais le Taj Mahal est inégalable…

On prend la direction de l’aéroport après ces quelques jours à Rangoun. Ici, pour pouvoir ne serait-ce que se présenter au comptoir de la compagnie aérienne il faut montrer son passeport et son billet électronique. Devant nous, une dame n’a ni passeport ni billet. Elle parlemente un peu avec le militaire. Un ami du militaire arrive ensuite. La dame en question lui donne des petits billets et le tour est joué, le militaire l’autorise à rentrer dans l’aéroport sans billet ni passeport…

Direction Singapour puis Tokyo et Los Angeles ! Tout ça avec Singapore Airlines 😉

T & G

Bon plan photo de Rangoun : Le Rangoun Circle Train, qui part de la gare principale de Rangoun. Le billet coûte 200 Khyats soit $0,2 !

Astuce photo : Pourquoi faut-il se rapprocher de son sujet ?

Rangoun Soukaboko astuce
Photo prise à 18mm (27mm sur un capteur plein format)

Un train pour Hsipaw

Après la victoire de la France face au Nigéria, on ne va pas se coucher pour autant, notre train pour Hsipaw, dans le nord de l’état Shan part à 4h du matin ! On avait connu les arrivées tardives mais c’est notre premier départ si matinal ! En arrivant à la gare de Mandalay, il n’y a pas grand monde, hormis quelques birmans qui se reposent allongés sur le sol et quelques militaires qui renfilent leur uniforme après avoir dormi en longyi, longue jupe traditionnelle portée par les femmes aussi bien que les hommes.

Gare Mandalay
3h30 du matin, tout le monde debout !

C’est donc à 4h du matin que le train s’élance tant bien que mal. Il nous faut d’abord éradiquer les quelques araignées ayant élu domicile à nos places…
On voyage en classe supérieure, pour la modique somme de 3950 Khyats ($4) et ceci inclut 1.3Ks ($0.001 !) d’assurance vie… En classe supérieure, les sièges ressemblent aux sièges d’un TER tandis qu’en classe ordinaire, les gens sont assis sur des bancs en bois…

Classe ordinaire train Hsipaw
Autant dire qu’ici ça doit secouer avec les bancs en bois !

Dans notre wagon, nous sommes accompagnés de quelques militaires, dont un ayant décidé de nous faire partager ses goûts musicaux dirons-nous intéressants…

Quelques moines sont aussi parmi nous. Ainsi que quelques occidentaux et un employé du gouvernement.

Moine train Hsipaw
Un passager comme un autre…

Le jour se lève petit à petit, on apprécie alors les paysages vallonnés qui nous entourent.

On s’arrête de village en village. À chaque arrêt, quelques personnes montent et font la queue auprès de l’employé du gouvernement. Ils remplissent alors un formulaire et redescendent avec leur paie en main !

Paie train Hsipaw
Jusqu’à Pyin Oo Lwin, c’est un véritable défilé…

De la même manière qu’en Inde, quelques vendeurs ambulants viennent nous proposer leurs mets.

Train Hsipaw repas
Il suffit de passer la tête par la fenêtre et voilà !

Les arrêts en gare, ou au milieu de nulle part, sont plus ou moins longs. Quand la sonnerie retentit, il faut vite remonter dans le train. Il s’agit de ne pas le louper : le train suivant est dans 24h…

Départ train
Mieux vaut ne pas le louper !

Entre deux gares, les yeux se ferment, se reposant pour le clou du spectacle : le viaduc de Gokteik. On ne blague alors pas avec la sécurité : on ferme les portes latérales alors qu’en temps normal on peut voyager à moitié dehors…

On aperçoit le viaduc d’assez loin mais il se fait désirer… Après de nombreux virages, nous nous trouvons à quelques dizaines de mètres du lit de la rivière et profitons d’une vue imprenable sur toute la vallée…

Une fois l’attraction majeure passée, et après tout de même déjà 8h de train, on se demande combien de temps il nous reste. Certains disent 2h, d’autres 4h. C’est au final après 12h de train qu’on arrive dans la chaleur de Hsipaw et qu’on est accueillis par les rabatteurs des hôtels… Lassés des connexions internet fonctionnant au ralenti, on leur demande donc s’ils ont une bonne connexion. Ils sourient et nous répondent « Oui oui, nous avoir Myanmar WiFi ». Mmmh…

Au départ venus pour nous balader quelques jours dans les villages environnants, les 45°C nous rebutent… Notre séjour devient alors culturel avec un apprentissage express de la culture Shan grâce à Win Aung, jeune guide dont la connaissance de l’histoire de son pays est impressionnante.

Hsipaw trek
D’un champ de maïs à l’autre…

La Birmanie est aussi appelée Myanmar. On apprend alors que les minorités, dont les Shan, préfèrent le nom Myanmar, signifiant « rapide et fort », puisque le nom Birmanie ne représente que le peuple Birman… De peuple fort, les Shan sont devenus peuple oppressé, le Général interdisant le port des tenues traditionnelles ainsi que l’apprentissage des dialectes ! Les choses ont maintenant un petit peu changé : il est désormais autorisé de porter les tenues traditionnelles mais les locaux ont maintenant perdu cette tradition et ne les portent désormais que pour les grandes occasions et plus dans la vie de tous les jours…

On se rend ensuite au Palace Shan sur les conseils de voyageurs, lieu de résidence du dernier prince Shan, qui fut emprisonné et tué bien qu’il soit encore aujourd’hui officiellement « manquant » : selon les autorités il n’a jamais été arrêté…

Shan Palace
Une maison qui a connu de sacrées aventures…

Notre séjour à Hsipaw est aussi gastronomique avec une nourriture Shan très appréciée dans un pays où l’on a parfois du mal à finir nos plats tant c’est gras. On visite une usine de nouilles. Comme dans beaucoup d’endroits au Myanmar, rien n’est motorisé… Tout se fait à la main : de la pesée des pâtes à l’emballage en passant par le pliage et leur refroidissement… Un véritable spectacle !

On va ensuite déguster ces nouilles dans un boui boui. Leur soupe Shan ainsi que les samosas sont exquis !

On quitte la chaleur de Hsipaw et on embarque dans un improbable voyage en bus jusqu’à Yangon…

T & G

Bon plan photo de Hsipaw : le passage du viaduc Gokteik. Le mieux est de se mettre dans le tout dernier wagon, vous aurez ainsi tous les wagons de tête dans votre photo !

Mandalay, ville de rencontres

Depuis le début du voyage, on trouve que les grandes villes sont plus difficiles à visiter que les autres endroits. Il n’est pas facile de savoir dans quel quartier résider. Et les logements ne sont souvent pas donnés, par rapport au reste du pays.

Mais Mandalay, grande ville, va nous surprendre par les rencontres que nous y faisons. C’est avec Ken, Jennifer et Andy que l’on arrive à Mandalay en milieu de nuit alors qu’on pensait y arriver au petit matin. Après une tentative d’arnaque habilement maîtrisée où on nous fait visiter une chambre avec clim’ mais où on nous donne en réalité une chambre sans clim’, on se fait réveiller au doux son de la sonnette pour un petit déj’ gargantuesque…

Nous rencontrons d’abord de véritables forçats : les fabricants de feuille d’or. Leur travail consiste à marteler un bloc d’or jusqu’à obtenir 720 feuilles d’or… Épuisés, ils se relaient toutes les heures !

Mandalay est un des seuls lieux de fabrication de feuilles d’or dans tout le Myanmar. Elles seront ensuite envoyées dans tout le pays où les pélerins les achèteront à l’entrée des temples pour les apposer sur les bouddhas.

Des surhommes nous passons aux marchands de tapis jade… Dans un marché où on peine à se déplacer tant il y a de monde, les vendeurs de jade se comptent par centaines. Des petits vendeurs aux gros qui brassent des millions de Khyats…

Vendeur jade Mandalay
Vendeur de jade semble être très très lucratif vu le monde qui gravite autour des vendeurs…

Au détour d’une rue, on tombe sur les artistes, ceux qui façonnent les pierres. Les normes de sécurité laissent à désirer, les doigts sont en sursis permanent…

Coupeur jade
C’est un travail de précision. Les accidents doivent être très fréquents…

Nous nous rendons ensuite à Mandalay Hill. Pensant admirer le coucher de soleil, c’est surtout notre rencontre avec des moines venus exercer leur anglais qui a rendu cette soirée mémorable. On rencontre Michael et Jacob, de leurs surnoms donnés par des voyageurs australiens…

Guillaume & moine
Guillaume et Michael refaisant le monde. Michael rêve de parcourir le monde. « But not in Afghanistant or Irak… »

Avant de devenir moines à Mandalay (avec l’accent en anglais « be a monk » ressemble énormément à « be a man »…), ils étudiaient les pensées du Bouddha dans des monastères proches de leur village Shan. Bien qu’ayant étudié toute leur vie la religion bouddhiste, ils se décrivent sans éducation… Ils sont ici pour étudier l’anglais et à la différence de la France où on dit étudier pendant 3/5/8 ans, ils disent qu’ils vont étudier toute leur vie… Ils sont plus jeunes que nous mais ont l’air tellement matures !

Tiffany & moines
Tiffany et ses frères moines. Tous fiers que l’on veuille prendre une photo avec eux !

C’est ensuite par objectif interposé que l’on rencontre des dizaines et des dizaines de villageois et moines traversant le pont U Bein à Amarapuram… Scène de la vie quotidienne pour les locaux, c’est pour nous un spectacle extraordinaire…

Moines U Bein
Scène surréaliste pour nous, juste normale pour eux… Ils sont en chemin pour l’aumône de nourriture.

On ne peut partir de cet endroit mythique sans quelques petites clowneries…

Dernière soirée, dernière rencontre : les Moustache Brothers. Opposants au pouvoir, les 3 compères ont fait quelques séjours derrière les barreaux et il est encore aujourd’hui fortement déconseillé aux locaux d’assister au spectacle… Pas de souci cependant pour les voyageurs. Le spectacle, qui se fait un peu vieillissant, allie sketches, vidéos de leurs plus beaux exploits (spectacle devant la demeure d’Ann San Sun Yii, qui a conduit deux d’entre eux en prison et mention dans le film About a Boy), chants et danses traditionnelles.

Pancartes Moustache Brothers
Pendant tout le spectacle, Par Par Lay montre des pancartes appuyant ses propos.

Ils ne sont maintenant plus que deux, le laron principal, Par Par Lay, étant décédé il y a peu de temps, on sent la belle époque révolue…

KGB Moustache Brothers
L’ensemble des services secrets qui sont à leurs trousses… En réalité, le gouvernement birman est le seul qui les menace !

Mais ils continuent malgré tout à donner tout leur coeur et énergie chaque jour de la semaine, 52 semaines par an !

Devanture Moustache Brothers
Par Par Lay posant devant la salle de spectacles qui est en réalité un garage…

Direction Hsipaw, dans le nord de l’état Shan !

T & G

Bon plan photo de Mandalay : le pont U Bein à Ammarapuram. Privilégiez une visite au petit matin, bien plus calme qu’au coucher de soleil…

La féerie de Bagan

Quand on quitte un endroit comme le lac Inle, on se demande forcément si la prochaine étape ne va pas paraître un peu fade. On arrive encore à une heure improbable dans la region de Bagan. Quand on nous propose un trajet en taxi ou à l’arrière d’une charette tractée par un cheval pour aller à l’hôtel, le choix est vite fait…

Cheval Bagan
En fait, c’était peut-être plus rapide en taxi… Tant pis !

Espérant récupérer du coucher très tardif, on ne pouvait rêver mieux qu’un réveil aux doux sons de la perçeuse à 7h du matin…

Les temples de Bagan étant assez dispersés, on loue des e-bikes pour nous rendre d’un site à l’autre. Sur le papier, le concept fait rêver : ça ne pollue pas et ça avance presque à la vitesse de l’éclair.
Quand on sait que les engins sont munis de pneus dignes des Hutchinson Python de la belle époque et que la batterie ne vaut pas un kopek, on maudit un peu le constructeur. Mais rien ne vaut un retour à la nuit tombée à la force des mollets… Autant dire que ça revient à essayer de faire avancer un tank !

eBike Bagan
Ca fuse !

Comme à Angkor, pas facile de se repérer devant la myriade de temples. On peut monter en haut de certains d’entre eux et la vue est  alors imprenable, bien plus impressionnante qu’à Angkor où les sites sont assez éloignés les uns des autres.

Lever soleil Bagan
Par milliers…

Mais par contre, à Angkor on pouvait pénétrer dans la majorité des temples, ce qui n’est pas le cas ici puisque nombre de temples sont des stupas, pyramides sans porte d’entrée… 

Et à la différence d’Angkor, Bagan est un véritable lieu de vie, avec des villages situés au milieu des temples. Il n’est ainsi pas rare d’y voir des paysans déplacer leur troupeau.

Les temples et stupas s’étendent à perte de vue sur la plaine de Bagan. On dit qu’il y en aurait plus de 3 000, on en visite à peine une vingtaine. Mais le peu que l’on visite est très impressionnant ! Et quand l’on y ajoute des conditions météo féériques, autant dire qu’on est comme deux enfants dans un magasin de jouets…

Arc-en-ciel Bagan
Un double arc-en-ciel au-dessus de Bagan, du jamais vu !

Bagan est un des centres névralgiques du tourisme birman. Les vendeurs de souvenirs ne se comptent plus…
Leur technique d’approche est bien huilée. Ils nous demandent d’abord d’où on vient. En apprenant qu’on est francais, ils nous demandent alors si on leur a amené du parfum. Bien evidemment ! Ils nous montrent ensuite leur stand ambulant. « C’est moins cher que chez Leclerc » dixit l’un d’entre eux… Difficile de résister…
Ce n’est qu’en s’éloignant des temples principaux que ça se calme !

Vendeur Bagan
Les peintres nous attendent de pied ferme…

On termine notre séjour à Bagan par un coucher de soleil d’exception et on se dirige ensuite vers Mandalay.

Coucher soleil Bagan
Il est pas magnifique ce paysage ?…

T & G

Bon plan photo de Bagan : un coucher de soleil dans le calme de Pya Tha Dah (ou Pya Tha Gyi en Birman) pendant que la foule est à Shwesandaw…

Le paradis du Lac Inle

Après trois jours de marche dans le sud de l’état Shan, on atteint les rives du Lac Inle. Comme pour mieux apprécier le beau temps à venir, on est accueillis par la pluie ! Après une longue traversée du lac, on atteint Nyaungshwe, à ne pas confondre avec son annagramme, Shwenyaung, 13 km au nord ! Nombre de voyageurs s’y sont égarés et n’ont jamais trouvé le lac ! C’est donc sous une belle pluie que l’on part à la recherche de nos gros sacs et d’un hotel. On élit domicile à Teakwood Guesthouse (Mosquito Guesthouse pour les intimes…).

Bien qu’infestée de moustiques, la guesthouse est très accueillante. On y essaie le Thanaka pour la première fois. Issue du frottement de l’écorce d’un arbre contre une pierre mouillée, la mixture est appliquée sur le visage dans le but de protéger du soleil d’une part (c’est donc mission impossible de trouver de la crème solaire en vente dans les magasins) et de rafraîchir et vitaliser la peau d’autre part. C’est en réalité une marque de beauté : tout au long de la journée, les locaux complimentent Tiffany avec des « very beautiful » à chaque coin de rue. Les locaux s’en appliquent sur le visage ou tout le corps. On se limite d’abord aux joues 😉

Bien que lieu de tourisme en devenir, le lac Inle a déjà bien changé en peu de temps puisqu’il accueille maintenant plus de 50 villages quand il en accueillait à peine 10 il y a 15 ans ! Malgré ce développement, on tombe sous le charme ! De mémoire de photographes, on ne se rappelle pas avoir visité un endroit avec un tel potentiel photographique ! Les visages, objets, paysages, absolument tout attire l’oeil ! Pas de repos à l’horizon…

Bateau rayons soleil lac Inle
Des rayons divins incroyables…

On visite différents villages, ayant chacun leur spécialité. On se rend d’abord à In Phaw Khone, spécialisé dans le tissage à partir de la fibre issue de l’arbre de lotus.

Fibre lotus lac Inle
C’est ainsi qu’on extrait la fibre de l’arbre de lotus !

On avait été séduits par la qualité des produits à Siem Reap mais on atteint ici un autre niveau. Les machines, très rustiques, datent pour certaines du début du siècle dernier, en attestent certains accessoires… Il y règne une ambiance incroyable avec les chariots qui claquent à intervalles réguliers…

On découvre ensuite les ateliers de fabrication de cigarillos à Nampan. Ceux-ci sont confectionnés à base de tabac, miel, tamarine, sucre roux, banane, alcool, sel et graines d’anis. Le tout, sans nicotine !

Direction ensuite les ateliers de bijoutiers qui transforment les pépites d’argent en bagues, colliers et boucles d’oreilles ainsi que magnifiques boîtes en bois ornées d’argent. Le travail réclame une minutie extrême : à l’oeil nu on a même du mal à discerner certains détails. Autant dire qu’une telle journée nous déleste de quelques milliers de Kyats (quelques euros/dollars).

On finit la journée par un passage au monastère des chats sauteurs qui ont, à notre grand désarroi, arrêté de sauter… Le monastère sera sans doute rebaptisé monastère des enfants marchant sur les mains après notre passage 😉

Insatiable, Guillaume remet ça le lendemain, avec en tête l’image mythique du lac…

Pêcheur lac Inle
Ca, c’est fait !

D’abord venu pour les pêcheurs, il est en réalité ébloui par le marché de Nampan. Le marché se déplace chaque jour de village en village et revient à Nampan tous les cinq jours. Certains villages sont devenus très touristiques mais pas Nampan.

Bateaux Nampan
Pas facile de retrouver son bateau après avoir fait ses emplettes…

Pas un occidental à l’horizon mais plutôt des locaux en quête de bambou, noix de béthel ou autres produits locaux… C’est le marché le plus impressionnant depuis le début de notre voyage. Il est tellement grand et fréquenté que Guillaume peine à y retrouver le buraliste chez qui il a réservé le programme du mondial brésilien…

De surprise en surprise, Guillaume se rend ensuite dans le village de  Kyauk Taung où il exerce ses talents oubliés de potier… Il y a du boulot !

Pour couronner le tout, il est ensuite invité à un mariage… On l’invite ensuite à déjeuner avec l’ensemble du village. C’est juste improbable… Une journée au bon endroit au bon moment en somme 😉

Mariage Inle Lake
Les mariés attendent patiemment pendant que les invités boivent le thé…

Sur le départ du Lac Inle, on aperçoit des miroirs naturels absolument époustouflants. Nous sommes à deux doigts de sauter du bus mais Bagan nous attend !

T & G

Bon plan photo du Lac Inle : Le marché des cinq jours. Il suffit de trouver où il sera le jour suivant et le tour est joué !

De Kalaw au Lac Inle

Après une journée à Yangon qui nous a semblée interminable à attendre notre bus pour Kalaw, on arrive enfin dans cette ville paisible du sud de l’état Shan. La Birmanie est divisée en 7 régions et 7 états, les 7 états étant dénommés par le nom de la minorité y résidant.

Aung Mingalar Bus
Petite sieste avant de prendre la route…

On arrive donc à Kalaw (prononcé [kalo]) les yeux hagards à 3h30 du matin après un voyage au rythme des sons pop birmans à la mode, un arrêt sur une aire d’autoroute où l’électricité coule à flot (alors que l’autoroute est plongée dans l’obscurité totale) et un déluge qui ressemble bien à un début de mousson.

Bus Yangon-Kalaw
Le deuxième tome du Seigneur des Anneaux ne va pas faire long feu…

Il nous faut alors très peu de temps pour réaliser que le Myanmar a bien l’air d’être le paradis de la photo dont tout le monde parle. Malheureusement, on ne peut visiter le paradis dans son ensemble. Il y a trois types de zones en Birmanie : blanches, marrons et noires. Les blanches sont accessibles à tous, les marrons nécessitent un permis pouvant aller jusqu’à plusieurs centaines de dollars et les noires sont personna non grata, parfois même pour les locaux ! On se contentera des zones dites blanches, ce qui va déjà bien nous occuper !

Balade monastère Kalaw
Rencontré 5 minutes plus tôt, il nous montre son lieu de retraite, perché dans les montagnes !

Dès le surlendemain, on part en compagnie de la vieille Europe en direction du Lac Inle. La température est douce, ce qui rend la marche agréable. On a même droit à une petite pluie fine de temps en temps pour nous rafraîchir. On atteint rapidement un point de vue imprenable sur la vallée de Kalaw.

Point de vue vallée Kalaw
Ca envoie !

Après quelques montées et descentes, on atteint un village Danu. On déjeune dans une petite maison ou l’on dévore des chapatis nous rappelant l’Inde !

Montée trek Kalaw
Pas un brin de plat à l’horizon…

En repartant, on s’arrête à l’école du village. Il y a une trentaine d’enfants, émerveillés par notre passage. On ne s’éternise pas trop, leur apprentissage de l’anglais attend !

La pluie débarque, rendant les chemins bien glissants. On se croirait presque revenus à Phnom Penh… Plus on s’éloigne de Kalaw, plus la vie se fait rurale. On se balade au milieu des champs et il y a énormement de monde qui travaille dur malgré la pluie.

Travail champ femme-enfant
Bébé ne reste jamais seul à la maison…

Notre passage est rythmé par les Mingalaba (Bonjour en birman) lancés par les locaux. On n’avait pas encore rencontré de peuple aussi accueillant et souriant. Quel régal !

Retour Kalaw
L’heure du retour après une longue journée aux champs !

On arrive au village de Sherpin avant que la météo ne se gâte trop. Avant de passer à table, on assiste à un véritable concert lors de la récitation des leçons.

Leçons Sherpin
Rien de tel qu’un apprentissage à la lueur des bougies…

Notre cuisinier personnel, Jey Ho, nous régale avec une myriade de plats birmans et shans.

Roi des fourneaux Kalaw-Inle
Jey Ho, digne des plus grands chefs !

Le lendemain, c’est sous la pluie que l’on quitte le village. On ne change pas une méthode qui gagne : paysages magnifiques, vie rurale d’un autre siècle et locaux aux visages incroyables avant d’arriver à un monastère pour notre pause déjeuner.

C’est aussi l’heure de la pause pour les moines qui jouent au foot, aux quilles ou regardent la télé.

On atteint Kyauksee, village Pa-O, en fin de journée. La pluie s’est arrêtée, les villageois sont encore en train de s’affairer quand on arrive. Certains coupent du bambou, d’autres fabriquent des paniers en bambou (à une vitesse dépassant l’entendement), ou rentrent des champs à dos de chars tirés par les buffalos. Un spectacle permanent…

Après une nuit dans une cabane faite exclusivement de bambou écourtée par les champs d’un coq sur le mauvais fuseau horaire, on prend la direction du Lac Inle.

Petit déjeuner Lac Inle
Dernier petit déj’ gargantuesque !

On ne tarde pas à apercevoir le lac, raison d’être du trek…

Jeu de lumières Kalaw-Inle
Incroyable on vous dit…

Mais ce n’est qu’après de longues heures, où ça commence à tirer sur les guiboles et les épaules, que l’on atteint le graal.

Un dernier repas préparé par notre divin cuisinier et on embarque sur le lac. Et devinez quoi, c’est la pluie qui nous accueille… Espérons qu’elle ne s’acharne pas trop !

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T & G

Bon plan photo du trek Kalaw-Lac Inle : Soyez à l’affût à chaque instant. Tout est absolument incroyable : les paysages, visages, objets de la vie quotidienne…