Une chose était sûre : si nous parvenions à atteindre Cabanaconde à temps pour attraper le bus de 14h, nous irions voir notre ami Arthur le lendemain. En guise de récompense après ces journées intenses dans le Canyon de Colca…
Le restaurant d’Arthurse trouve dans la vieille d’Arequipa, dans un coin reculé. L’ambiance épurée rappelle les beaux restaurants francais. À peine installés, on sait ce que l’on souhaite déjeuner : ce sera Ceviche en entrée, Lomo Saltado en plat et île flottante à la sauce Arthur en dessert.
La présentation des plats n’a rien à voir avec la nôtre… Avant même de déguster, c’est un plaisir des yeux. Arthur est un très grand…
Et une fois que l’on déguste, l’explosion de saveurs est incroyable : le ceviche de mahi mahi (de la dorade tropicale à en croire les sites de traduction de noms de poissons) est acide sans trop l’être, parfaitement équilibré par le côté sucré des patates douces…
Le Lomo Saltado d’alpaga est cuit à merveille. La viande est très tendre et légèrement plus forte en goût que du bœuf. Oh, quel régal !
L’île flottante, bien que surprenante avec une crème anglaise teintée de noix de coco et accompagnée de purée de pommes, est toute aussi délicieuse.
Un déjeuner bien mérité ! On a bien fait de l’avoir ce bus…
Direction Cuzco et le Machu Picchu. Caramba !
T & G
Bon plan photo d’un repas chez Arthur : avant même d’être un régal des papilles, la présentation des plats est un régal des yeux…
Quand on entend parler d’un canyon deux fois plus profond que le Grand Canyon aux États-Unis et dont la diversité de paysage ferait palir d’envie le moindre pays, on se dit qu’il faut absolument aller y jeter un coup d’oeil !
On n’a pas envie de le faire avec un guide parce qu’on est déjà sur le point de payer au prix très fort le trek du chemin des Incas dans quelques jours pour nous rendre au Machu Picchu. Une carte du Canyon de Colca digne de ce nom est cependant très difficilement trouvable, aussi bien sur Internet que dans la grosse ville voisine d’Arequipa. C’est donc avec des plans plus ou moins détaillés que l’on part pour 5 jours et 4 nuits dans le canyon de Colca !
Jour 1 : Arequipa – Cabanaconde – Sangalle
On prend la direction du Canyon de Colca de très bonne heure : un minibus vient nous chercher à 3h du matin devant notre hôtel. À peine dans le bus, on s’endort tous. Certains d’entre nous entrouvrent les yeux alors que les premières lueurs du jour apparaissent. On assiste alors à un spectacle magnifique : la pleine lune se couche et vient chatouiller les montagnes environnantes tandis que des tons rouges-orangés commencent à remplir le ciel.
Pas le temps de s’arrêter, il faut arriver de bonne heure à Cruz del Condor.
C’est dans une fraîcheur matinale que l’on attend patiemment le passage d’un condor. Même un condorinet (un petit condor) nous satisferait… Mais ce sont plutôt des oiseaux poids-plume qui viennent d’abord épater la galerie : Tiffany croit apercevoir le plus petit oiseau du monde (mi-abeille, mi-oiseau), Guillaume aperçoit un colibri.
Sorti de nulle part, alors qu’on n’y croyait vraiment plus, un condor pointe le bout de son nez. Puis un deuxième. Ils tournoient au-dessus de nous, se donnent en spectacle. Mais il est temps de repartir, l’Oasis de Sangalle nous attend.
Le bus nous dépose à Cabanaconde, dernière ville avant le néant… On se trouve alors à 3 300m d’altitude. Un dénivelé négatif de plus de 1 000m nous attend. Alors presque invisible, le gouffre du canyon se dévoile petit à petit, au fur et à mesure que l’on avale les virages serrés à forte déclinaison. Le chemin est franchement rocailleux.
Tout se passe bien jusqu’à une glissade sur un rocher traître. La cheville d’Alice cède. Heureusement, la voiture-balai n’est pas loin. Un muletier est en route pour Sangalle. Ni une ni deux, Alice saute sur une mule. On la retrouve quelques temps plus tard au Paraiso Lodge. La descente en mule a été épique, les bestiaux frôlant sans cesse le ravin…
Dans ces paysages parfois vierges de végétation, l’Oasis de Sangalle est surréaliste… La végétation est luxuriante, les palmiers se réjouissent de ce micro-climat.
On profite alors quelques instants de la piscine à la température revigorante avant que le soleil ne se cache derrière les montagnes. La baignade laisse la place aux jeux de cartes, au dîner et au coucher de bonne heure au terme d’une journée entamée il y a bien longtemps !
Jour 2 : Sangalle – Fure
On commence la journée de marche de bonne heure alors que Alice et Antoine remontent à Cabanaconde en cortège royal (à dos de mule) pour prendre la direction du lac Titicaca que nous aurons le plaisir de visiter en nous rendant en Bolivie.
Autant hier la journée était franchement descendante autant aujourd’hui elle s’annonce franchement montante : près de 800m de dénivelé positif nous attendent.
Un nouveau compagnon se joint à nous. Il a fait une bonne partie du chemin entre Cabanaconde et Sangalle avec nous et a dormi devant notre porte la nuit dernière. Voici Perro !
On commence donc la journée à la fraîche par une belle côte jusqu’à Malata. S’ensuit un peu de plat mais c’est un répit de vraiment courte durée. Les paysages sont extraordinaires. Notamment au mirador de Paclla où l’on voit tout l’est du Canyon de Colca.
Quelques photos plus tard, on part en direction de Fure. On pense déjà se trouver à l’altitude de Fure. La fin de journee devrait être plus facile que le début. Pas du tout ! Ce sont en réalité de véritables montagnes russes à flanc de colline montagne qui nous attendent ! Le village tant attendu de Fure se dévoile à la toute dernière minute, au détour d’un virage alors qu’on commençait à sérieusement douter de son existence…
On trouve asile chez Veronica qui nous concocte un repas de sportifs.
Guillaume part ensuite explorer la cascade de Huaruro. Le moins que l’on puisse dire c’est qu’elle vaut le détour. Mais ce sont encore des montagnes russes pour l’atteindre…
Après le dîner, on admire la voie lactée dans cet environnement sans aucune pollution lumineuse !
Jour 3 : Fure – Llahuar
Après la grosse journée de montée d’hier, c’est une journée plutôt descendante qui nous attend. On part encore de bonne heure pour éviter la chaleur. On atteint sans encombre Llahuar à la mi-journée. Perro nous suit toujours, et de plus en plus près. C’est peut-être nos odeurs de chiens errants… Llahuar est un véritable havre de paix avec plusieurs piscines naturelles aux températures différentes : 30, 35 et 40.
On savoure cette après-midi de repos. On pense alors que le retour sur Cabanaconde va être facile : on pense marcher jusqu’à Soro, qui se trouve à une heure de Llahuar, et ensuite monter dans un camion jusqu’à Cabanaconde. On apprend à la fin du dîner qu’il y a eu de récents éboulements et que le chemin entre Llahuar et Soro est impraticable. On va donc devoir gravir les 1 000m de dénivelé positif séparant Llahuar de Cabanaconde. Le dernier bus ralliant Chivay depuis Cabanaconde part à 14h. Le départ est donc fixé à 6h.
Jour 4 : Llahuar – Cabanaconde – Chivay
6h05, le soleil se lève tout juste et nous sommes déjà en route pour Cabanaconde.
Perro est encore à nos côtés. Autant dire que ça monte fort mais Perro ne semble pas avoir de mal. C’est loin d’être de la tarte cette dernière journée… Nous qui pensions en avoir fini en nous prélassant dans les bains chauds de Llahuar… Étant partis de Llahuar Lodge avant le petit dèj, on s’ improvise des casse-croûtes entre deux virages. On dévore même un festin à mi-course ! Plus on monte, plus on réalise le chemin parcouru depuis ce matin…
Pas peu fiers, on atteint Cabanaconde à midi et à 12h12, Obélix dévore son repas…
On grimpe ensuite dans un bus local pour rejoindre Chivay. On a passé 4 jours à marcher dans le canyon où les paysages magnifiques se succèdent mais ceux sur le long de la route sont aussi très impressionants… On atteint Chivay quelques heures plus tard.
La ville est sens dessus dessous : des cortèges de musiciens se baladent dans les rues en l’honneur de la Vierge Marie.
Toute la soirée, des groupes vont se succéder sur scène tandis que le public scande des « Vive Jésus », « Vive notre mère Marie ».
Jour 5 : Chivay – Arequipa
En chemin pour Arequipa, on passe par la Reserva Natural Salinad y Agua Blancas qui culmine à près de 5 000m. La végétation se fait nettement plus rare mais les lamas de plus en plus présents… Les paysages sont incroyables, avec de vastes plaines entourées de montagnes. On se dit alors qu’on n’a vraiment exploré qu’une toute petite portion de cette magnifique région…
Direction Arequipa puis Cusco !
T & G
Bon plan photo du Canyon de Colca : Le Canyon dans son ensemble est incroyable et surtout très peu photographié jusqu’à maintenant. La chute d’eau de Huaruro est particulièrement remarquable…
On arrive à Arequipa après une nuit passée dans un hôtel sur roue, un hôtel Cruz del Sur…
Après avoir déposé nos bagages, on rend visite à Arthur, chef (pas encore étoilé mais ça ne saurait tarder) ayant fait ses classes à Lyon et Grenoble. Il nous initie alors aux secrets de deux plats péruviens traditionnaux.
On commence par le ceviche [cévitché], qui se mange en entrée. L’origine est très floue, même pour Arthur. Le ceviche est un plat unique dans le sens où la cuisson se fait à froid. On coupe le poisson en dés de 2cm (la taille est très importante pour la cuisson !), que l’on saupoudre ensuite de sel et de citron. C’est le citron qui va « cuire » le poisson. Et pour stopper la cuisson du poisson, il suffit de verser une cuillère à soupe de jus d’oignon. Le tout est accompagné de maïs séché (revenu à la poêle) et de patates douces. C’est tout simplement divin…
Place ensuite au lomo saltado, plat principal aux origines asiatiques. C’est un mélange d’oignons caramélisés, de tomates et de pommes de terre accompagnant une viande d’alpaga (ou de bœuf) revenue dans de la sauce soja, du vinaigre et flambé au Pisco.
Après l’acidité du ceviche, place au côté sucré du lomo saltado.
Les deux se marient avec élégance et sont absolument extraordinaires…
Après une balade digestive plus que nécessaire, nous assistons à un festival de Tunas en l’honneur du 474ème anniversaire de la ville d’Arequipa. Les Tunas sont des groupes de musiciens qui jouent de la musique tout en se déplacant dans les ruelles d’une ville. Les musiciens tantôt jouent, tantôt dansent et invitent leurs suiveurs à danser avec eux.
À la fin de la balade, les musiciens se produisent sur scène. Des musiciens du monde entier sont alors présents : Espagne, Colombie, Equateur, … La fête bat son plein devant le restaurant de notre ami Arthur…
Après une bonne nuit de sommeil on se rend au Monastère de Santa Catalina. Véritable Ville dans la ville d’Arequipa, le monastère fut construit en 1580 par Doña Maria de Guzman, riche veuve. Les règles de vie étaient très strictes mais l’environnement dans lequel les sœurs vivaient est incroyable. On se déplace d’habitation en habitation, de place en place en empruntant des ruelles tantôt teintées de rouge, tantôt teintées de bleu. Bref, c’est un véritable paradis du photographe…
Direction le Canyon de Colca, deuxième plus profond au monde !
Bon plan photo d’Arequipa : le Monastère Santa Catalina. Le potentiel y est immense avec ses murs de couleur et ses jolies petites places. Prévoyez une demi-journée 😉
On quitte Lima en prenant un bus de la compagnie Cruz del Sur. Après quelques voyages au confort plus que relatif en Asie, voyager avec Cruz del Sur est synonyme de grand luxe. Comme dans un avion, chaque passager dispose d’une tablette pour pouvoir regarder des films, il y a de la place pour les jambes et on nous sert même à manger pendant le trajet…
On arrive à Ica quelques heures plus tard. On s’en extirpe vite en nous serrant dans un pot de yaourt pour rejoindre Huacachina.
Depuis le départ de Lima, on traverse des paysages désertiques. Par moments, quelques maisons survivent au milieu de cette mer de sable… Quand on atteint Huacachina, on se croirait dans un conte des 1001 nuits.
Huacachina est une bourgade de quelques centaines d’habitants, perdue au milieu du désert. Les maisons sont construites autour d’une oasis qui possédait autrefois des vertus réparatrices. Mais la source s’est tarrie. L’oasis attire toujours du monde mais ce sont maintenant les descentes sur une planche de surf qui font fureur.
La technique est très simple : il faut s’allonger sur le ventre sur la planche de surf, la tête en avant, ouvrir grand les yeux et bien fermer la bouche. Et surtout ne pas inverser les instructions relatives aux yeux et à la bouche… Y en a qui ont essayé, ils ont eu des problèmes !
Comme dans tout conte des 1001 nuits, on ne se couche pas avant d’avoir festiné… Ceviche et lomo saltado sont à la fête et sont accompagnés de Pisco Sour.
Même dans les contes, les éléments se rebellent parfois. Ainsi, un paysage féerique au coucher de soleil peut être synonyme d’enfer le lendemain matin lorsque des rafales de vent soulèvent tant de sable…
L’homme et les appareils ne résistent alors que peu de temps… Heureusement, ces conditions météo ne durent jamais très longtemps.
Et si jamais les mauvaises conditions s’éternisent, c’est qu’il grand temps d’aller visiter une fabrique de Pisco, alcool fort distillé à base de jus de raisin.
Une fois le conte terminé, on prend la direction d’Arequipa.
T & G
Bon plan photo de Huacachina : La lumière de début ou fin de journée, quand les dunes sont éclairées d’un côté et à l’ombre de l’autre.
On s’estime chanceux d’être arrivés à Lima après avoir été accueillis comme des malpropres à l’aéroport de La Havane… On se présente au comptoir de la compagnie aérienne bien en avance vu que notre avion a deux heures de retard et qu’on l’apprend seulement à l’aéroport… Bref, on présente nos passeports. L’hôtesse cherche alors nos billets. Nous sommes bien enregistrés sur le vol La Havane-Lima de 16h40 mais nous ne pouvons monter dans l’avion parce que nous n’avons pas de billet de retour ! Notre prochain billet d’avion est en effet le 29 novembre et nous n’avons aucune preuve de sortie du territoire péruvien… On tente d’expliquer que nous quittons le Pérou par voie terrestre pour nous rendre en Bolivie mais ça ne semble la satisfaire… Après consultation de la responsable, il n’y a en réalité aucun problème. Merci, bonsoir !
À chaque fois que nous arrivons dans un nouveau pays, on réserve notre logement sur Internet. Ca nous évite d’avoir à vadrouiller dans les rues à la recherche d’un toit… Pour la première fois depuis le début du voyage, la navette proposée par l’hôtel nous attend à l’aéroport ! On peine à en croire nos yeux…
La première impression en sortant de l’aéroport c’est qu’il fait frais, très frais. On vient de perdre 30°C. On se réjouit à l’idée de devoir mettre une polaire et une veste ! On ne nous a pas décrit Lima comme étant la plus belle ville du pays mais les immeubles coloniaux du centre historique sont tout de même remarquables !
On visite le musée et les catacombes du monastère San Francisco. Tout y est absolument sublime : des décorations taillées dans la pierre à l’ancienne bibliothèque…
On profite de notre rapide passage à Lima pour effectuer notre première dégustation de Pisco Sour (boisson à base de Pisco, citron, sucre et blanc d’oeuf) au Gran Hotel Bolivar dont l’architecture rappelle les plus beaux batiments de Chicago ! La coupole centrale est vraiment extraordinaire…
Antoine et Alice nous ont rejoints, on part maintenant pour Huacachina et ses dunes de sable !
T & G
Bon plan photo de Lima : L’architecture coloniale, un vrai régal dans toute la vieille ville !
Qu’est-ce qui t’a le plus plu à Cuba ?
Guillaume : Sans aucun doute, Trinidad. Avec ses petites rues pavées, ses cavaliers et l’accueil des locaux, cette petite ville du centre de l’île a un charme incroyable…
Tiffany : La belle Trinidad avec son ambiance de village et ses rues piétonnes. On y trouve des galeries d’art un peu partout et il est très plaisant de se perdre dans les ruelles pavées. C’est d’ailleurs à Trinidad que l’on se sera fait inviter le plus chez des gens rencontrés dans la rue.
Et bien évidemment la musique et la salsa ! Il y a de la musique sans cesse, que ce soit en terrasse de restaurant ou tout simplement dans la rue, très bonne ambiance tout au long de la journée et quand la nuit tombe, tout le monde se met à danser ! J’ai pu danser plusieurs salsa dans tout l’île, la plus mémorable restera celle du dernier soir avec un danseur qui connaissait aussi bien la salsa cubaine que portoricaine ! Magique !
Qu’est-ce qui t’a le plus surpris à Cuba ? Guillaume : Je ne m’attendais pas à ce que la population soit si contrôlée, à ce que la propagande soit si présente. Dans les rues, les murs recouverts de « Vive la revolution » sont très nombreux… Ce ne sont pas les locaux qui les écrivent mais des représentants du gouvernement.
D’autre part, je ne m’attendais pas à tant de misère. Le salaire moyen mensuel est de 20CUC (soit $20). Un prof gagne 25CUC, l’etat achète 90% des récoltes de café à un prix qu’il fixe… Dans la rue ou même sur leur lieu de travail, les locaux nous demandent des stylos, savons, vêtements. Beaucoup d’entre eux vivent avec très peu…
Pour finir, il y a une économie parallèle invraisemblable. Tout est toujours possible, à condition de donner un petit backshish. De cette manière, on peut faire ouvrir un musée pour y observer le coucher de soleil alors que celui-ci ferme à 17h…
Tiffany : Ce qui m’a le plus chiffoné c’est la présence des activités pour touristes non-officielles et les disparités de salaire qui s’en suivent : $25 par mois pour un guide officiel (plus pourboires peut-être ?) et $25 par heure (ou journée selon l’activité) pour un guide non-officiel… C’est à se demander pourquoi l’activité n’est pas plus policée ou pourquoi les guides officiels ne passent pas du côté obscur de la force…
Quel est ton plat préféré à Cuba ?
Guillaume : La langouste au lait de coco à Baracoa. Cuite à point chez Nilson Abad Guilaré, la sauce au lait de coco ajoute une touche d’exotisme sans être ecœurante.
Il ne faut pas oublier le chocolat froid du Mueso del Chocolate à La Havane. C’est le meilleur que j’ai mangé. Il est absolument divin : il font en bouche et n’est pas trop liquide comme certains peuvent l’être. Les secrets : mettre un chocolat chaud au frigo pendant 24h et au moment de le servir, le passer au mixeur…
Tiffany : Sans hésiter, la langouste à la tomate ! Même si cela reste quelque chose de loin d’être évident à cuisiner en terme de temps de cuisson, quand c’est bien fait, c’est divin ! Et pendant que ça cuit justement, rien de tel qu’une Canchanchara pour passer le temps, cocktail à base de rhum, de jus de citron et de miel, the best !
Quelques chiffres :
Répartition des dépenses à Cuba :
Répartition de l’utilisation des optiques à Cuba :
La bouteille d’eau la plus chère : 1,5CUC la bouteille de 50cl à la Casa del Cacao à Baracoa.
La ville sans eau : Baracoa. Plusieurs jours d’affilés, il était impossible de trouver de l’eau plate. Une véritable pénurie !
L’arrêt de bus le plus improbable : 1h au milieu de nulle part en plein cagnat à attendre que le moteur refroidisse…
La glace la moins chère : 3,5 pesos (0,12$) pour 6 boules de glace chez La Arboleda à Santiago.
Le Mojito le plus cher : 5CUC (5$) à la Bodeguita del Medio à La Havane. Il faut dire que Ernest Hemingway est passé par là…
Après les festins en Inde et Thaïlande, Cuba ne présente pas la même diversité gastronomique (bien que l’on mange très bien dans les casas particulares). Mais en arrivant à Baracoa, tout ceci est sur le point de vite changer !
Terre de cacao, on a la chance de nous balader dans une plantation en compagnie de Jose Angel Delgado Perez, guide d’exception parlant un anglais irréprochable !
On cueille alors un fruit de l’arbre à cacao. En l’ouvrant, on découvre alors des fèves protegées dans une poche au goût amer. La fève de cacao n’a alors pas beaucoup de goût, on dirait une cacahuète.
Les fèves sont ensuite séchées et torréfiées. Une fois torréfiées, elles ont un petit goût de café. On goûte ensuite du chocolat à 100%, bien moins amer que ceux que l’on peut trouver en France.
Mais la véritable spécialité c’est le chorote, boisson à base de poudre de cacao, de banane plantain et de cannelle. Les locaux en remplissent une bouteille le matin et se nourrissent seulement de ça dans la journée. Après une tasse, on se sent plein d’énergie !
Jose nous fait ensuite visiter le canyon Yumuri, où l’eau est certainement une des plus fraîches de Cuba…
La grande spécialité culinaire de Baracoa c’est les fruits de mer cuisinés avec du lait de coco. Langouste, poulpe, crabe, crevettes de mer ou de rivière, il suffit de demander et de déguster !
Outre l’aspect culinaire, la région de Baracoa est aussi connue comme le maquis cubain. C’est ici que se cachaient les membres du mouvement révolutionnaire quand Baptista était à leurs trousses… C’était il y a plus de 50 ans mais les messages révolutionnaires sont encore partout, peints sur les murs des maisons et façades des commerces… C’est une des nombreuses tâches qui revient aux CDRs (Comités de Défense de la Révolution, qui affichent ainsi un soutien indéfectible au gouvernement Castro…
Notre séjour sur cette belle île des Caraïbes ne saurait être complet sans une baignade dans une eau d’une clarté exceptionnelle… La plage Maguana présente une eau d’un bleu exceptionnel, et le tout sans être trop chaude !
Direction La Havane puis Lima !
T & G
Bon plan photo de Baracoa : Il fait ici très très chaud. Ainsi, pour des photos de la vie locale, c’est le matin (avant 10h) que vous aurez le plus de chance.
On atteint enfin Santiago après un long trajet en bus durant lequel on doit s’arrêter près d’une heure au bord de la route pour laisser le moteur refroidir par cette chaleur torride ! Il fait pas moins de 40°…
On arrive donc dans une ville qui vit au rythme du carnaval depuis maintenant quelques jours. Ici, le carnaval dure une semaine entière. Et les festivités se déroulent nuit et jour ! Autant dire que les locaux n’ayant pas 4 grammes dans chaque bras se comptent presque sur les doigts d’une main…
Architecturalement, Santiago n’a clairement pas le charme de La Havane. Par contre, l’ambiance de fête qui y règne est fabuleuse. Dans chaque quartier, il y a de la musique et des petites bicoques vendant du cochon de lait (grillé sur place…), du poulet frit, des sandwiches ou des mini-pizzas.
Tout se paie alors en Moneda Nacional. Deux monnaies co-existent à Cuba : les pesos convertibles (aussi appelés CUC), la monnaie des touristes, avec laquelle on paie la majorité des choses (casa particular, bus, restaurants), et les pesos normaux (aussi appelés Monnaie Nationale). C’est avec ces derniers que l’on paie quand on veut manger pour vraiment pas cher : un sandwich ou une petite pizza coûtent en effet moins de 0,5€ ! Pour ne pas se faire avoir plus que de raison, il est absolument indispensable de disposer des deux monnaies quand on voyage à Cuba, même s’ il n’est pas toujours évident de jongler entre les deux puisque les billets se ressemblent beaucoup !
Le défilé du carnaval de Santiago se mérite. Il nous faut d’abord attendre pendant près de trois heures aux portes des tribunes et batailler pour entrer, bataille qui a failli éclater en une troisième guerre mondiale entre l’Europe et Cuba.
Les Européens ayant sagement attendu trois heures devant les grilles, il était hors de question que les Cubains tout fraîchement arrivés nous passent devant sous prétexte que l’oncle de la sœur du cousin leur avait promis une place dans les tribunes réservées aux touristes…
Il est 23h, nous sommes enfin assis, et aux premières loges en plus ! Le défilé est alors sur le point de commencer. Jusqu’aux aurores, c’est une succession de danseurs habillés en tenues traditionnelles et de chars sur lesquels des locaux bien rechauffés se déhanchent sur des musiques muy caliente !
Tout ce beau monde se retrouve alors à la caserne Moncada à 5h du matin en ce 26 juillet pour une reconstitution de la tentative ratée de coup d’état de Fidel et ses fidèles en 1953. Ce coup d’état raté est maintenant synonyme de fête nationale et on le commémore en tant que « victoire des idées ».
On a l’occasion de visiter la caserne Moncada un peu plus tard et on apprend alors que les chaussures sont ce qui a causé la perte de Fidel et de ses collègues. Un militaire a en effet repéré que malgré les uniformes militaires portés par Fidel et ses compères, ces derniers portaient des chaussures de ville. Le militaire a alors sonné l’alerte et 64 des 119 rebelles sont alors arrêtés, torturés puis assassinés dans des conditions atroces !
Après deux jours dans cette grande ville, on plie bagage et on prend un taxi pour Baracoa.
T & G
Bon plan photo de Santiago : Observer le carnaval depuis la terrasse du bar Barraćon, vous serez alors aux premières loges. Attention, il faut arriver de bonne heure ! L’entrée au bar (3CUC en 2014) donne droit à 3 boissons. Un bien meilleur plan que les tribunes pour touristes… 😉
On dit que Trinidad a un côté intemporel, qu’elle est restée bloquée au XIXe siècle. Du temps de la grandeur des champs de canne à sucre. On a du mal à imaginer comment c’est possible après Viñales, qui est déjà bien hors du temps… On visualise très rapidement quand on se fait secouer comme des pruniers sur le vélo-taxi qui peine à trouver son chemin entre toutes les rues pavées.
Que ce soit dans la vieille ville, maintenant sous protectorat de l’Unesco, ou dans la ville nouvelle, les rues pavées et demeures coloniales sont légions.
Plus on s’éloigne de la Plaza Mayor, cœur de la vieille ville, plus les touristes se font rares et les pavés des rues clairsemés… On croise alors de plus en plus de cavaliers chevauchant fièrement leur monture.
Attention à ne pas les appeler cowboys, c’est une offense de les comparer au voisin américain. Ici, on parle de montero, cavalier faisant rarement marcher sa monture, lui préférant le trot ou le galop. Nous en faisons les frais avec un montero qui nous fait galoper, au sens propre du terme, deux minutes après avoir fait connaissance avec nos montures. À Viñales, la balade à cheval était une véritable promenade de santé mais là c’est du sport ! C’est à la vitesse de l’éclair que nous atteignons la vallée de los ingenios, où se trouvaient autefois les plants de canne à sucre.
Et quelques instants plus tard, nous sommes dans une eau bien fraîche mais bien agréable par cette chaleur !
Nous y retrouvons Claire et Marie-Noëlle dont nous avions fait la connaissance à Viñales. Elles ont opté pour une carriolle, ce qui est sûrement une sage décision vu l’état de nos dos et fessiers à mi-course… Ce sont elles qui nous apprendrons d’ailleurs plus tard que la cascade n’était pas la vraie cascade et le tour une belle arnaque : encore une fois victimes des nombreuses activités non officielles sont proposées à Cuba mais pas de regrets, nous avons tout de même passé un très bon moment. Après un déjeuner extraordinaire dans une gargotte sortie de nulle part, on rentre dans la belle Trinidad.
La journée s’emballe alors très vite : on nous invite à boire le café, on nous offre un ou deux cadeaux, et voilà que l’on se retrouve avec deux invitations à dîner pour le lendemain !
Nous optons cependant pour une dernière soirée avec nos amies françaises, sur la terrasse d’un paladar où la vue depuis la terrasse, la musique et le repas en lui-même ne nous font pas regretter nos amis cubains.
Après quatre jours où on s’est réveillés au son des coqs, fers à cheval et vendeurs ambulants, on se dirige vers la brûlante Santiago !
T & G
Bon plan photo de Trinidad : se balader à l’ouest ou à l’est de Plaza Mayor, loin de l’amotsphère aseptisée. C’est ici que des locaux vous ouvriront leur porte…
Quand on dit à David (notre hôte à La Havane) que l’on souhaite aller à Viñales, il nous répond : « Pas d’y ploblème, le plous simple c’est d’y aller avec oune taxi collectif. » Parfait ! On s’attend alors à un vieux tacot sans forme…
Mais non, c’est une belle américaine aux formes généreuses qui pointe le bout de son nez !
Elle n’est certes plus dans sa première jeunesse mais elle a un charme et une classe indémodables ! On peut y loger confortablement 5 passagers : 2 à l’avant à côté du conducteur et 3 à l’arrière. En Inde, on arriverait à faire rentrer au moins 10 personnes dans l’habitacle et quelques autres sur le toit. Il va sans dire que les ceintures sont ici en option…
Une fois sortis de La Havane et de ses gazs d’échappement (les vieilles américaines n’ont pas que du bon…), on s’engage sur la grande autopista reliant La Havane à Pinar del Rio. Pas un chat sur la route, seules les affiches révolutionnaires animent notre voyage !
On atteint alors Viñales après à peine trois heures. Mais ce sont les derniers mètres, ceux pour trouver la Casa de Pedrito y Esperanza, qui semblent interminables dans notre carosse qui fait aussi office de sauna. On finit par trouver Esperanza qui nous accueille comme des amis de longue date venant passer un énième séjour chez elle… Mi casa es tu casa prend alors tout son sens !
Terre de mogotes (formations rocheuses dont l’histoire est assez floue), Viñales est surtout une terre où il fait bon vivre, où les jours s’écoulent un verre de mojito à la main en dansant la salsa ou en écoutant du son. Quand l’on commence à se languir, il suffit de le dire à Esperanza qui nous arrange alors une balade à cheval dans la vallée du Silence ou nous dégote des VTT rendrant jaloux l’illustre Absalon !
Hasta luego Esperanza, vamos a Trinidad !
T & G
Bon plan photo de Viñales : coucher de soleil depuis l’hôtel Las Jazmines. La vue sur la vallée de Viñales y est extraordinaire et on peut même s’y baigner !
C'est un tour du monde et il va y avoir de la photo !