Navimag : entre calme et tempête

On doit se rendre à l’evidence, il est maintenant temps de quitter la Patagonie. Chaque instant passé dans ces terres australes a été magique, du premier au dernier jour.

Les options pour prendre la direction du nord sont nombreuses. Nous pourrions remonter en stop par la carretera australe, mais ça s’annonce long. Nous pourrions remonter en avion, mais ça s’annonce trop court. On ne veut pas quitter la Patagonie en voleurs, il nous faut du temps pour digérer les merveilles découvertes au cours des trois dernières semaines… On décide donc d’embarquer à bord du Navimag, bateau de marchandises, embarquant aussi quelques passagers et effectuant la liaison entre Puerto Natales et Puerto Montt en 4 nuits et 3 jours.

Bateau Navimag
Pas vraiment le Titanic, mais pas loin 🙂

En ce mardi 4 novembre 2014, on monte donc à bord du Navimag. La Patagonie ne fait pas encore le plein à cette époque de l’année, nous ne sommes donc pas très nombreux, une petite trentaine tout au plus. Mais on compte tout de même près de 12 nationalités, et tout juste trois compatriotes.

La première nuit, passée au port de Puerto Natales, est très calme. Mais les choses vont bien vite changer ! Les camions bien attachés, les cargaisons aussi, nous pouvons maintenant larguer les amarres.

Soute Navimag
La soute bien remplie
Barque
Prêts à larguer les amarres

Nous nous trouvons rapidement dans de tout petits canaux. Le capitaine ne fait pas le mariole quand il s’agit de passer dans une goulotte de 80m de large… Le directeur de Navimag fait encore des cauchemars du bateau Navimag échoué en août dernier suite à une erreur de lecture des marées. Fort heureusement, il n’y eut aucun blessé; hormis les vaches, toutes disparues…

Lors de ce premier jour de navigation nous profitons un maximum du soleil. Il se dit que nous nous trouvons dans une des régions les plus humides au monde. À titre d’exemple, en Angleterre, il pleut près de 1 000mm par an; ici on parle de 7 000mm par an. Il pleut 300 à 330 jours par an. C’est donc normal que les paysages soient si verts !
Nous quittons vraiment la Patagonie quand nous passons la fin du Hielo Patagonico Sur, champ de glace d’o
ù partent les glaciers Perito Moreno, Grey et compagnie.

Hielo Sur
Un dernier regard sur les glaciers…

Comme lors du trek de Torres del Paine, ce sont les rencontres qui rendent l’expérience encore plus intéressante. Au matin du deuxième jour, le bateau s’arrête à hauteur de Puerto Eden, seul véritable signe de vie entre Puerto Natales et Puerto Montt. L’expérience est surréaliste : nous sommes au milieu de nulle part au fin fond de la Patagonie et des dizaines de barques approchent du ferry pour se ravitailler. 

Quatre gaillards, quatre montagnards, quatre grands sportifs, trois hommes, une femme et leur chargement descendent ici. On ne parle pas ici d’une petite épopée du genre Huayna Potosi. Non non, ces quatre-là s’en vont gravir une montagne où personne n’est encore jamais allé. Deux expéditions s’y sont cassés les dents, la dernière il y a plus de trente ans ! On leur souhaite bonne chance et on entame notre deuxième jour de navigation.

Les paysages ressemblent très fortement à ceux traversés hier et on se prépare psychologiquement à la nuit qui nous attend.

Epave
On ne voit pas que des oiseaux et des îles depuis le Navimag, également des épaves…

A l’heure du dîner, nous quittons en effet les paisibles canaux chiliens pour pénétrer dans le Golf de Penas, donnant directement sur l’océan Pacifique.

Le bulletin météo avait bel et bien raison : on fait face à des conditions maritimes de force 8 à 9, ce qui donne des vagues de 8m de haut. Autant dire que ça secoue bien ! Nous n’osons même pas imaginer ce que ça donnerait dans un tout petit voilier…

Vagues du Pacifique
Vagues de 6 à 8m, pas très impressionnantes vues du haut, mais bien ressenties !

Personne n’a vraiment fermé l’oeil la nuit dernière : les voyageurs ayant choisi de dormir dans leur cabine étaient franchement ballotés, ceux ayant choisi de dormir dans la salle commune étaient sans cesse réveillés lors de grosses vagues et enfin les routiers veillaient sur leur chargement !

Salle commune après la tempête
Tiffany finit sa nuit après avoir fait du « canap-tamponneur » lors des 6 dernières heures :s

Le troisième et dernier jour de navigation se fait sous une belle pluie, comme le deuxième d’ailleurs. La parenthèse Navimag sur le point de se refermer, tous les voyageurs préparent la prochaine étape de leur voyage; pour nous ce sera Chiloé !

Arrivée Puerto Montt
Retour en eaux calmes…

À une prochaine belle Patagonie, tu vas nous manquer…

T & G

Bon plan photo d’une navigation Navimag : les toutes petites îles, par dizaines, tout au long du trajet !

5 réflexions sur « Navimag : entre calme et tempête »

  1. c est beau ces magnifiques photos et détails de vie … de vous, de vos rencontres. …. la vie en ler …pas si fique que ça !….l océan … le copain sur son 12M alu a fait un petit chavirage/retournement et a continué sa navigation … sur le bateau chahuté mais redressé…. … ds la série les voyages qui forment la jeunesse …. bisssessss

  2. Nous avons peu écrit sur votre blog …nos commentaires n’auraient pas été à la hauteur de la qualité de vos photos et articles ! Nous mesurons bien le temps nécessaire à ce minutieux travail …merci à vous , car c’est ce qui nous a permis de mieux vivre ces moments loin de vous . Bises de nous tous

    1. Ce petit message nous fait très plaisir. C’est vrai que le blog prend beaucoup de temps mais c’est un réel plaisir de pouvoir partager le voyage avec vous 😉
      Grosses bises
      Guillaume

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