Yangon, ville de contrastes

Pour notre dernier trajet en bus au Myanmar, on s’ offre un bus VIP ! Le début de voyage secoue un peu mais ce n’est rien par rapport à ce qui nous attend… On fait une première pause puis une deuxième puis une troisième qui s’éternise sérieusement.

Bus VIP Myanmar
VIP = 3 sièges de front au lieu de 4…

Guillaume descend pour voir ce qu’il se passe et nous sommes tout simplement bloqués à un barrage militaire en raison du couvre-feu en vigueur à Mandalay. Il est minuit. Nous devons attendre 5h du matin pour pouvoir continuer. La file de camions, bus, taxis, motos, pick-ups est interminable ! Et elle s’allonge à vue d’œil… On s’occupe comme on peut. Certains dorment à même le sol, d’autres regardent la Coupe du Monde de football sur une télé embarquée.

Couvre-feu Mandalay
Les chauffeurs du bus se reposent avant de reprendre la route cinq heures plus tard…

On n’avait encore jamais été bloqués à une frontière mais c’est l’impression que ça nous donne… Certaines personnes arrivent tout de même à passer la frontière… Il faut être dans les petits papiers. En Inde, presque tout est toujours possible avec de l’argent, c’est aussi le cas ici. Quelqu’un vient alors vous chercher et vous emmène de l’autre côté à l’arrière de sa moto !
Après quelques heures alternant les positions debout, allongée ou couchée, on repart !

C’est donc au bout de 20 heures de bus que l’on arrive à Rangoun. Le moins que l’on puisse dire c’est que tout au long de notre séjour au Myanmar, les voyageurs croisés n’ont pas dressé un portrait flateur de l’ancienne capitale (la capitale a déménagé à Nay Pyi Taw en 2005 mais Rangoun reste un pôle de décisions majeur).

Dès notre arrivée, on trouve cependant à Rangoun un charme. Un charme désuet. Rangoun n’a assurément pas le modernisme et le côté asceptisé de Singapour mais les vieux batiments, certains très imposants, rappellent le faste et la grandeur passée du Myanmar. De lépoque où l’aéroport de Rangoun était le plus grand d’Asie du Sud-Est, de l’époque où l’Université de Rangoun était une des plus reconnues d’Asie du S-E, de l’époque 1 Khyat s’échangeait contre $2 (en 2014, 1 Khyat s’échange contre $0,001). Mais c’était il y a bien longtemps, avant que l’armée ne décide de prendre le pouvoir en 1962.

Certains bâtiments publics rappellent la belle époque, que ce soit le bâtiment de la marine ou le bâtiment des douanes. Rangoun présente aussi une concentration assez impressionnante d’hôtels de luxe, que ce soit le Sule Shangri-La au WiFi surréaliste ou le Strand, passé d‘un hôtel miteux à un hôtel convoité en quelques décennies

Mais s’arrêter à ces beaux batiments serait se leurer devant la réalité. De bon matin, Guillaume monte donc dans un train local, qui fait une boucle de 3h autour de Rangoun.

Rangoun trains
Trains en gare de Rangoun

On assiste ici à une toute autre réalité. Il n’y a pas de délimitation entre la ville et les rails comme il y en aurait en France. La vie se déroule le long des rails. On y voit des gens cuisiner, manger, jouer, faire sécher leur linge ou même faire leur marché à quelques centimètres des rails.

Marché rails Rangoun
Poissons, légumes, oeufs de caille,on peut tout trouver le long des rails !

Malgré cette misère, il y a toujours de grands sourires sur les visages. Notamment sur le visage de Soukaboko, 10 ans, grand fan de Chelsea et Fabregas.

Soukaboko Rangoun
Il parle un anglais parfait et lit déjà les nouvelles internationales…

C’est sous la pluie qu’on termine notre séjour au Myanmar avec une visite de la pagode Shwedagon dont le coût d’entrée (pour les touristes) a triplé en deux ans ! A ce rythme-là, le coût d’entrée va vite rattraper celui du Taj Mahal. La pagode est très belle mais le Taj Mahal est inégalable…

On prend la direction de l’aéroport après ces quelques jours à Rangoun. Ici, pour pouvoir ne serait-ce que se présenter au comptoir de la compagnie aérienne il faut montrer son passeport et son billet électronique. Devant nous, une dame n’a ni passeport ni billet. Elle parlemente un peu avec le militaire. Un ami du militaire arrive ensuite. La dame en question lui donne des petits billets et le tour est joué, le militaire l’autorise à rentrer dans l’aéroport sans billet ni passeport…

Direction Singapour puis Tokyo et Los Angeles ! Tout ça avec Singapore Airlines 😉

T & G

Bon plan photo de Rangoun : Le Rangoun Circle Train, qui part de la gare principale de Rangoun. Le billet coûte 200 Khyats soit $0,2 !

Astuce photo : Pourquoi faut-il se rapprocher de son sujet ?

Rangoun Soukaboko astuce
Photo prise à 18mm (27mm sur un capteur plein format)

6 réflexions sur « Yangon, ville de contrastes »

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