Phnom Penh en deux temps trois mouvements

Notre visite de la capitale cambodgienne se fait en deux actes. Nous y passons d’abord deux petits jours après notre séjour à Battambang à l’issue d’un trajet en bus « VIP » effectué sur les chapeaux de roue ! Tellement sur les chapeaux de roue qu’on en perd une bande de pneu, qui est réparé en deux minutes top chrono !

Pneu Battambang-Phnom Penh
Une belle bande de pneu qui manque…

Dire que nous ne tombons pas toute de suite sous le charme de cette grande ville où même les locaux ont du mal à se repérer est un euphémisme. La ville est grande, il est dur de savoir où résider pour être proche de la vie.
On décide de résider à l’hôtel du Gecko fainéant, ça ne s’invente pas… Phnom Penh est en véritable reconstruction après la terreur de la « révolution ». En effet, pendant le règne des khmers rouges, nombre d’habitants ont été expulsés en direction des campagnes et seuls les dirigeants et de rares privilégiés résidaient encore dans la capitale.

Immeuble Phnom Penh
Ce n’est pas glamour partout…

Pour tenter de comprendre, on se rend au musée Tuol Sleng, aussi appelé prison S-21, ancien lycée transformé en centre de torture pour quiconque se mettait en travers de Pol Pot et ses confrères.

Musée Tuol Sleng
Les barbelés étaient là pour empêcher les prisionners de sauter…

Bien que pas très didactique, la visite est poignante. Soutenir le regard des détenus photographiés à leur arrivée est très difficile.

Portraits Tuol Sleng
Quelques prisonniers parmi tant d’autres…

Mais ce qui nous choque le plus c’est d’une part le fait que la prison soit en plein coeur de la ville. Les habitants de Phnom Penh doivent maintenant vivre avec ce douloureux passé à leurs côtés. Et d’autre part, le caractère très récent des bâtiments. Comme chez Madame Bun Roeung à Battambang, on  se rend compte que cette tragique page d’histoire n’est pas si vieille…

Tuol Sleng Museum
Le musée donne sur une rue bien passante !

On finit ce premier acte par un passage au stade Olympique. On ne soupçonne alors pas ce qui nous attend ! Nombre des habitants de Phnom Penh sont réunis, jouant au volley, jonglant à la balle ou bien faisant de l’aérobic aux derniers sons à la mode ! On a l’impression d’avoir déniché un petit trésor, loin des quartiers touristiques… La soirée se poursuit avec un match de football universitaire dans un stade à la ferveur toute relative. En partant, les cours d’aérobic ont laissé la place à des cours de danses, entraînant petits et grands !

On part quelques jours sur l’île paradisiaque de Koh Ta Kiev en passant rapidement par Sihanoukville, où on ne blanchit pas que du linge. Et on revient à Phnom Penh pour l’acte II !

A peine arrivés à Phnom Penh, on se rend au spectacle d’ombres de la Sovanna Phum Arts Association. Bref mais intense, le spectacle est extraordinaire, alliant musique et danse traditionnelles et jeu d’ombres où l’on n’apercoit que les silhouettes.

Narration d’une légende complexe où des hommes combattent Hanuman et son armée de singes, heureusement que l’on a lu les explications avant la représentation…
Une fois le spectacle terminé, on a carte blanche. On essaie de ne pas trop faire les marioles mais ça nous démange 😉

Dimanche arrive, jour du seigneur, jour de repos pense-t-on d’abord. En début d’après midi, après un bon brunch nous vient l’idée futile de partir faire une petite course organisée par une association d’expatriés. Le site internet annonce une coursette de 5km dans la campagne aux alentours de Phnom Penh. Chouette, juste de quoi se dégourdir les jambes, on devrait être rentrés de bonne heure.

Nous nous rendons donc pour 14h à la gare ferroviaire de Phnom Penh, qui n’en est d’ailleurs plus vraiment une… Le trajet pour ne serait-ce que se rendre à cette gare aurait du nous mettre la puce à l’oreille. Le chauffeur de tuk-tuk ne nous emmène pas à la gare (train station) mais à un club de gym (du verbe train). Nous parvenons enfin à atteindre la gare. Une fois toute la troupe d’expat’ arrivée et que l’on a gracieusement donné une contribution à l’association Smile sous l’insistance d’un anglais sans doute bougon de la défaite matinale contre l’Italie, on prend la direction du terrain de course à l’arrière d’un camion.

Bus Phnom Penh
Tout commence par un trajet en camion !

Il pleut des cordes, ça n’augure rien de bon ! Après 10km de route, on arrive au terrain de course, ou plutôt de cross… Clopin-clopant, tantôt courrant tantôt marchant parce que c’est un véritable champ de boue bien glissant, nous arrivons à la « mi-course ».

Boue Phnom Penh
Un bain de boue pour quelqu’un ?

C’est alors l’heure du ravitaillement dans un tout petit village ou nous nous retrouvons entourés par 30 minots les yeux ébahis qui se demandent bien ce que ces occidentaux viennent faire dans leur village alors qu’il pleut des cordes et qu’aucun chemin n’est praticable.

La mi-course donc, au bout de 6km ! Mais ce n’est que le début de l’aventure. On attaque la seconde moitié de la course. Le chemin est moins boueux mais nettement plus monotone puisqu’ayant du mal à suivre les flèches (ou plutôt le manque de flèches), on fait un bon bout de la seconde moitié de course sur la route.

Et on arrive au point de départ après 16km de course… Un bon dimanche de course digne des plus grandes épopées de cross !

Chaussures cross
Et voilà le travail !

Direction Bangkok demain puis Yangoon en Birmanie !

T & G

Bon plan photo de Phnom Penh : le spectacle d’ombres de la Sovanna Phum Arts Association (166 Street 99 – entre Street 484 & Street 498).

8 réflexions sur « Phnom Penh en deux temps trois mouvements »

  1. Vous allez revenir dans une forme olympique avec ces entrainements sportifs! Est-il vraiment nécessaire d’aller si loin pour trouver de la boue?? 1000 Bises de nous deux, profitez encore et encore!

  2. Merci pour votre témoignage ! Ce bâtiment décrépi en plein centre ville est celui que l’on surnomme le « White Building » un très vieux bâtiment, ravagé à plusieurs reprises par des incendits. Autrefois repère bobo pour intellectuels, il est aujourd’hui considéré comme le repère de gangs ou drogue, prostitution et autres histoires sordides font la loi, même si une partie du bâtiment reste malgré tout habité par des gens tout à fait normaux.
    Phnom Penh est une ville de contrastes, pas si grande que ça et que l’on apprend à connaître sur la durée. Les lieux secrets sont très nombreux et ne cessent de me surprendre même après plusieurs mois ici 🙂 Bonne continuation au Myanmar, c’est un pays très intéressant également !

  3. Trop génial cette épopée ! Et vive le cross dans la boue, hein ! ? Mm au bout du monde !!!! 😉 alors c est quoi ce que vous avez fait .. En mariole ??? ! Juste pour le bon mot ? …. Bon Bangkok et …. Schuss pour Myanmar …. Bisesssss de Savoie , E& K

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