Paysages lunaires à San Pedro de Atacama

Ironiquement, la Bolivie s’achève comme elle a commencé, nous laissant comme un goût amer après le paradis d’Uyuni. Il fallait bien revenir sur terre…

Nous quittons le paradis d’Uyuni en début d’après-midi. Nous espérons alors attraper une jeep pour nous rendre directement à San Pedro de Atacama au Chili, sans avoir à passer par la malfamée Calama.
David, notre chauffeur des quatres derniers jours, nous apprend gentiment qu’il n’y a peut-être plus de place pour nous rendre aujourd’hui à San Pedro de Atacama. On est ravis de l’apprendre alors qu’hier au dîner il nous a dit qu’il n’y avait pas besoin d’appeler les agences pour réserver.
Il a effectivement raison, toutes les jeeps pour San Pedro de Atacama sont pleines. On se fait petit à petit à l’idee qu’il va falloir prendre un bus pour Calama partant à 3h30 du matin de Uyuni. Et autant dire que ça ne nous réjouit pas du tout.

On retente notre chance auprès des jeeps. Les agences sont toujours pleines. Voyant notre désarroi, une gentille dame nous aborde alors dans la rue. Elle dit avoir des places disponibles pour aller à San Pedro de Atacama aujourd’hui ! S’ensuit une négociation ô combien houleuse, digne des plus belles négociations des courses de tuk-tuk en Inde !

On commence à 420Bs par personne, ce qui inclut le transport en jeep jusqu’à la frontière, le logement à Villa Mar et le bus de la frontière à San Pedro de Atacama. Le prix descend vite à 350Bs par personne, incluant toujours les mêmes prestations. Sorti de nulle part, le logement n’est tout à coup plus inclus. D’un calme olympien, on fait comprendre à la gentille dame que ça ne va pas se passer ainsi… Le logement est alors de nouveau inclus.

Notre jeep arrive enfin. Nous voilà prêts à partir. Nous traversons à nouveau les paysages féériques qui nous ont accueillis ces derniers jours. Mais cette fois, pas le temps de s’arrêter. D’ailleurs le chauffeur est tellement pressé d’arriver qu’on se fait arrêter en route pour excès de vitesse… Rien de bien méchant : il roule à 70km/h au lieu de 40km/h ! Le voyage se passe ensuite sans encombre jusqu’à Villa Mar.
On passe une bien belle dernière soirée bolivienne en compagnie de Pol, Blandine et Benjamin, tous trois voyageurs au très long cours.

Après une courte nuit, on reprend la route, ou plutôt la piste. Les secousses nous maintiennent éveillés, jusqu’à l’heure du passage aux stands. Le chauffeur regarde plus sa dulcinée sur le siège passager que la piste alors forcément, ce qui devait arriver arriva…

Crevaison piste Chili
Notre chauffeur en pleine action au milieu de nulle part…

Le pneu arrière gauche est à plat ! Il fait -5°C dehors, ça ne donne franchement pas envie de toucher le cric… Le chauffeur y va d’ailleurs à reculons ! Heureusement, une jeep de Cordillera Travel arrive vite et file un coup de main au chauffeur.
On admire pendant ce temps le lever de soleil. Et on repart. On fait un arrêt express aux bains thermaux. Juste le temps de faire un plongeon qui nous réchauffe bien ! Le paysage n’a pas changé et est toujours aussi incroyable, éclairé par les premiers rayons de soleil.

Lever soleil crevaison piste Chili
Pas sûr d’avoir vraiment envie de quitter ce paradis de la photo…

On remonte en voiture. On passe de nouveau par le désert de Dali, on longe la Laguna Verde, on jette un dernier coup d’œil au versant bolivien du volcan Licancabur. Et on arrive enfin à la frontière bolivienne. On fait tamponner nos passeports. Pas besoin de donner de petit pourboire au douanier malgré tout ce qu’on a pu entendre…

On se dirige alors vers le bus Cordillera, nous croyant presque arrivés à San Pedro de Atacama. On s’installe tranquillement. Le chauffeur du bus contrôle alors nos billets. On lui présente le reçu que la gentille dame d’Uyuni nous a donné. Mais ce n’est en aucun cas un billet de bus… Il nous dit donc sur un ton on ne peut plus cordial d’aller voir ailleurs, son bus étant plein. La gentille dame d’Uyuni nous a bien roulé !

On saute vite dans un autre bus, que l’on paie bien évidemment, alors que notre transfert de Uyuni à San Pedro de Atacama était censé inclure ce billet de bus… N’en parlons plus, la Bolivie est derrière nous.

Frontière Bolivie-Chili
Allez, salut !

À peine après avoir quitté la Bolivie, le contraste est frappant. La route chilienne menant à San Pedro de Atacama est superbe. On atteint quelques instants plus tard la touristique oasis.

On se rend tout de suite compte qu’on est dans un des pays les plus chers d’Amérique du Sud : pas de logement à moins de 20 000 pesos (~32$) alors qu’en Bolivie on aurait pu se payer un palace a ce prix-là… Et ne parlons pas des prix stratosphériques des excursions !

San Pedro de Atacama Chili
Une des rues principales de San Pedro de Atacama. Les agences de voyage y pratiquent des prix vraiment incroyables…

Après une bonne nuit de sommeil, on décide de partir sur la lune. On ne pensait cependant pas la lune si encombrée… Mais ce sont des dizaines de voyageurs touristes, qui se baladent au milieu de ce paysage lunaire.

Malgré l’encombrement et les rappels à l’ordre parce qu’on n’avance pas assez vite (on prend trop de photos), cela n’enlève rien au caractère féérique de ce paysage… Les nuages sont même au rendez-vous !

Valle de la lune formation rocheuse
Formation rocheuse en fond de vallée de la lune

Quelque soit la direction dans laquelle on pointe l’appareil photo, on croît faire de l’art. L’illustre Ansel Adams se serait régalé !

Valle de la muerte plan large
INCROYABLE on vous dit ! 😉

Mais ne traînons pas. Nous avons du paysage sur la planche ! On se rend ensuite dans une sombre cave de sel, qui ne vaut franchement pas le détour. On aurait mieux fait de rester vers la Duna Mayor !

Cave valle de la Muerte
Une cave pleine de sel !

La journée se termine à la Valle de la Muerte (vallée de la mort). Comme souvent, son nom vient d’une incompréhension des autochtones par les conquistadors : la vallée s’appelait au départ vallée de Mars !
Certains défient alors le précipice. On ne fait pas les marioles et on se contente d’admirer le spectacle à quelques mètres de la falaise.

Mariole Valle de la Muerte
Fais donc le mariole…

Cela fait bien longtemps qu’on n’a pas vu un coucher de soleil comme ça !

Silhouette valle de la muerte
Des couleurs d’exception à la Valle de la Muerte

On se couche de bonne heure, les geysers d’El Tatio nous attendent à l’aube demain matin ! Situé à 4 300m d’altitude, El Tatio est le plus haut champ de geysers au monde. Bien plus impressionnants que les geysers du côté bolivien, et ce, malgré la température glaciale…

Tiffany geyser El Tatio
On l’a perdue…

Ce coin étant au moins aussi touristique que la vallée de la lune, notre ami Felipe (de l’agence Maxim) a la bonne idée de nous faire visiter le champ dans le sens inverse des autres groupes. On passe alors d’un geyser à l’autre, admirant les nuages de fumée et les giclées d’eau bouillante… On se croît vraiment sur une autre planète !

Champ geyser El Tatio
Des geysers à perte de vue !

On se baigne rapidement dans un cours d’eau chaude, bien loin des touristes puis on rentre à San Pedro.

Combat vigogne El Tatio
Des vigognes à la conquête de cette colline. Une seule restera !

On fait nos valises et on prend la direction de Salta en Argentine !

T & G

Bon plan photo de San Pedro de Atacama : Sans aucun doute la vallée de la lune. Elle est sans pareille !

3 réflexions sur « Paysages lunaires à San Pedro de Atacama »

  1. Décidément la Bolide sera inoubliable… à tout point de vue … difficile la confrontation avec les touristes … çà devient presque péjoratif ce mot…et les comportements associés renforcent l idée… bravissimooo pour les photos lunaires. C’est top de vous voir passionnés ts les deux . Bisouso d iciii

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